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Point de situation des opérations du 31 juillet au 06 août

Mise à jour  : 08/10/2020

Point de situation des opérations du 31 juillet au 06 août.

BARKHANE

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ».

L’actualité a été tristement marquée par la mort en opération du brigadier-chef Andy FILA du 14e régiment d’infanterie et de soutien logistique parachutiste de Toulouse.

Le 31 juillet dans la matinée, alors qu’il effectuait une intervention de maintenance sur un groupe frigorifique de la base de Kossei à N’Djamena au Tchad, il a été mortellement touché par l’explosion d’un équipement. En dépit de la prise en charge immédiate par les secours sur place, il est décédé des suites de ses blessures.

Les honneurs militaires lui ont été rendus le 05 août lors d'une cérémonie à Toulouse en présence du chef d'état-major de l'armée de terre.

Après plusieurs entrevues avec les militaires français déployés, auxquels il a témoigné de l'excellence de leur engagement, et avec les principaux partenaires sahéliens à Gao, Niamey et Bamako pour souligner leur montée en puissance continue, le général de division Pascal Facon a transmis le 31 juillet 2020 le commandement de la force Barkhane au général de division Marc Conruyt sur la base de N’Djamena, au Tchad.

Son mandat a, en particulier, été marqué par la mise en œuvre de la stratégie définie lors du sommet de Pau le 13 janvier 2020.

Dans la continuité des lignes d’opérations impulsées à cette occasion, le général de division Marc Conruyt entend poursuivre le renforcement de la coopération avec les armées des pays de la force conjointe du G5 Sahel.

       

ACTIVITÉ DE LA FORCE                                           

  •  Les commandos parachutistes harcèlent l'ennemi dans le Gourma malien

Du 20 juillet au 01 aout, dans l’est du Gourma malien, le sous-groupement commando parachutiste de Barkhane, appuyé ponctuellement par des hélicoptères du Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) et par un drone REAPER, a mené une vaste opération commando visant à harceler les Groupes armés terroristes (GAT) et plus particulièrement l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).

Au cours de cette opération, les commandos parachutistes sont entrés en contact à plusieurs reprises avec des membres des GAT.

Tout d’abord le 20 juillet, alors qu’ils reconnaissaient une zone d’intérêt appuyés par une patrouille d’hélicoptères de reconnaissance et d'attaque du GTD-A, ils ont surpris un groupe d’une quinzaine de GAT. Ces derniers ont engagé le combat à très courte distance, mais les commandos parachutistes ont immédiatement pris l’ascendant, neutralisant plusieurs terroristes, provoquant la fuite des autres et saisissant de nombreuses ressources logistiques, notamment des armes, des motos et du matériel électronique.

Le 22 juillet, les commandos parachutistes ont de nouveau été attaqués par des GAT. Face à la réaction instantanée des commandos, les terroristes se sont exfiltrés en abandonnant armes et motos.

Enfin, le 23 juillet, deux membres des GAT se sont retrouvés au contact des commandos, mais la réaction de ces derniers les a également poussés à la fuite.

Au bilan, malgré des conditions d’engagement particulièrement difficiles notamment du fait de la saison des pluies, Barkhane poursuit son effort cinétique à l’encontre des GAT dans la région des trois frontières.

  •  Action 3D sur les 3 frontières

Le mardi 28 juillet, dans le cadre d’une opération aérienne dans le sud-est du Gourma malien, un drone REAPER a neutralisé plusieurs terroristes.

Engagé en surveillance d'une zone, il a détecté des mouvements suspects. Après une phase d’observation ayant permis de caractériser plusieurs personnes se révélant être membres des groupes armés terroristes, et devant la nécessité d'agir au plus vite, le drone a reçu l’ordre de procéder à une frappe aérienne. A l’issue de cette frappe, deux hélicoptères Tigre et un groupe de commandos montagne du Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) ont été engagés afin de réaliser une reconnaissance approfondie de la zone. Cette opération a confirmé la neutralisation des GAT sur leur campement, la destruction d’une moto et de diverses ressources logistiques.

  •  Opération héliportée du GTD « Bruno »

Le 29 juillet 2020, le Groupement tactique désert « Bruno » a réalisé une vaste opération dans le cœur du Gourma malien. Cette opération visait à harceler les Groupes armés terroristes (GAT) dans des zones qu’ils considèrent comme « refuges ».

