Riche d’une histoire parfois douloureuse, la France a un devoir de mémoire envers ses combattants. Le 29 mai, le président François Hollande ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel ont commémoré ensemble le centième anniversaire de la bataille de Verdun. Extraits du discours du président de la République qui rappelle combien ces combats ont marqué l’histoire d’hier et d’aujourd’hui.
« Nous sommes ici rassemblés à Verdun sur la terre du courage et du sacrifice. […] Notre devoir sacré est inscrit dans le sol ravagé de Verdun: aimons notre patrie mais protégeons notre maison commune, l’Europe, sans laquelle nous serions exposés aux tempêtes de l’histoire. […]Vous représentez, vous les jeunes qui sont rassemblés ici, l’avenir de nos deux pays. À la différence de vos parents, de vos grands-parents et même de vos arrière-grands-parents vous n’avez connu l’Europe qu’unie et pacifique mais vous êtes aussi inquiets devant la persistance de, la montée des violences, la résurgence des extrémismes. Alors vous voulez être à la fois libres et respectés, solidaires et responsables, ouverts au monde et protégés de lui.
[…]
Souvenons-nous, souvenez-vous des soldats innombrables tombés ici.A Verdun, il y a cent ans, l’enjeu pour ceux qui combattaient était d’échapper à la mort et de la donner. Aujourd'hui, c’est la puissance victorieuse de la vie qui fait entendre sa voix. Cette voix, c’est la vôtre. Cette voix, elle est européenne. »
Dès le 21 février 1916, le 3e régiment du génie a été engagé sur Verdun et ses environs. Formée le 2 août 1914, la compagnie ¾ du régiment est envoyée à Verdun le 4 avril 1916. Elle travaille d’abord aux organisations défensives et à la préparation de l’attaque du fort de Douaumont. Le 22 mai, elle prend part à l’opération avec ses trois compagnies. Seul chef de section restant du 3e RG, le sergent Ladoire, blessé, soutient ses hommes des heures durant avant de se retirer à l’hôpital où il succombe à ses blessures. Le caporal Huguenot reçoit deux balles dans la mâchoire au début de l’assaut, mais continue la charge avec ses hommes : « J’ai voulu venir ici sergent, pour montrer qu’un sapeur ne reste jamais à l’arrière. » dira-t-il à son sous-officier en arrivant au fort. Au cours de la bataille, presque tous les sergents tombent. Le sergent Gicquel prend la tête de quelques sapeurs et fantassins et repousse dans l’après-midi toutes les tentatives allemandes pour déboucher à l’intérieur du fort. Le soir, il ne reste que des débris des trois sections. L’ordre de relève arrive le 23 mai.
Le total des pertes de la compagnie à Verdun est de 21 tués, 49 blessés, 12 disparus ; au total, 82.
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