Point de situation des opérations du 8 au 15 janvier.
AFRIQUE – BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
Depuis plusieurs semaines, sans pauses opérationnelles y compris pendant la période des fêtes de fin d’année, la Force Barkhane poursuit son effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako en coopération avec les différentes armées partenaires.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Le Groupement tactique désert (GTD) Lamy avec les compagnies des Forces armées maliennes (FAMa) du 33e Régiment de commandos parachutistes (RCP) et du 62e Régiment d’infanterie (RI) ont poursuivi la fouille de la forêt de Serma.
Le 6 janvier, aux abords de Toupere, ils ont décelé un plot logistique mais également une habitation cachant un stock conséquent de matériels nécessaires à la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI).
La saisie de ces matériels vient renforcer le très bon bilan obtenu la semaine précédente où de multiples opérations menées par les GTD Lamy et Conti, le GTD aérocombat ainsi que la TF Takuba avait permis de repérer et saisir de très nombreux matériels entrant dans la confection et la pose des EEI mais également de mettre en fuite des GAT posant ces engins.
Le lendemain, dans la forêt d’Isey, les militaires français et maliens ont mis à jour et détruit un important plot logistique mis en place par des Groupes armés terroristes (GAT) et contenant des pièces détachées de motos, et notamment une centaine de pneus.
Le 8 janvier 2021, en début de matinée, au nord du village d’Isey et à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest d’Hombori, une moto à trois roues après avoir croisé un convoi du GTD Lamy s’est dirigée à vive allure vers l’arrière du dispositif. Immédiatement, le chef du véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) a fait manœuvrer son engin pour se placer en interposition. Devant cette manœuvre, le conducteur du véhicule a déclenché sa charge explosive cachée à proximité du VBCI. Six militaires français ont été blessés. Leur pronostic vital n’a, à aucun moment, été engagé. Ils ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Gao, avant un rapatriement vers la métropole. Par ce comportement empreint de professionnalisme et de sang-froid, le reste du convoi n’a subi aucun dommage.
Opérant dans la région de Boulikessi, le Groupement commando de la Force Barkhane a mis la pression sur les GAT présents à proximité de la frontière malo-burkinabé.
Le 9 janvier, identifiant un rassemblement de GAT à motos, les militaires français ont guidé un aéronef français qui a ainsi pu réaliser une frappe.
Le lendemain, dans le même secteur, se basant sur une manœuvre renseignement, le Groupement commando a décelé un regroupement de GAT. Un combat s’en est alors suivi. Dans un second temps, appuyés par un hélicoptère de reconnaissance et d’attaque, les militaires français ont procédé au ratissage de la zone.
Ces deux actions auront permis de neutraliser plusieurs dizaines de GAT, de saisir de l’armement et des motos.
Après l’arrivée des premiers éléments il y a quelques semaines, les derniers militaires tchèques sont arrivés au Mali. La Task unit (TU) tchèque intégré au Task group (TG) n°2 basé à Ménaka est désormais au complet.
Afin de rendre ce TG opérationnel au plus tôt, la TU française a d’ores et déjà entamé le partenariat opérationnel avec l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) malienne n°2.
Déployé pour la première fois au Mali en remplacement des Drones de reconnaissance au contact (DRAC), le système de mini drone de renseignement (SMDR) a réalisé plusieurs dizaines de vols depuis son arrivée fin 2020.
Mis en œuvre par quelques militaires, il permet, pendant plusieurs heures, de jour comme de nuit, d’effectuer à plusieurs dizaines de kilomètres des missions d’observations et de surveillance de zones à proximité de nos emprises mais également lors de nos déploiements.
Le SMDR contribue ainsi à la protection de la Force et à la collecte de renseignement.
Les avions de la Force Barkhane ont réalisé 97 sorties, parmi lesquelles 32 sorties chasse, 27 sorties ISR et 38 missions de transport ou de ravitaillement.
AFRIQUE – RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Le samedi 9 janvier 2021, à la demande du président centrafricain Touadéra et sur ordre du Président de la République une patrouille de deux Mirage 2000D a effectué une mission de reconnaissance et de réassurance en territoire centrafricain.
Les avions de chasse français ont décollé de N’Djamena en fin de matinée. Soutenu par un C135 FR, ils ont, au cours de plusieurs heures de vol réalisé plusieurs show of force.
AFRIQUE – CORYMBE
Après avoir réalisé une patrouille SAGNE, mission de lutte contre la pêche illégale ou la pollution maritime, avec la Marine gabonaise qui s’est soldée par la verbalisation de plusieurs pêcheurs illégaux par les autorités locales, le Patrouilleur de haute mer Commandant Birot a effectué un relâche opérationnel à Port-Gentil.
Le 9 janvier au matin, le Commandant Birot a effectué une série d’exercices avec un patrouilleur gabonais puis a conduit avec succès un exercice d’hélitreuillage avec un hélicoptère Fennec des Éléments français au Gabon (EFG), renforçant l’interopérabilité entre la Marine nationale et la Marine gabonaise mais démontrant également la complémentarité et l’importance de nos moyens déployés dans nos points d’appui à l’étranger.
Le bâtiment français s’est ensuite dirigé vers le nord du golfe de Guinée, conduisant une nouvelle patrouille SAGNE mais, cette fois-ci avec la Marine béninoise.
BASSIN MÉDITERRANÉEN – IRINI
Dans le cadre de l’opération EUNAVFORMED IRINI, opération de l’Union européenne visant à faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, imposé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, un E-3F AWACS de l’armée de l’Air et de l’Espace et un Falcon 50 de la Marine nationale ont effectué un vol en soutien de l’opération respectivement les 6 et 7 janvier.
PROCHE MOYEN-ORIENT – CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération CHAMMAL se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech, qui tente de reconstituer son réseau et active ponctuellement le maillage de ses cellules dormantes pour poursuivre ses actions violentes.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Au cours de la semaine écoulée, la frégate Aconit a poursuivi ses patrouilles au profit de l’opération CHAMMAL dans le canal de Syrie. Depuis hier, la frégate française est en relâche opérationnelle à Larnaka (Chypre).
Les aéronefs français basés au Levant et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération CHAMMAL ont réalisé 18 sorties aériennes.
Le volume d’heures de vol est en légère hausse du fait d’une augmentation des opérations conduites par les forces de sécurité irakiennes pour lesquelles les aéronefs de la coalition apportent leur soutien.
PROCHE MOYEN-ORIENT – AGÉNOR
Mercredi 13 janvier, sur la base navale des Forces françaises aux Émirats arabes unis, le Commodore danois Carsten Fjord Larsen a succédé au contre-amiral Christophe Cluzel comme commandant de la Task Force (TF 474), volet militaire de l’European led mission awarness in the Strait of Hormuz (EMASOH).
En mer, la frégate antiaérienne Jean Bart, seul moyen naval engagé actuellement dans cette opération a patrouillé dans le détroit d’Ormuz. Au cours de ses cinq franchissements, le bâtiment français a contribué à affirmer la présence européenne dans la zone et rassurer la communauté maritime européenne. Le Jean Bart patrouille désormais dans le golfe d’Oman.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA