« Action Terrestre Future : comment vaincre ensemble demain ? » Tel était le thème du dîner-débat du 14 décembre, à Paris. Devant quelques 80 personnes triées sur le volet, le chef d’état-major de l’armée de Terre a tenu à rappeler toute l’importance d’une évolution de l’armée de Terre pour parvenir à répondre à la transformation de la menace.
Députés et sénateurs, industriels, journalistes… Tous étaient réunis mercredi soir à Balard pour discuter de la guerre de demain et de la façon, pour l’armée de Terre, de répondre aux nouveaux enjeux. A l’initiative du Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT), ce dîner-débat visait à poser deux questions :
quelle armée de Terre future et quel secteur industriel futur ?
Les discussions de la soirée devaient ainsi permettre d’élaborer un nouveau cadre des relations Etat-Industries pour préparer ensemble à vaincre dans le futur. Pour représenter les deux parties, le colonel Charles du bureau Plans de l’état-major de l’armée de Terre était venu présenter comment l’armée de Terre se positionne sur le très long terme, au-delà de la future Loi de programmation militaire ; Emmanuel Chiva, quant à lui, président de la commission recherche et technologie du GICAT, était chargé de préciser le positionnement de l’industrie au-delà de SCORPION.
Ainsi, lors de son passage devant les invités, le colonel Palu a tenu à rappeler la vision prospective de l’armée de Terre, dernièrement formalisée dans l’ouvrage « Action Terrestre Future » (ATF). L’obtention d’une armée forte passe ainsi par une mobilisation accrue au sol. Pour réussir leur mission, les forces terrestres doivent donc être équipées et entraînées, en s’appuyant notamment sur les progrès technologiques. Comme en témoigne Grégoire Verdon de Renault Trucks Défense : « ce dîner-débat, remarquable par la qualité des intervenants, montre tout le travail de recherche et de réflexion mené depuis deux ans par l’armée de Terre. Action Terrestre Future est un ouvrage à la fois convaincant, logique et pédagogique ».
Suite au colonel, Emmanuel Chiva (GICAT) a quant à lui insisté sur l’ennemi, de plus en plus puissant, qui fait que les armées occidentales ne sont plus aussi dominantes que dans le passé. Selon l’industriel, les rapports de force mondiaux s’équilibrent. Pour inverser la tendance, lors de sa conclusion, le général Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, a ainsi réaffirmé la nécessaire et profonde réorganisation de son armée, une véritable rupture à la fois stratégique et technologique. Objectif : créer un nouveau modèle économique en quatre points. Le premier concerne l’efficacité opérationnelle : il s’agit de moderniser les équipements et de mettre en œuvre une meilleure faculté d’anticipation. Dans ce cadre, le CEMAT a expliqué l’importance de l’économie des moyens, par exemple en remplaçant un équipement plutôt que de le rénover au même coût. A cela s’ajoute la concentration des efforts entre l’armée de Terre, la Direction générale de l’armement et l’industrie. Enfin, l’importance de la liberté d’action au-delà des frontières a été soulignée par le CEMAT. Ce nouveau modèle économique, conjointement à la publication d’ATF, permet d’initier dès aujourd’hui les changements de demain. Comme l’explique Laetitia Blandin (Nexter), présente à la soirée : « L’armée de Terre est bien ancrée dans son temps. Les intervenants ont montré qu’elle prépare aussi l’avenir, non seulement par les innovations technologiques, mais également par une meilleure préparation, de nouveaux types d’entraînements et l’étude de scenarii ».Cette soirée a ainsi permis de réfléchir à comment vaincre ensemble dans le futur, avec des échéances du court au long terme. Comme l’a affirmé le président du GICAT, maitre d’œuvre de la soirée, « vaincre aujourd’hui, c’est réagir ; vaincre demain c’est préparer ; vaincre au-delà, c’est imaginer ».
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