Grace aux hélicoptères de manœuvre du Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A) et notamment un Chinook britannique et un Merlin danois, « Bruno » a déployé sous court préavis et en toute discrétion plus d’une centaine de parachutistes au sol. Appuyés par une patrouille de M 2000D, les unités de « Bruno » ont mis hors de combat plusieurs membres des GAT et ont pu saisir de nombreuses ressources logistiques.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 29 juillet au 04 août inclus)

Les avions de la force Barkhane ont réalisé 82 sorties, parmi lesquelles 20 sorties chasse, 30 sorties ISR et 32 missions de transport ou de ravitaillement.

     

CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération Chammal se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit ses actions violentes à bas niveau.

ACTIVITÉ DE LA FORCE                                           

  • Transfert d'autorité au centre interallié des opérations aériennes de Al Udeid au Qatar

Pour les quelques Français de l'opération Chammal stationnés au CAOC (Combined air operation center), le centre interallié des opérations aériennes, c'est l'heure de changer de commandant. Le colonel Bernard passe le témoin au colonel Bruno. Les quelques français insérés sur place assurent la programmation des missions aériennes des avions français de l'opération Chammal au sein de l'opération Inherent Resolve, la coalition internationale contre Daesh. Chasseurs Rafale, avions de transport A400m Atlas, E3F pour le commandement et la conduite aéroportées des opérations aériennes, ravitailleurs A330 Phénix, chaque avion français a eu son plan de vol validé par les militaires désormais sous les ordres du colonel Bruno.

  • Relève de frégate

Le 17 avril dernier, la frégate furtive de type La Fayette (FLF) Aconit quittait Toulon pour un déploiement en Méditerranée. Pour l’occasion l’Aconit avait embarqué un détachement de la flottille 36F et son hélicoptère Panther. L’équipage a été particulièrement engagé en soutien direct de l’opération CHAMMAL de lutte contre le terrorisme en Méditerranée orientale. La frégate a également contribué à entretenir la coopération et l’interopérabilité de la Marine nationale avec les partenaires de la région en conduisant différents exercices (sauvetage en mer au large de Chypre avec l’Italie, la Grèce et la République de Chypre).

La FLF Aconit a finalement été relevée par son sistership la FLF La Fayette, et a retrouvé son port de base le mercredi 5 août 2020.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 29 juillet au 04 août inclus)

Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 16 sorties aériennes.

 

OTAN - EUROPE DU NORD

  • eFP – Mission Lynx 7

Au moment où le détachement français de Lynx 7 atteignait sa pleine capacité opérationnelle (FOC - Full Operational Capability), l’enhanced Forward Presence (eFP) Battle group (BG) en Lituanie procédait à la relève de son commandement (TOA - Transfert of Authority), de nationalité allemande. Le 4 août 2020, le chef descendant du Battle group a remis le drapeau de l’OTAN au nouveau chef du BG, lors d’une cérémonie sur le camp militaire de Rukla, en présence du Ministre lituanien de la Défense et de la représentante de l’Ambassadeur de France en Lituanie. Désormais, le Sous Groupement Tactique Interarmes (SGTIA) français est intégré dans une structure multinationale opérationnelle!

Pour le détachement de Lynx 7, les différentes préparations opérationnelles continuent. Les premiers exercices sur le terrain ont débuté pour les soldats du 5e régiment de dragons. Les chars Leclerc et les tireurs d’élite et de précision ont occupé le terrain de manœuvre de Gaižiūnai. Lors de ces phases plus techniques que tactiques, l’objectif était pour chaque servant de pièce de se refamiliariser avec son équipement avant de l’engager dans les entraînements planifiés aux côtés de leurs frères d’armes alliés.

Parallèlement, deux militaires de Lynx 7, le lieutenant Julie et le première classe Solène ont participé à une discussion au sein de l’Ambassade du Royaume-Uni à Vilnius entre soldats de l’OTAN, sur le thème « what makes us strong ». Cette rencontre était organisée par le Baltic Air Policing de Šiauliai. Nos deux militaires ont pu éprouver au plus près la devise du Battle Group de l’eFP : « Stronger Together » en échangeant avec leurs camarades néerlandais, allemands, britanniques, norvégiens et lituaniens sur le sens de leur engagement dans les pays baltes.

  •  eAP

Du 20 au 29 juillet, dans le cadre de la mission enhanced Air Policing (eAP), le détachement air français stationné à Ämari en Estonie a tenu l’alerte réelle de sûreté aérienne, posture dite « hot ».

