Du 10 au 16 septembre, le 33e régiment d’infanterie de marine (RIMa) poursuivait sa préparation spécifique à la période cyclonique avec un exercice dans le cadre du plan catastrophe naturelle des Forces armées aux Antilles. Les circonstances météorologiques ont fait coïncider cette ultime entrainement (ndlr : la saison se terminant au mois de novembre) avec le passage de la tempête ISAAC dans la zone.
Mardi 11 septembre, l’ensemble des moyens et matériels utilisés en cas de catastrophe naturelle étaient déployé au morne Desaix. Pour le lieutenant-colonel Brisset, chef de corps du 33e RIMa, « déployer tout le matériel et les hommes qui le mettent en œuvre permet de vérifier que les équipements sont complets, en parfait état de marche et que les savoir-faire sont parfaitement maitrisés. Nous le faisons systématiquement car toute préparation à un engagement ne souffre d’aucune approximation : le diable est dans les détails. Aujourd’hui, l’exercice peut potentiellement se transformer en situation réelle. Nous sommes prêts. ».
En plus de tous les éléments de reconnaissance et d’intervention pouvant être appelés à être déployés en Martinique et en Guadeloupe ou dans les îles du nord, un point d’évacuation primaire était mis en œuvre sur la place d’armes du régiment. Sa vocation est d’accueillir les sinistrés ou les ressortissants, dans le cas d’une intervention dans un pays étranger, afin de les évacuer sous les meilleures conditions par voie aérienne ou maritime. Il y a un an, le 33e RIMa a ainsi participé à l’évacuation de près de 7000 sinistrés de l’île de Saint-Martin, dévastée par l’ouragan IRMA.
Mercredi 12 septembre, avec l’arrivée de la tempête ISAAC sur les Antilles et le déclenchement du niveau de vigilance rouge, l’exercice se transformait en opération. Le 33e RIMa armait 9 éléments de recherche et de renseignement (ERR) ainsi que 3 équipes de relais transmission afin de couvrir l’ensemble de la Martinique. Le découpage des zones a été réalisé selon le découpage administratif de l’île, soit par canton. Chaque ERR est composé de 4 militaires, 1 véhicule toute terrain, 1 camion tactique et des moyens de protection (hache, tronçonneuse, couverture de survie, scies, plots de signalisation, etc.). Ils ont été déployés sur leurs zones respectives afin de renseigner sur l’état des infrastructures et des dégâts occasionnés après le passage du phénomène cyclonique.
La tempête ISAAC s’est finalement affaiblie et n’a pas causé de dégâts majeurs à la suite de son passage sur les petites Antilles.
Les 1 000 militaires des FAA garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Ils constituent un dispositif interarmées de premier plan sur le théâtre Caraïbe, en coordination avec les forces armées en Guyane. Aux Antilles, les forces armées assurent des missions de souveraineté et de coopération régionale, et conduisent trois missions spécifiques : l’action de l’Etat en mer, sous l’autorité du délégué du Gouvernement pour l’action de l’État en mer afin de combattre efficacement le narcotrafic en mer et de coordonner la mise en œuvre des plans d’urgence en mer ; le secours aux populations en cas de catastrophes naturelles ou de situations humanitaires graves dans la zone ; la participation à une opération militaire dans un environnement national ou multinational comme à une évacuation de ressortissants.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense