Bruno Seillier : « Le défi est d’immerger le public dans le tourbillon de la Grande Guerre »

M. Seillier, en quoi cette édition 2018 est-elle particulière ?

Cette année marque le centenaire de la fin de la guerre de 14-18. Nous avons donc voulu construire une édition spéciale autour de cet anniversaire. Le but était de proposer aux spectateurs un grand spectacle, à la fois enchanteur et instructif. À travers cette scénographie monumentale, le public va pouvoir suivre les souvenirs de Martin, un enfant de province exilé à Paris durant le conflit. Pour donner vie à cette histoire, nous avons utilisé les dernières technologies en matière de son et vidéo mapping (projection de vidéo sur des façades), ce qui rend le spectacle encore plus immersif que les années précédentes.

Quelles contraintes pour monter ce spectacle aux Invalides ?

Les Invalides, c’est le lieu de tous les sacrifices et un endroit hautement symbolique pour les Français. Il faut donc de la gravité mais également de la légèreté afin que le spectacle puisse être proposé aux familles. Le défi a donc consisté à trouver un vecteur de narration permettant d’immerger le public, en seulement 45 minutes, dans le tourbillon de la Grande Guerre en ne faisant l’impasse sur aucun des grands visages du conflit, de l’enfer des tranchées au travail à l’usine ou encore les gueules cassées.

Comment ce spectacle s’intègre-t-il et magnifie ce haut lieu historique ?

À chaque fois, cela passe par un contact charnel avec le monument. Ces pierres, celles des Invalides, ont entendu et vu passer des dizaines de milliers de soldats et de grands noms de l’histoire de France. Ces murs ont donc emmagasiné des centaines de souvenirs qui, additionnés les uns aux autres, constituent le grand roman national qui ne demande qu’à être raconté. Charge à moi de les restituer visuellement dans un spectacle. 

D’où vous vient l’inspiration pour la mise en scène ?

Elle vient surtout au gré de mes lectures. J’écoute énormément de musique et je passe aussi beaucoup de temps dans les musées à me documenter. Une fois que j’ai le scénario, le plus dur est de le mettre en image, de choisir la musique… Pour ce travail, je suis entouré de toute une équipe de graphistes, ceux que j’appelle les « enlumineurs du 21e siècle », mais aussi des projectionnistes et des techniciens qui ont la charge de rendre réel ce que j’ai dans la tête. Au total, il faut 50 personnes pour mettre le spectacle en place.

Infos pratiques :

La nuit aux Invalides : 1918, La naissance d’un monde nouveau – Cour d’honneur des Invalides (Paris VII) - Tous les soirs du mercredi au samedi jusqu’au 1er septembre 2018 (22h30 en juillet, 22h à partir du 1er août).

Tarifs : 20€, 18€ en prévente ; réduit 17€, 15€ en prévente ; place assise : 25€, 23€ en prévente. Gratuit pour les moins de 7 ans.