Point de situation des opérations du 17 au 23 juillet
BARKHANE
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ».
ACTIVITÉ DE LA FORCE
« Une unité du groupement tactique désert (GTD) « Bercheny » a débuté son appropriation des alentours de la base opérationnelle avancée de Menaka. Au cours de nombreuses patrouilles conjointes avec une section de l’unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI), la force Barkhane a contrôlé plusieurs zones dites sensibles, permettant ainsi aux Forces armées maliennes (FAMa) de resserrer les liens avec les villages en périphérie de Ménaka. En parallèle, le GTD « Bercheny » poursuit ses actions de partenariat militaire opérationnel en formant une nouvelle section de l’ULRI de Ménaka.
Une unité du groupement tactique désert (GTD) « Bercheny » contrôle, conjointement avec les FAMa, le secteur de Labbézanga.
Les travaux de renforcement du fort « en étoile » menés par Barkhane sont en cours d’achèvement et de nombreuses actions de partenariat militaire opérationnel sont entreprises simultanément au profit des FAMa. Les efforts sont conduits dans le domaine de la protection des bases et des contrôles élargis autour de ces dernières avec notamment la mise en place de check-point et de patrouilles inopinées.
Ayant franchi son premier jalon opérationnel, l’IOC (initial operational capability), le 15 juillet dernier, la TF Takuba qui a reçu pour mission de conseiller, d’assister et d’accompagner au combat des unités conventionnelles de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) dans la zone des trois frontières vient d’être officiellement lancée. L’esprit de la mission de Takuba s’intègre parfaitement dans celui de Barkhane qui reste d’opérationnaliser les forces armées partenaires afin qu’elles reprennent, à plus long terme, la lutte contre les résidus des GAT à leur compte et de manière quasiment autonome.
Les premiers éléments des forces spéciales françaises et estoniennes sont arrivés dans la bande sahélo-saharienne début juillet afin de prendre pleinement possession des lieux. La soixantaine de militaires a ensuite réceptionné ses véhicules et ses matériels. La fin récente des travaux sur leur camp au sein de la base de Gao leur a permis de s’installer dans des locaux neufs, à partir desquels ils planifient déjà les futurs engagements opérationnels.
Le général Facon, COMANFOR Barkhane, s’est rendu à Gao pour lancer officiellement cette Task Force. Autrement dit, Takuba dispose à ce jour des effectifs et des matériels minimums pour préparer concrètement ses futures missions et pour anticiper ses interactions avec la compagnie de soldats maliens.
Les avions de la force Barkhane ont réalisé 100 sorties, parmi lesquelles 30 sorties chasse, 25 sorties ISR et 45 missions de transport ou de ravitaillement.
CHAMMAL
SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE
L’opération Chammal se poursuit, et les Armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech Daesh, qui tente de reconstituer son réseau et poursuit ses actions violentes à bas niveau.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
Parallèlement à la cérémonie du 14 juillet 2020, le général de brigade aérienne Stéphane Dupont, représentant national de théâtre (SNR-O - Senior National Representative opératif) pour l’opération Chammal mais également directeur des actions civilo-militaires du combined joint task force (CJTF), l’état-major de l’opération Inherent Resolve (OIR), a transféré ses responsabilités au général de brigade aérienne Dominique Tardif.
En qualité de directeur des opérations civilo-militaires, le général inséré dans l’état-major d’OIR a pour mission de coordonner l’action de l’ensemble des acteurs civilo-militaires œuvrant pour la stabilisation et le développement de la zone irako-syrienne. Un rôle qui s'inscrit dans le temps long pour aider au rétablissement des services essentiels.
Le SNR-O est également le représentant du chef d’état-major des armées dans le cadre de l’opération Chammal. A ce titre, il exerce le contrôle national sur l’ensemble des militaires français de l’opération. Il s’assure aussi que le cadre d’emploi des forces françaises au sein de la Coalition s’inscrit dans le respect des directives nationales.
Depuis 2019, l’organisation terroriste Daech ne détient plus le moindre territoire en Irak et en Syrie. Par conséquent, l'Irak entre dorénavant dans une phase de stabilisation face à la menace terroriste permettant à la Coalition OIR d’entamer un plan de restructuration.
Ainsi, le général Dominique Tardif poursuivra les efforts nécessaires dans le domaine de l’environnement civil de cette opération et continuera à exercer le contrôle national des quelques 600 soldats de l'opération Chammal, répartis entre le Koweït, le camp Union III à Bagdad, la base aérienne projetée au Levant et le centre des opérations aériennes interalliés de Al Udeid au Qatar.
Le 19 juillet 2020, l’A330 MRTT « Phénix » s’est posé pour la première fois sur la base aérienne projetée au Levant grâce l’appui et les travaux de nombreux personnels, parfois dans un temps contraint dont le soutien opérationnel de la BAP, le 25ème régiment du génie de l’air (25e RGA), le groupement aérien des installations aéronautiques (GAIA), le détachement de transit interarmées aérien (DéTIA), le centre de coordination interarmées des transits transports mouvements (CCITM).
Cet atterrissage a nécessité au préalable des travaux de remise à niveau de la piste, notamment par les spécialistes du détachement du 25ème RGA déjà présents sur place. En effet, il fallait s’assurer que la plateforme aéronautique est suffisamment robuste et en bon état pour accueillir en toute sécurité, dans la durée et dans des conditions climatiques sévères ce type d’aéronef.
Essentiel aux forces aériennes françaises, le « Phénix » assure des missions de transport de personnel et de fret, d’évacuation sanitaire mais est également capable de ravitailler en vol d’autres avions, de jour comme de nuit.
Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 26 sorties aériennes et 1 frappe.Saut de page
OTAN - EUROPE DU NORD
Entamée au début de ce mois, la manœuvre logistique de grande ampleur touche à sa fin avec l’arrivée du dernier train en provenance de France mais également celle de la dernière partie du contingent.
Ainsi, lundi 20 juillet, les derniers véhicules blindés ont été acheminés depuis la gare de Mockava à la frontière polonaise jusqu’à celle de Gaziunai. Les 5 chars Leclerc, les 14 véhicules blindés du combat de l’infanterie (VBCI), les 2 DCL dépanneurs de char lourd (DCL) et l’ensemble des moyens logistiques et opérationnels ont été convoyés jusqu’au camp militaire de Rukla.
Par ailleurs, les 15 et 16 juillet, le détachement logistique a apporté un soutien aux alliés néerlandais avec trois porteurs polyvalent logistique (PPLOG) pour une récupération de fret sur le port de Klaipeda, bordant la mer baltique. Cette opération illustre l’interopérabilité qui existe au quotidien entre les différentes nations au sein du Battle Group.
A la fin du mois, le détachement Lynx 7 atteindra sa pleine capacité opérationnelle (full operational capability) et sera alors pleinement intégré aux côtés des autres nations de l’OTAN. Lynx 7 prendra alors part aux entraînements planifiés par le Headquarters de l’eFP Battle Group.
Depuis son arrivée sur la base aérienne d’Ämari en Estonie, le détachement français alterne entre semaines dites « hot » et « cold ».
En semaine « hot », la France assure la permanence opérationnelle. Dans cette configuration, le détachement (avions, pilotes et mécaniciens) assume la Quick Reaction Alert (QRA) de la base et se tient prêt 24h sur 24 à d’intervenir en cas de déclenchement de l’alerte. La mission de police du ciel consiste en surveiller et protéger l’espace aérien des pays baltes. En effet, tout aéronef pénétrant dans cette zone doit répondre à trois conditions : avoir déposé un plan de vol valide, garder une liaison radio avec les organismes de contrôle civils, et posséder une identification par transpondeur. Si ces règles ne sont pas respectées, le Combined Air Operations Centre (CAOC) fait alerter la base aérienne d’Ämari. Les Mirage 2000-5 décollent alors pour rejoindre et escorter l’aéronef. Pendant ces semaines « hot », les activités d’entraînement sont donc réduites afin de garantir la disponibilité du détachement. Néanmoins lors de ces dernières que l’on appelle « Tango scramble », les aéronefs peuvent être redirigés pour une mission opérationnelle, l’« Alpha scramble ».
Depuis la prise de son tour d’alerte le 30 avril 2020, le détachement français a fait décoller ses avions à plusieurs reprises sur véritable alerte, pour identifier des avions de combat ou de transport volant dans l’espace aérien balte sans respecter les conditions nécessaires.
En semaine « cold », ce sont les nations déployées sur la base aérienne de Siaulai en Lituanie qui sont titulaires de la permanence opérationnelle, soit l’Espagne et le Royaume-Uni actuellement engagées dans la mission Baltic Air Policing (BAP). Les chasseurs français mettent à profit cette disponibilité pour participer à des exercices interalliés avec des nations comme la Finlande, la Suède, la Pologne ou encore l’Allemagne. Ils ont récemment contribué aux exercices « Baltops » et « Ramstein Alloy », permettant ainsi de s’entraîner au combat dans un environnement multinational. Des vols binationaux sont également organisés de façon régulière, notamment avec les chasseurs finlandais et suédois dans le cadre du protocole FSTE « Finnish Swedish Training Events » qui autorise ces nations à s’entraîner avec les armées de l’OTAN. Les derniers vols franco-finlandais ont eu lieu les 15 et 16 juillet 2020. Ensemble, les pilotes se sont entraînés au combat à longue portée, en tentant de repousser l’intrusion d’un aéronef dans une zone prédéfinie. L’objectif de ces vols est de renforcer l’interopérabilité des pilotes de chasse au sein de l’Alliance et maintenir leurs capacités opérationnelles.
En trois mois de mission, le détachement a ainsi réalisé 449 heures de vol en 309 sorties.
MÉDITERRANÉE
En Méditerranée orientale, la frégate de type La Fayette Aconit poursuit ses actions au profit de l’opération CHAMMAL.
Parti de Toulon le 13 juillet dernier, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Var est déployé en Méditerranée et est entré le 18 juillet en mer Noire. Dans cette zone de tensions marquée les nombreux rapports de force, la présence maritime française intègre différents enjeux. D’une part, le déploiement des bâtiments français permet d’entretenir une connaissance plus approfondie de la zone et de concourir à la sécurisation des approches maritimes de l’Europe. D’autre part, il s’agit d’affirmer l’attachement indéfectible de la France au respect du droit maritime international et à la liberté de navigation.
Par ailleurs, ce déploiement sera l’occasion pour le Var d’entretenir les relations avec les pays riverains de la mer Noire au travers d’exercices mettant en avant des savoir-faire commun.
Après un premier engagement au profit de l’opération européenne IRINI le 9 juillet dernier, l’avion de surveillance maritime Falcon 50 de la Marine nationale a poursuivi ses activités cette semaine. Intégré en soutien direct à cette opération visant à faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, le Falcon 50 a pu, grâce à sa rapidité et ses capteurs, couvrir une large zone et ainsi mettre à disposition de l’état-major d’IRINI une vision précise des activités maritimes (trafic commercial, activité militaire) en Méditerranée centrale.
OPÉRATION RÉSILIENCE
Dans le cadre de la lutte contre la pandémie COVID-19, les forces armées restent mobilisées en soutien des autorités civiles. Le dispositif est adapté à la circulation du virus et aux besoins exprimés par les autorités civiles, et agit principalement au profit de la Guyane.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA