[Livre] Enjeux de Guerre

« Enjeux de guerre » est publié dans « Guerres et Opinions » chez Economica, collection destinée à partager des réflexions et des prises de position autour de la problématique moderne des conflits armés. Cet ouvrage, d’une centaine de pages, est accessible à tous par sa démarche de vulgarisation étayée par des exemples concrets et historiques. Il pose des questions essentielles, au cœur de l’actualité: la dissuasion nucléaire est-elle toujours efficace et pertinente ? Peut-on vaincre le terrorisme ?

La société française est-elle encore prête à accepter les morts au combat? Quelles sont les limites à l’engagement militaire?
Pour l’opinion publique, la tentation est grande de penser que « la guerre appartient à une histoire ancienne qui n’est plus celle de la France et de l’Europe ». La guerre serait devenue l’affaire des autres, des pays en devenir « une sorte de passage obligé dans l’histoire des peuples vers la maturité démocratique ».
Or, la guerre est devenue diffuse, partout dans le monde. La liste des pays en proie à des conflits interethniques et nationalistes ne cesse de s’allonger au cours de la dernière décennie du XXe siècle. Si la guerre a reculé de plusieurs milliers de kilomètres, il apparaît comme certain que le périmètre des guerres futures sera plus vaste et « concernera indistinctement la société civile et les militaires. »
 
Car le terrorisme s’attaque à la population et aux infrastructures d’un pays. Cette autre forme de guerre « loin d’être virtuelle ou lointaine réintègre subitement et brutalement le champ des possibles sociaux ». La guerre tue à nouveau ses concitoyens! Désormais les guerres post-industrielles se sont immiscées dans tous les domaines de la vie des sociétés et des Etats, avec un niveau de violence sporadique « suscitant sans cesse un sentiment d’insécurité permanent ».
Rejoignant ainsi la thèse du général Benoît Royal dans son livre « La guerre pour l‘opinion publique », les auteurs se demandent si, désormais, ce n’est pas « le peuple qui dominerait complètement un Etat attentif à ses moindres pulsations, l’Etat ne faisant que suivre ensuite les sondages d’opinion ». Une opinion publique dont les moindres états d’âme sont décortiqués, analysés, sondés. Nous vivrions aujourd’hui dans une société en pleine mutation et à l’inverse des rapports entre l’Etat souverain, le peuple et l’armée tels que les définissait Clausewitz.

En effet, les relations de la société civile à ses armées, au métier des armes, mais aussi à la vie, à la mort, à la compréhension du sens du sacrifice ultime du soldat, ont  ainsi profondément et radicalement évolué et les enjeux de défense et les enjeux de sécurité sont étroitement entremêlés.
Tout soldat est prêt au sacrifice suprême, dans le fracas des armes, s’il a l’intime conviction que sa mort servira une grande cause nationale.
Pour cela, le soutien de la Nation reste indispensable afin de donner du sens au sacrifice :

« N’oubliez jamais que nous nous battons pour l’honneur de notre pays et de notre drapeau…pour la gloire de notre état de soldat et par amour pour nos frères d’armes » rappellent avec panache les auteurs.

>>> Ecoutez l’interview du colonel Givre et du colonel Le Nen