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Stage d’aguerrissement au centre d’entraînement en forêt équatoriale

Mise à jour  : 07/05/2012

Du 3 janvier au 29 février 2012, des instructeurs du 3e régiment étranger d’infanterie (3e REI) ont appris le combat dans un milieu hostile et exigeant à des militaires de 16 nations différentes. Le but de ce stage en Guyane, au centre d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE), est d’obtenir le brevet de chef de section forêt.

Dans les pirogues, 31 visages maculés de boue se dissimulent sous les chapeaux de brousse. L’adjudant Mitu, instructeur au CEFE, initie les stagiaires au combat fluvial. Concentrés, ils s’efforcent de comprendre ce que le légionnaire leur explique en français, à grand renfort de gestes. « C’est la méthode de la Légion, souligne l’adjudant. On parle, on montre, on fait faire. » Les légionnaires, habitués à entraîner des non francophones, sont particulièrement efficaces pour la formation des militaires étrangers, avec lesquels la communication est parfois difficile. « La méthode est encore différente car il ne s’agit pas d’une section constituée, mais de cadres provenant d’unités diverses que l’on a regroupé arbitrairement en section », ajoute l’instructeur.

S’aguerrir

S’ils arrivent très bien à commander, ils ont parfois du mal à se situer comme simple subordonné, sous les ordres de l’un des autres stagiaires. Cela fait pourtant partie de l’instruction, car chaque stagiaire est mis, à tour de rôle, en situation de commandement. Ces neuf semaines de formation ont débuté par une semaine de tests physiques et deux d’aguerrissement. Les militaires, venus d’Amérique du Sud, d’Europe, ou encore des États-Unis, sont immergés dans la forêt guyanaise. Parmi les tests, « seule la natation est éliminatoire », explique le capitaine Romain Ceri, officier forêt du CEFE et responsable du stage international. En effet, il faut ensuite pouvoir se déplacer dans des zones inondées, marécageuses, et il serait trop dangereux de garder les stagiaires qui échouent aux tests de natation.

Début des exercices

Ensuite commence la phase d’aguerrissement. « On considère qu’avant d’apprendre les techniques spécifiques à la forêt, il faut pouvoir vivre dans le milieu, qui est particulièrement difficile et exigeant. La première arme, c’est la résistance du corps humain. Les 15 premiers jours, nous leur faisons travailler la rusticité », dit le capitaine en souriant. Si les Sud-Américains, par exemple, sont habitués à ce genre d’entraînement, pour certains européens, c’est une grande première. « Il leur a fallu du temps pour s’habituer, et accepter cet exercice qui ne fait pas partie, chez eux, de la formation des cadres. » Au programme, les pistes qui ont fait la renommée du CEFE pour leur difficulté. Les parcours individuels, « Pecari » et « lianes », font l’objet d’une évaluation chronométrée. Dans la même matinée, les stagiaires découvrent le parcours obstacle après obstacle, puis font un déroulé complet avant d’enregistrer leur première performance.

Cohésion et esprit d’équipe

Les sauts et les embûches se succèdent, demandant toujours plus de force et d’engagement, jusqu’au sprint final. Le treillis alourdi par la boue, les stagiaires s’élancent sur le raidillon et parcourent les derniers mètres qui les séparent de l’arrivée, avant de hurler un selva de soulagement. La piste collective « Jaguar » fait également partie de l’entraînement, pour faire travailler les stagiaires au niveau du groupe. Cette piste requiert de grandes capacités d’entraide et de cohésion, rendues d’autant plus difficiles pour ces internationaux par la barrière de la langue. À grand renfort de gestes et de cris, les chefs de groupe organisent les franchissements et motivent les troupes, afin de relever ce nouveau défi. Les deux semaines se terminent par quatre jours de survie. Les stagiaires, fatigués et désorientés après une simulation de capture, sont lâchés en pleine forêt équatoriale, sans eau ni nourriture. Ils doivent alors mettre en pratique ce qu’ils ont appris durant les modules de survie, en trouvant de quoi boire, s’alimenter, et construire des abris.

>>> En savoir plus dans le TIM n°234 du mois de mai 2012

 


Sources : ASP Isaure de Broglie / TIM
Droits : Armée de Terre 2012