Opérations
Point de situation des opérations de 14 au 20 août.
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ».
L’opération Barkhane, demandée par les Maliens et autorisée par le Conseil de Sécurité de l'ONU, se poursuit. Les militaires français en lien avec les partenaires européens et sahéliens, continuent d'assurer leur mission avec professionnalisme, au bénéfice de la sécurité de tous.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le 17 août, en début de matinée, un drone REAPER qui effectuait une mission dans l’Est du Liptako a détecté des mouvements suspects de la part de plusieurs individus équipés de motos, convergeant vers un bivouac et caractérisés comme appartenant à des groupes armés terroristes.
En milieu de matinée, les individus sont rejoints par un pick-up, lui aussi identifié et caractérisé comme appartenant aux GAT. L’ordre est donné de procéder à une frappe sur ce pick-up, qui est alors neutralisé.
Dans le même temps, une patrouille de deux Mirage 2000D et un C135 sont engagés depuis la base aérienne projetée de Niamey pour rejoindre la zone où sont encore présents plusieurs individus armés. La patrouille de chasseurs, ayant pu identifier précisément les positions ennemies, a alors effectué des frappes aériennes, neutralisant plusieurs terroristes.
Le lendemain, déposées par hélicoptères sur la zone, les commandos ont pu saisir différentes ressources logistiques et constater la destruction de plusieurs motos.
Le 15 août, dans le cadre d’une opération héliportée au Gourma, les commandos montagne, aux ordres du Groupement tactique désert aérocombat (GTD-A), ont réalisé une mission de reconnaissance et de fouille d’une position d’un groupe armé terroriste (GAT), appuyés par une patrouille d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque. Ils ont ainsi découvert un plot logistique contenant des motos et de l’armement.
Le lendemain, le 16 août, dans le Liptako cette fois, à l’occasion d’une seconde opération, le GTD-A et les commandos montagne ont à nouveau effectué une mission de reconnaissance et de fouille, là encore appuyés par un module d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque et un drone, dans une zone potentiellement occupée par des GAT.
Ces actions successives des commandos montagne ont permis de mettre hors de combat plusieurs combattants en lien avec des groupes armés terroristes et de trouver des ressources logistiques.
Le 13 août 2020, le C130J a réalisé sa première Livraison par air (LPA) opérationnelle et a permis de ravitailler le groupement tactique désert « Bruno » dans le Gourma malien. 33 tonnes de vivres et de carburant ont été larguées en trois rotations depuis la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Pendant la saison des pluies, les LPA permettent de s’affranchir des contraintes d’élongation et de praticabilité du terrain. La rapidité d’exécution et l’efficacité de ce mode d'action constituent un atout majeur pour le soutien des forces au sol engagées au plus près de l’ennemi.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 115 sorties, parmi lesquelles 33 sorties chasse, 41 sorties ISR et 41 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE
Après une cinquantaine d’années à œuvrer sur tous les théâtres d’opération français en Afrique, le C160 TRANSALL n’y sera plus présent de manière permanente et sera retiré du parc de l’Armée de l’air à l’horizon 2023. Avant de quitter le continent, le TRANSALL a effectué une tournée des différentes bases aériennes françaises de l’Afrique Centrale et de l’Ouest.
Basé sur la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey au Niger pour l’opération Barkhane, c’est à N’Djamena, capitale du Tchad, qu’il a commencé son parcours avant de se rendre à Bangui, en République Centrafricaine. Il a ensuite rallié le Gabon puis la Côte d'Ivoire où il a effectué à chaque fois une mission de largage de parachutistes. Enfin, il a salué Dakar, au Sénégal, avant de mettre le cap sur la métropole.
Sur le théâtre sahélien, il est relevé par l’avion C130J. Ainsi, depuis le 31 juillet 2020, la BAP de Niamey accueille un nouveau détachement de cet aéronef. Le C130J effectue les missions accomplies précédemment par le TRANSALL mais offre également de nouvelles possibilités dans les opérations aériennes.
