A Eurosatory, le pôle « se préparer à l’engagement » présente les évolutions des outils de simulation de l’armée de Terre et leur convergence déjà engagée. Le colonel Claude, chef de la section simulation et recherche opérationnelle à l’état-major de l’armée de Terre, revient pour nous sur l’intérêt opérationnel de ce système et les progrès réalisés en matière d’innovation technologique et d’emploi.
La simulation que vous trouverez sur le stand du ministère illustre la préparation de mission en opération, à l’horizon des capacités futures testées par l’armée de Terre et la direction générale de l’armement lors de différentes études (évaluations tactiques ou opérationnelles, projets du centre d’expertise de l’infovalorisation et de la simulation) et pour les nouveaux simulateurs entrant en service.
Pour la démonstration VULCAIN, nous nous plaçons au niveau d'une brigade interarmes SCORPION déployée au Nord du Mali.
Des officiers du groupement tactique interarmes préparent leur mission sur une table tactile (EVTA TABTAC de NEXTER), tandis que les unités effectuent des rehearsals sur les différents simulateurs, en réseau grâce au projet ELLIPSE de Airbus et aux outils d’interopérabilité de PITCH.
Cette brigade s'apprête à reconquérir la boucle du Niger récemment tombée aux mains des groupes armés djihadistes.
La simulation s’appuie sur le numérique. Sur le stand, le visiteur retrouvera donc tous les grands courants de l’innovation testés par les forces :
Ces techniques, appelées à se développer, montrent déjà un premier niveau de réalisation intéressant, voire opérationnel en ce qui concerne SOULT, déployé dans nos écoles d’armes et au CEPC.
Les enjeux de la simulation à venir sont clairement liés à l’appropriation de SCORPION. Il s’agit à la fois de réussir le passage à une nouvelle génération de simulateurs adaptée à l’arrivée des matériels SCORPION (CERBERE, les cabines SERKET, les simulateurs embarqués SEMBA, SOULT) que de développer les usages en opération (préparation de mission, aide à la décision).
Les gains financiers liés à l’apport de la simulation ont été réalisés avec les premières générations de simulateur. Il s’agit maintenant de rationaliser les systèmes autour de modules voire de cœur commun, de garantir l’interopérabilité et l’emploi en réseaux entre garnisons ainsi que la réactivité dans la fabrication des modèles et des terrains.
L’évolution de la simulation est étroitement liée à l’arrivée de SCORPION. Son schéma directeur est rythmé par l’arrivée des matériels et surtout pour l’atteinte des deux objectifs de projection des matériels SCORPION, en 2021 avec un GTIA et en 2023 avec une brigade.
Tous les pôles de la simulation sont concernés, en matière de préparation des forces :
Les nouvelles cabines (SERKET) dans les écoles et centre de formation permettront la prise en main des nouveaux engins (Jaguar).
A ce titre, la simulation constitue le premier élément d’appropriation de SCORPION, avant même l’arrivée des matériels. Ainsi, la doctrine exploratoire SCORPION a-t-elle fait l’objet d’exercices réalisés avec le simulateur SOULT, maintenant connecté avec la version de SICS en développement.
Le simulateur SPARTE pour la section et le sous-groupement tactique interarmes permettra une première mise en application de la doctrine en unité avant même l’arrivée des véhicules, dans un environnement infovalorisé avec SICS.
Le simulateur CERBERE, dont les premiers tests sont prévus fin 2019, permettra un entraînement sur le terrain pour les premiers véhicules de la gamme SCORPION au centre d’entraînement en zone urbaine (CENZUB) puis au centre d’entraînement au combat (CENTAC).
En appui aux opérations également, la nouvelle simulation SCORPION, et en particulier la simulation embarquée, constituera une nouvelle capacité de préparation de mission pour les unités sur Jaguar et Griffon.
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