Préfacé par le général d’armée Bertrand Ract Madoux, chef d'Etat-major de l'armée de Terre (CEMAT), qui rend hommage à « ces 88 soldats qui ont perdu la vie sur ces contreforts de l’Himalaya pour assurer, loin des leurs, la sécurité de nos concitoyens » ce livre est le premier témoignage écrit par un militaire du rang de retour de mission en Afghanistan, un«petit fragment de cette aventure militaire ».
S’appuyant sur les notes de son journal de bord, l’auteur nous immerge dans la vie sur la base, sur le terrain. Il nous fait partager les jours sans répit, les tours de garde dans ce pays de l’insolence. C’est pour honorer la mémoire de son camarade Hervé dont le véhicule a sauté sur un IED le 8 janvier 2011, à quelques mètres de lui, que l’auteur a publié ce récit qu’il dédie à tous ses camarades. Avec une liberté de ton, une franchise non dénuée de pudeur, il livre son ressenti et ses réflexions sur le sens de la mission des militaires qu’illustre, en exergue, la citation magnifique de Jean Lartéguy :« les hommes de guerre sont de l’espèce qui se rase pour mourir. Ils croient à la rédemption de l’homme par la vertu de l’exercice et du pas cadencé. Ils cultivent la force physique et la belle gueule, s’offrant le luxe des réveils précoces dans les matins glacés et des marches harassantes pour la joie de s’éprouver. Ce sont les derniers poètes de la gratuité absolue. »
« Cette citation m’avait été transmise en 1995 par mon premier chef de peloton, et m’a marqué à vie. Pour moi, elle résume l’engagement du soldat. » Le caporal-chef est actuellement au camp de Fontevraud pour une prochaine projection au Mali. Entre deux exercices d’entraînement intensif, il évoque son incursion dans le monde de l’écriture. « J’écrivais d’abord pour mes enfants afin que plus tard, devenus grands, ils comprennent mes absences et le sens de mes missions. J’écrivais aussi pour mes camarades de l’escadron afin de ne pas oublier les moments forts que nous avions partagés. J’écrivais enfin pour honorer la mémoire de tous ceux qui ont disparu. » Etonné de retrouver son nom sur la couverture d’un livre « même si j’ai passé 3 mois à réécrire mes notes, de retour d’Afghanistan, un vrai travail, ce n’était pas destiné à être publié ! » C’est au cours d’une journée rencontre avec un auteur organisée par la FNAC en mai dernier qu’il a fait son baptême du feu au contact du grand public. « On me posait plein de questions sur la vie quotidienne en mission, sur les liens qu’on avait avec la population, sur le mode de vie des Afghans, sur l’évolution du pays, des questions plus personnelles sur la manière dont ma famille avait appréhendé mes missions, mes absences. » Si écrire demeure aussi un exutoire, le caporal-chef Gargoullaud mesure à sa juste portée ces moments où il peut, à son niveau, témoigner auprès du grand public : « Prochain rendez-vous au Festival international du livre militaire, à Coëtquidan, le 19 juillet. Encore une occasion de rencontrer d’autres auteurs et le public ! »
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