Du 15 au 23 août 2020, après quatre ans sur le camp d’UCATEX-MOANA, la mission de formation militaire de l’Union européenne en République Centrafricaine (EUTM-RCA) a déménagé sur le camp français de M’POKO-MOANA. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la densification des missions de conseils, d’entrainement et d’instruction dévolues à l’EUTM RCA au profit des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Pour garantir le succès de cette mission, l’EUTM RCA bénéficiera désormais d’installations adéquates afin de soutenir efficacement ses activités et son personnel.
Pour permettre un déménagement dans les meilleures conditions, la mission s’est étroitement coordonnée avec la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA) et le Ministère de l’Intérieur chargé de la Sécurité Publique. Au cours de cette période, l’EUTM-RCA a constamment maintenu son rôle de conseiller stratégique auprès du Ministère de la Défense et de l’Etat-Major FACA, ainsi que ses activités d’instruction et de formation, dans le cadre du partenariat avec le Ministère de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’armée. Du camp de Kassaï au camp de Bouar, où le détachement de partenariat militaire opérationnel français s’est récemment redéployé, les instructeurs de l’EUTM-RCA conseillent et forment les FACA pour bâtir ensemble une armée professionnelle, moderne et autonome.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daesh qui, profitant de la pandémie COVID-19, essaie de reconstituer son réseau et poursuit ses actions violentes à bas niveau.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
A Bagdad et suite à sa récente prise de fonction, le général de brigade aérienne Dominique Tardif, Senior national representative (SNR, soit représentant national de théâtre) français de l'opération internationale Inherent Resolve (OIR, dont Chammal est la partie française) continue ses rencontres dans le cadre de ses activités de DICE (Director of interagency and civilian environment), qui consiste à coordonner les opérations militaires de la coalition avec celles des ambassades, des organisations internationales, des organisations non-gouvernementales du gouvernement irakien et des différents partenaires.
Il a en particulier rencontré l'ambassadeur d'Allemagne en Irak et le général canadien Jennie Carignan, commandant la Nato Mission Iraq (NMI). Cette mission de l'OTAN vise à former et renforcer les capacités militaires des forces irakiennes en apportant conseils et formation au ministère irakien de la Défense.
Après le général Tardif, SNR opératif français et DICE (Directorate Interagency and civil Environment) de l'opération, le colonel Brahim, commandant la base aérienne projetée au Levant, et le colonel Bruno, commandant les Français insérés au CAOC au Qatar, le colonel Laurent est le quatrième officier supérieur français à prendre un poste de haute responsabilité cet été dans le cadre de l'opération Chammal. Il arme un poste nouvellement créé au sein du CJTF-OIR.
Les activités de conseil et de formation ont évolué au sein de la coalition depuis que l'Irak est entré dans une phase de stabilisation et de normalisation, suite à la défaite de Daesh. Ainsi, et pour conseiller les officiers irakiens du JOC-I (Joint Operations Command – Irak), le centre interarmées des opérations irakien, une nouvelle structure voit le jour. Le Joint Operations Advisory Team (JOCAT), unité de conseil pour les opérations interarmées, dont le colonel Laurent prend le commandement, sera insérée au sein du Military Advisory Group (qui regroupe les conseillers des hautes autorités du JOC-I).
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 18 sorties aériennes.
OTAN - EUROPE DU NORD
La coopération entre alliés de l’enhanced Forward Presence Battle group (eFP BG) se poursuit sur le camp militaire de Rukla. Les soldats français de la mission Lynx 7 sont allés au contact des soldats des autres nations membres de l’OTAN engagées en Lituanie. Au-delà de la découverte des procédures et des matériels, le partage d’expériences opérationnelles fût au cœur de ces rencontres.
Les équipes médicales de l’eFP BG ont réalisé un entraînement conjoint, avec pour objectif principal de tester leur interopérabilité. Chaque infirmier ou auxiliaire sanitaire a pu exécuter les techniques de prise en charges de blessés sur les véhicules sanitaires tactiques, comme le Boxer allemand, le M-113 norvégien ou le Véhicule de l’avant blindé (VAB) français. Cette instruction commune a été délivrée au sein d’équipes mixtes regroupant plusieurs nationalités.
