EAP : dans la peau d’un chef de station météo

Après un bac scientifique et des études supérieures en chimie, l’adjudant-chef Christophe entre dans l’armée de l’air comme spécialiste météo par fascination pour cette spécialité qui permet de « pouvoir prédire le temps et ses évolutions ». Commence alors sa formation initiale militaire à Nîmes, suivi de 6 mois d’étude pour obtenir le brevet élémentaire de l’école nationale de la météorologie ENM de Toulouse, seule école de formation météo en France aussi bien pour les civils que pour les militaires des trois armées.

Après plusieurs affectations, l’adjudant-chef Christophe obtient ensuite son brevet supérieur avant de rejoindre le CFA/BACE (commandement des forces armées/brigade aérienne du contrôle de l’espace) à Dijon. « Après avoir connu les différents aspects de mon métier de prévisionniste météo et d’adjoint au chef de station à Saint-Dizier, je désirais connaître de nouvelles facettes en intégrant le CFA. De là, je m’occupe de la gestion des différents stages métiers météo et SPPA (section de prévention du péril animalier), ainsi que de la gestion des missions intérieures et  opérations extérieures (recherche et désignation du personnel, suivi de formation du personnel) ».

En France, « le travail de prévisionniste météo est avant tout d’assurer la sécurité des personnes et des biens, et de fournir aux unités demandeuses les renseignements météo nécessaires à la bonne exécution de leurs missions (pilotes, détachement chargé de la protection, protection matériels sensibles – antenne, armement et contraintes d’utilisation météo IR/visible…-) ».

Dans le cadre de la mission eAP, l’équipe météo est composée de deux prévisionnistes, l’adjudant-chef Christophe étant secondé par un sergent détenant un brevet élémentaire. Tous deux utilisent le « système météorologique déployable de nouvelle génération » (SMD-NG) qui regroupe les différents outils dont ils ont besoin. Leur travail est d’assurer le suivi nocturne des situations météo afin de pouvoir communiquer chaque matin la situation météo aux pilotes. Cette mission se fait en parfaite coopération avec leurs homologues estoniens qui sont chargés du suivi diurne. « Ces derniers se montrent très chaleureux et disponibles en fournissant des outils indispensables à la prévision météo dans les pays baltes », conclut-il.

Depuis 2004, l’OTAN effectue des missions de police du ciel au-dessus des États baltes. La France y contribue de façon régulière dans le cadre de Baltic Air Policing (BAP). Cette mission de l’OTAN, réalisée traditionnellement depuis la Lituanie (base de Šiauliai), a été complétée par l’adoption des mesures d’assurance lors du sommet du Pays de Galle (2014). Depuis cette date, les missions eAP (enhanced Air Policing) sont réalisées depuis l’Estonie (Ämari) et la Pologne (Malbork). Engagée dans la mission Enhanced Air Policing depuis avril 2018, 100 militaires l’armée de l’air assurent des missions de surveillance, contrôle et identification et 4 avions de chasse Mirage 2000-5 ont été déployés.