Puma, Gazelle, Tigre, Caïman… aucune machine ne décolle sans leur contrôle. Sur la piste ou à l’atelier, les mécaniciens aéronautiques assurent la réparation et le suivi des aéronefs pour permettre des vols en toute sécurité. Extraits...
[…] Extincteurs à portée de main, attentifs, les mécaniciens aéronautiques surveillent la manœuvre. […] Peu à peu, le calme revient à mesure que le bruit des moteurs de l’escadrille s’éloigne. Sur la piste, les mécaniciens regagnent leur tente. Parmi eux, le maréchal-des-logis Julien Parlant. […]
Il participe aujourd’hui avec son régiment à l’exercice RAMMSTEIN sur la base aérienne de Grostenquin, près de Metz. Mécanicien de piste, familièrement surnommé « pistard », il est plus particulièrement chargé de la mise en œuvre des Gazelle, c’est-à-dire de leur préparation au vol. « Les opérations de maintenance des aéronefs sont réparties entre les ateliers et la piste. En base arrière, aux ateliers, on privilégie les travaux lourds comme les changements de moteur ou d’embrayage, explique le maréchal-des-logis Guillaume Steyer, chef de piste du module Gazelle. Et en piste, ce sont essentiellement les opérations de vérification qui sont effectuées. » On ne peut devenir « pistard » qu’après avoir obtenu une expérience minimale en atelier de 6 mois jusqu’à l’obtention du certificat de vérification d'aptitude du premier degré (CVA1). Ensuite, en fonction des besoins de l’unité et des aptitudes du personnel, autonomie, compétence et capacité de réaction, on peut étudier une mutation en piste.
Pas le droit à l’erreur
Petit tour général autour de la machine : aucune vis ne dépasse, pas de rivet manquant ni d’élément endommagé. La journée du maréchal-des-logis Parlant a commencé par une première vérification avant vol. Dans l’habitacle, assis sur le siège du pilote, il scrute la radio. Puis coup d’œil au « sept alpha », le tableau des pannes. « Rien à signaler, annonce-t-il à haute voix. La planche de bord est alimentée. » Face à lui, les cadrans aux aiguilles jaune fluo encastrés dans le tableau de bord semblent réagir correctement. « Pas de point dur ni de claquement au niveau des commandes de vol ; actionner l’interrupteur de test pour voir si la balise de détresse fonctionne ; pas de problème au niveau du harnais de sécurité... » Il vérifie chaque élément, chaque interrupteur avec concentration. Revenu dans la structure gonflable kaki du plot maintenance, accoudé sur une table de campagne, le MDL Parlant complète la « documentation » de l’hélicoptère qui lui a été attribué pour la journée.
À chaque poser, le rituel recommence : plein de carburant, vérification générale, inscription dans la « documentation » de l’appareil. « Je suis le dernier à intervenir sur la machine avant le vol. On me fait confiance. S’il y a un problème, c’est que je n’ai pas fait mon travail. Autonomie et responsabilité sont vraiment deux aspects majeurs de ce travail », confie-t-il.
Nouveau cursus de formation
« Mon père est militaire, ma sœur et mon beau-frère aussi, mon oncle également. L’armée, c’est une tradition familiale, témoigne le MDL Parlant. La mécanique, c’est ma passion, j’ai toujours aimé ça. Pouvoir travailler sur hélicoptère est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde.» Engagé en 2007, il a, à sa sortie de l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA), suivi une formation en maintenance pour Puma et Gazelle. Le cursus est aujourd’hui différent et les spécialités dissociées par type d’appareil. Depuis l’année dernière, après huit mois de formation militaire initiale à l’ENSOA, les jeunes sergents qui ont choisi l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) rejoignent l’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air (EFSOAA) à Rochefort. « Ils ont 13 mois de formation technique dans une des trois spécialités de l’ALAT : avionique, mécanique ou structure, précise l’adjudant Dominique Couture, formateur à l’EFSOAA. Ils poursuivent ensuite dans différentes écoles selon le type d’appareil auquel ils se destinent : Puma, Gazelle, Cougar, Tigre ou Caïman. »Tous rejoindront ensuite leur régiment. Pour le MDL Parlant affecté à Étain, la prochaine étape est le brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre l’année prochaine, et pourquoi pas un poste de mécanicien navigant plus tard.
Sources : TIM
Droits : Armée de Terre 2012