Les tankistes du Sous Groupement Tactique Interarmes (SGTIA) se sont exercés, eux, au pilotage du char allemand, le Léopard 2… sur simulateur ! Après ce passage dans le « caisson », ils avaient donné rendez-vous à leurs camarades allemands et norvégiens sur la zone technique où est stationné l’ensemble du parc tactique de l’eFP BG. Autour des Léopard 2 allemands et norvégiens, les soldats de Lynx 7 ont présenté leur char Leclerc et son environnement tactique proche. Un moment d’échanges riche en enseignement et, comme pour les équipes médicales, essentiel avant leur déploiement commun sur le terrain de manœuvre de Pabrade, fin août.
Les pilotes de chasse français, engagés dans la mission de police du ciel enhanced Air Policing, ont réalisé plusieurs vols interalliés pendant leur semaine dite « cold », sans posture permanente de sûreté.
Ils ont à nouveau volé aux côtés des F18 espagnols lors d’un entraînement où ils ont travaillé plusieurs types de combat hors de portée visuelle, appelés « beyond visual range », mais aussi des manœuvres basiques à portée visuelle.
Les Mirage se sont également entraînés aux vols Alpha scrambles, comme en situation réelle lors d’une intervention auprès d’un aéronef dans l’espace aérien balte. C’est un avion d’entraînement estonien L39 Albatros qui a servi de plastron pour cette mission d’identification visuelle au profit des contrôleurs aériens lituaniens. Les chasseurs français ont ainsi pu maintenir leurs capacités opérationnelles pour mener à bien leur mission en Estonie : surveiller et protéger l’espace aérien des pays baltes.
Une autre activité de coopération majeure a été la contribution à l’événement « Nato Vélo », une course à vélo de 1000 kilomètres environ, passant par plusieurs villes d’Estonie. Dans l’après-midi du dimanche 16 août 2020, les Mirage ont survolé un site-étape de la course sur l’île de Kuressaare, en présence de la présidente de la république d’Estonie. Cette course a débuté à Tartu, samedi 15 août 2020, et s’achèvera à Narva le vendredi 21 août. Les pilotes français ont salué les militaires britanniques et danois de la mission enhanced Forward Presence (eFP) qui participaient à cette course à vélo.
Toute mission confondue, le détachement air de eAP a, à ce jour, réalisé 617 heures de vol en 427 sorties.
LIBAN
Lancée le 04 août 2020 en réponse aux explosions survenues à Beyrouth, l’opération Amitié concrétise l’action des armées qui déploient et acheminent, en coordination avec le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Solidarités et de la santé, des moyens humains et matériels pour venir en aide au Liban et aux Libanais.
Le bâtiment affrété MN Calao, qui avait appareillé de Toulon le 12 août, a accosté à Beyrouth le 16 août. Ce roulier porte-conteneurs, affrété par les armées, a transporté près de 1 000 tonnes de fret humanitaire, une centaine de véhicules et d’engins de l’armée de Terre et huit véhicules du Bataillon des Marins Pompiers de Marseille qui seront cédés aux Libanais.
Les opérations de chargement et de déchargement ont été effectuées par les marins du PHA Tonnerre et les soldats du GT Ventoux, placés sous la responsabilité du 519e régiment du train, unité spécialisée dans la gestion du fret portuaire. L’objectif de la manœuvre consistait à décharger le plus rapidement possible l’aide humanitaire, tout en regroupant les moyens nécessaires pour permettre au GT Ventoux de débute des travaux d’envergure et pour finaliser son implantation sur le port. Dès le 18 août en début après-midi le Calao, vidé, a pu reprendre la mer.
Embarqués à bord du PHA Tonnerre, différents détachements de la Marine nationale apportent leurs capacités de génie subaquatique et permettent de mener des travaux de vérification des accès maritimes, essentiels pour que le port de Beyrouth puisse à nouveau assurer son rôle central dans le ravitaillement du pays.