En coordination avec les forces aériennes espagnole et britannique stationnées sur la base aérienne de Siaulai, en Lituanie, le détachement est ensuite passé temporairement en posture dite « cold », période sans prise d’alerte, qui permet aux pilotes de chasse de s’entraîner. Jeudi 30 et vendredi 31 juillet, ceux-ci ont ainsi pu réaliser deux missions d’entraînement à quatre Mirage 2000-5F français contre quatre F/A 18 finlandais, au-dessus du centre de la Finlande. Ces misisons ont été réalisées dans le cadre du protocole Finnish Swedish Training Events (FSTE) qui permet aux pays nordiques de s’entraîner au combat aérien avec les alliés de l’OTAN.

A nouveau en posture dite « hot » depuis le 03 août, le détachement se tient prêt à répondre à toute alerte déclenchée par le Combined Air Operations Centre (CAOC) de Uedem (Allemagne) tout en poursuivant ses entraînements quotidiens. C’est lors d’un de ces vols d’entraînement, appelés Tango Scrambles, que les pilotes ont pu saluer la 2ème Brigade d’infanterie estonienne qui fêtait son anniversaire le lundi 3 août 2020. A cette occasion, deux Mirage 2000-5F ont survolé la caserne de la brigade à Võru, démontrant une nouvelle fois l’amitié qui lie nos deux nations.

Jusqu’à la fin de la semaine, les avions décolleront sur alerte réelle – Alpha scramble – afin de pouvoir identifier un aéronef aux abords de l’espace aérien balte.

A ce jour, le détachement français a réalisé 527 heures de vol en 365 sorties.

        

GOLFE PERSIQUE

  • Relève d'équipage sur AGENOR

La France reste engagée dans la mission européenne AGENOR grâce notamment à une frégate et un avion de patrouille maritime Atlantique 2.

Le 6 août 2020 la frégate multi-missions (FREMM) Languedoc a réalisé sa première relève d’équipage en escale et au cours de mission. L’équipage B a été relevé par l’équipage A après une période de passation de consignes de trois jours au sein de la base navale d’Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis). Cette première relève d’équipage à l’étranger pour une FREMM marque une étape importante dans la manœuvre « bâtiment à double équipage (B2E) ».

Déployée depuis le 25 avril, la FREMM Languedoc opère dans le Golfe Arabo-Persique et le nord de l’Océan Indien dans le cadre de la mission AGENOR. Cette relève a pour effet d’augmenter significativement la durée de présence du bâtiment de part et d’autre du détroit d’Ormuz.

           

LIBAN                                                                                                               

Les autorités françaises ont immédiatement exprimé la solidarité de la France avec le Liban suite aux explosions qui ont eu lieu à Beyrouth le 04 août. Les moyens des armées ont été immédiatement sollicités, que ce soit les troupes françaises présentes sur le territoire au sein de la FINUL ou les moyens en métropole qui ont été sollicités au profit des autres ministères.

  •  Les soldats français au secours de la FINUL

Dès le 04 août, dans les premières heures qui ont suivi la catastrophe, les militaires français engagés dans  la FINUL ont apporté leur aide.

Deux équipes médicales constituées de personnels du SSA, appelées AMET (Air Medical Evacuation Team), embarqués dans des hélicoptères italiens basés à Naqoura ont participé à l'évacuation vers l'hôpital de Saïda de six casques bleus de la Martime Task Force blessés dans les explosions.

La FCR basée à Dayr Kifa a quant à elle organisé une mission pour rejoindre Beyrouth par la route. Un détachement médical composé de deux véhicules et de cinq soignants, accompagné de son escorte, a transporté huit casques bleus blessés. Ils sont arrivés à Saïda au milieu de la nuit puis ont rejoint Dayr Kifa au petit matin.

Le 05 août, la FCR a de nouveau été mise à contribution. Une équipe légère composée de six véhicules et comprenant des militaires de diverses spécialités (NRBC, EOD, CYNO, SAN…) s’est rendue à Beyrouth. Elle y a fait une reconnaissance de l’aéroport et du port et a estimé les dégâts sur le bâtiment de la Martime Task Force. En complément, et en coordination avec les forces armées libanaise, elle a repéré des zones favorables pour le déploiement éventuel d’un PC avancé et d’éléments logistiques .

  • Contribution des armées au soutien sanitaire de la France au Liban

Le 05 août, deux avions de l’armée de l’Air, un A400M Atlas et un A330 Phénix, ont décollé de l’aéroport parisien Charles de Gaulle à destination du Liban.

Ils ont ainsi acheminé du personnel et des moyens d’assistance mis à disposition conjointement par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Solidarités et de la santé.

 


Sources : État-major des armées
Droits : EMA