En mission en montagne, les cadres et chasseurs alpins évoluent dans un milieu objectivement difficile avec de fortes contraintes physiques (glace, vent, froid, humidité). Ces mêmes soldats sont amenés à être projetés en mission dans des milieux radicalement opposés qui exigent néanmoins les mêmes fondamentaux de rusticité, qu’elle soit mentale ou physique. Une réversibilité que met actuellement en pratique le GTIA Savoie en République de Côte d’Ivoire.
Projetés depuis fin juin en Afrique, les militaires de la 27e brigade d’infanterie de montagne se sont efficacement préparés grâce à des entraînements qui leur ont permis de se durcir. L’adjudant Clément, chef de peloton blindé au 4e régiment de chasseurs, rencontré lors de sa mission de courte durée en Côte d’Ivoire, revient sur la préparation opérationnelle qu’a suivie son peloton.
« À partir du moment où j’ai su que mon peloton était désigné pour la mission en Côte d’Ivoire, huit mois avant le déploiement, nous avons commencé à nous préparer sur la spécialité blindés. On était alors déployés sur l’opération Sentinelle mais on a réussi à trouver du temps pour s’entraîner au tir canon sur simulateur. Ensuite, direction Mailly-le-camp pour réaliser un tir canon sur AMX 10 RC. Ce ne sont pas les engins qu’on manœuvre ici mais les commandes dans le tir et les savoir-faire sont les mêmes. Puis, lors d’un second déploiement Sentinelle, nous avons emmené les ERC 90 et nous avons pu travailler les savoir-faire techniques sur les blindés, tout en maintenant la mission opérationnelle.
Ensuite nous avons travaillé nos savoir-faire montagne car, même s’il n’y a pas un lien direct avec le milieu ivoirien, les compétences physiques et la gymnastique intellectuelle des chefs sont semblables et nous servent ici. Enfin, nous avons réalisé dix jours d’entraînement en GTIA constitué avec notre unité de rattachement pour la mission, le 13e BCA, à l’espace d’entraînement de La Courtine. Cela nous a d’abord permis de nous intégrer au GTIA Savoie, de connaître nos différents interlocuteurs interarmes. Nous avons travaillé avec eux sur le scénario d’une montée de crise africaine, où nous devions d’abord protéger les emprises françaises puis monter des plans d’évacuation pour aller chercher nos ressortissants aux quatre coins de la ville d’Abidjan. Pour la formation de nos équipages sur engins blindés, nous avons effectué deux semaines à Canjuers pour travailler sur ERC 90, blindés dont nous disposons en RCI.
Je pense avoir eu une préparation opérationnelle adaptée à mon déploiement en RCI par le fait d’avoir alterné des missions Sentinelle, des entraînements en montagne et en cavalerie blindée adaptée aux missions d’ici. La gymnastique intellectuelle qu’on a menée toute l’année pour basculer d’une mission à l’autre nous sert particulièrement ici. Nous poursuivons notre entraînement et l’instruction de nos jeunes chasseurs. Nous mettons à profit le temps libre de contraintes opérationnelles pour continuer à nous aguerrir : on sait déjà que notre unité sera de nouveau déployée en opération extérieure à l’été 2017, donc nous anticipons notre prépa ops ! »
Du 2 mai au 13 mai dernier, dans le cadre de sa mise en condition finale avant sa projection en RCI, le GTIA Savoie s’est entraîné au camp militaire de la Courtine, dans la Creuse. Cet entraînement avait un double objectif : entraîner le centre opérations (CO) du bataillon à planifier et conduire des opérations et faire travailler les troupes dans un contexte interarmes.
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