Les premières actions ont eu lieu dès le 15 août. Le port a fait l’objet d’investigations minutieuses, menées par les marins du Groupe de plongeurs démineurs (GPD) et du Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM). Grâce aux plongées et aux moyens sonar, à ce jour, tous les bassins ont été vérifiés ainsi que plus de la moitié des points d’intérêts donnés par les FAL. Une vedette des Forces armées libanaises (FAL), qui a subi des dégâts dans l’explosion au niveau de ses moteurs et de ses transmissions, a été réparée du 16 au 17 aout. Une barge coulée par l’explosion est actuellement découpée par les plongeurs démineurs.
Débarqué du PHA Tonnerre le 14 août dernier, le groupement terre (GT) génie Ventoux est déployé sur les quais du port de Beyrouth. Il a bénéficié de 2 jours pour effectuer les reconnaissances de la zone, en coopération avec les Forces armées libanaises (FAL), tout en installant sa zone vie et en procédant à des premiers déblaiements.
Le 16 août, il a pu récupérer le reste de ses engins et de ses véhicules pour pouvoir être capable de mener un large éventail de missions : travaux de fouille, de reconnaissance, de consolidation des infrastructures et de déblaiement.
Sa première mission majeure a débuté, aux côté des FAL, dans le quartier Gemmayzer et la gare routière de Charles Helou, à moins de 500 mètres de l’épicentre de l’explosion. La stratégie consiste à répartir les zones entre sapeurs français et sapeurs libanais afin de couvrir un espace important et de gagner du temps car la gare routière est l’un des lieux de transit majeur de la ville. Une fois ce chantier terminé, le GT Ventoux sera mobilisé sur d’autres sites que ses équipes continuent d’identifier et de prioriser, en liaison avec les FAL.
OCEAN ATLANTIQUE
Ces dernières semaines, trois bâtiments de la Marine française ont opéré simultanément dans différentes zones du Grand-Nord. Déployés dans le cadre de missions différentes, ils ont participé à des exercices renforçant la coopération et l’interopérabilité avec des Marines étrangères, elles-aussi présentes dans la zone.
Lors de son déploiement, le patrouilleur Fulmar a réalisé des exercices et des coopérations internationales. Le Fulmar a ainsi effectué des interactions avec les frégates de la Marine Royale Danoise en patrouille Arctique. Il a également intégré, pour quelques jours, le Task Group 301 et participé à l’exercice canadien « Nanook » destiné à projeter des forces de souveraineté alliées dans la vaste zone du Labrador et de la mer de Baffin, contenant notamment le passage du Nord-Ouest. Le TG 301, composé de sept bâtiments, a conduit de nombreux exercices auxquels le Fulmar a participé, permettant aux Marines présentent de développer leur interopérabilité.
En parallèle, le Bâtiment hydrographique et océanographique (BHO) Beautemps-Beaupré, déployé depuis fin juillet, continue de recueillir des données océanographiques. Il contribue ainsi au renforcement de la fonction stratégique de « connaissance et d’anticipation » des Armées.
Enfin, le BSAM Rhône, parti de Brest mi-juillet, est monté en mer de Baffin jusqu’au 72ème parallèle avant de revenir vers le village d’Illulissat, au fond de la baie de Disko. Il a ensuite rejoint la capitale Nuuk où débutait l’exercice.
TERRITOIRE NATIONAL
Alors que le pic de la saison cyclonique a commencé, le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Dumont D’Urville livre, du 14 août au 3 septembre, plus de 2,5 tonnes de matériel humanitaire à 5 pays caribéens.
Ce transport de fret illustre le soutien apporté par les Forces armées aux Antilles (FAA) à la Caribbean Disaster Emergency Management Agency (CDEMA). La CDEMA est l’agence de la Caribbean Community (CARICOM) dédiée à la coordination des moyens mis en œuvre en cas de catastrophe naturelle dans les Caraïbes.
Le fret transporté par le Dumont d’Urville (lunettes de protection, combinaisons, bâches, etc.) a été chargé à la Barbade par l’équipage et par du personnel de la CDEMA. Le bâtiment déchargera sa cargaison dans plusieurs ports, en respectant les mesures sanitaires. Le Dumont d’Urville contribue ainsi à la préparation des pays voisins au début de la saison cyclonique.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA
