Quel impact mental la dureté des conflits actuels a-t-elle sur nos soldats ? La question se pose depuis de nombreuses années et, depuis 2004, la cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de Terre (CISPAT) est à pied d’œuvre afin de prendre en compte les soldats confrontés à des situations ayant un fort impact psychologique. Mais désormais, la menace terroriste se trouve également sur notre territoire ; ce soutien a donc dernièrement été mis en œuvre pour les militaires de l’opération SENTINELLE qui sont intervenus sur les attentats de novembre dernier.
Du 13 novembre soir jusqu’au 14 novembre matin, le 1er régiment de chasseurs (1er RCh) a été engagé sur deux sites d’attentats : le Bataclan et la rue de Charonne. Si aucun blessé n’est à déplorer dans l’escadron, l’ensemble du personnel de cette unité engagée dans l’opération SENTINELLE depuis le 28 octobre a été impacté par ces évènements d’une grande ampleur. Le chef l'état-major de l'opération SENTINELLE a donc sollicité la CISPAT qui est intervenu les 25 et 26 novembre au profit d’une cinquantaine de militaires.
5 psychologues se sont donc rendus auprès des soldats. Leur démarche : analyser la situation, connaître les actions déjà entreprises par l’unité et étudier l’état d’esprit des militaires dont la mission se poursuivait. Des séances de discussions de groupe ont ainsi été animées et des entretiens individuels conduits durant 48 heures. A l’issue, la cellule s’est tenue à disposition de l’escadron pour répondre aux éventuelles demandes particulières jusqu’à leur retour en garnison mi-décembre. Une attention est d’ailleurs toujours portée, et ce durant plusieurs mois, sur les militaires directement impliqués afin de détecter tout signe évoquant une souffrance psychique.
L’intervention de la CISPAT a ainsi permis à chaque soldat impliqué de verbaliser et de réfléchir à son expérience vécue lors des attentats. Après ces échanges, les militaires en question ont pu poursuivre leur mission, fiers d’avoir pu intervenir cette nuit-là au profit de leurs concitoyens.
Depuis 2004, la CISPAT s’inscrit dans un dispositif global de gestion de crise. Elle prend en compte des situations individuelle ou collective ayant un fort impact psychologique sur l'ensemble du groupe. Son action ponctuelle peut durer de 24 heures à 15 jours selon le nombre de militaires à soutenir. La CISPAT intervient là où l’armée de Terre est déployée. Autant sur le territoire national qu’à l’extérieur, l’objectif de la cellule est de maintenir la capacité opérationnelle des unités. Le psychologue est un appui au commandement : il assure le soutien psychologique du personnel et veille à la prise en compte des conséquences psychologiques pendant et après la mission.
Droits : Armée de Terre 2022