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Point de situation des opérations du 15 au 20 mai

Mise à jour  : 20/05/2020

Point de situation des opérations du 15 au 20 mai.

TERRITOIRE NATIONAL  – OPÉRATION RÉSILIENCE

Lancée le 25 mars 2020, l’opération « Résilience » constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du Covid-19. Elle est centrée sur l’aide et le soutien aux populations ainsi que sur l’appui aux services publics pour faire face à cette épidémie, en métropole et outre-mer, dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection. Les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leurs actions aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue avec les autorités de l’État.

  • Déploiement d’un A400M aux Antilles

Dans le cadre de l’opération « Résilience », lancée par le Président de la République le 25 mars, les armées continuent à appuyer les territoires ultramarins dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19.

A cet effet, un avion de transport A400M a rejoint les Antilles le 18 mai. Son large rayon d’action et ses capacités d’emport logistique sont des atouts importants pour la zone. Il peut acheminer et récupérer du fret mais aussi contribuer aux évacuations sanitaires, en complément des autres aéronefs des Forces armées aux Antilles (FAA) et des moyens civils.

Mis en quatorzaine avant le départ, l’équipage est pleinement opérationnel. Le déploiement est prévu pour une durée d’environ deux semaines.

  • Déploiement d’une équipe médicale à Mayotte

Dans le cadre de l’opération « Résilience », un détachement du Service de santé des armées (SSA) va être engagé à Mayotte. Il s’agit d’une nouvelle adaptation de la réponse des armées pour contribuer à la lutte contre le Covid-19.

Les conditions du déploiement d’une dizaine de lits de réanimation à Mayotte sont en cours de définition, en coordination avec les autorités civiles et sanitaires de l’île. Une équipe d’experts du SSA et du Régiment médical de l’armée de Terre (RMED) s’était d’ailleurs rendu à Mayotte du 3 au 5 mai, à bord d’un Falcon 8X mis à disposition par Dassault Aviation, pour faire un point sur la situation sanitaire de l’île et évaluer les besoins.

La complexité de la situation locale, notamment la nécessaire synchronisation de deux structures différentes, et la prise en compte des contraintes logistiques imposent de déployer ce module de façon progressive.

Ainsi, un premier élément composé d’une quinzaine de médecins, réanimateurs, aides-soignants, et préparateurs en pharmacie du SSA, et de militaires du RMED, est arrivé à Mayotte le 19 mai, avec trois lits de réanimation et du matériel sanitaire.

Leur mission consistera à prendre contact avec le personnel du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) afin de le renforcer, de préciser les modalités d’intégration des renforts militaires et d’anticiper les besoins pour les semaines à venir. 

Les prochaines étapes seront planifiées et enclenchées au rythme approprié en fonction de l’appréciation de situation locale.

  • Résilience continue

Les militaires de l’opération Résilience continuent d’apporter leur concours aux autorités civiles dans le domaine logistique à assurer la protection de sites sensibles militaires et civils, ainsi que des missions de surveillance et de présence dissuasive en appui des forces de sécurité intérieure.

  

BARKHANE

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

La force Barkhane poursuit son effort dans la région du Liptako-Gourma et concentre son action dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région dite « des trois frontières ».

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Opération combinée des composantes aériennes, aéroterrestres et terrestres dans le Gourma malien

Du 14 au 15 mai, la force Barkhane a conduit une opération d’ampleur contre des combattants de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) dans le sud du Gourma malien. Combinant l’intervention d’un drone REAPER, de deux avions de chasse MIRAGE 2000D, de trois hélicoptères de reconnaissance et d’attaque TIGRE, ainsi que d’un sous-groupement tactique désert (SGTD), cette action fulgurante et coordonnée a permis de neutraliser de nombreux terroristes, de détruire plusieurs dizaines de motos ainsi qu’un pick up et une grande quantité d’armement et de matériel militaire.

Le jeudi 14 mai, un drone REAPER engagé dans la région est réorienté pour surveiller un déplacement de terroristes. Il décèle à plusieurs reprises les signes d’un vaste regroupement de combattants armés à moto et à bord d’un pick up. Le Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de N’Djamena donne l’ordre à deux MIRAGE 2000D de décoller depuis la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey pour frapper ce regroupement. En parallèle, une patrouille de trois hélicoptères de combat TIGRE décolle également de la base de Gao pour compléter le dispositif de frappe, compte tenu de l’ampleur de l’opération qui s’annonce.

Très rapidement, grâce à l’appui du drone REAPER qui a maintenu son action de surveillance de la zone, les MIRAGE 2000D frappent et neutralisent de nombreux terroristes. Les hélicoptères TIGRE effectuent ensuite plusieurs survols offensifs de la zone permettant la neutralisation d’autres terroristes et la destruction de leurs motos. Pour sa part, le drone REAPER effectue également une frappe.

Par la suite, un SGTD en opération de contrôle de secteur à plusieurs dizaines de kilomètres de la zone de frappe, est dépêché sur les lieux du combat afin d’en réaliser le bouclage et la fouille. Le ratissage de la zone boisée dans lequel s’était disséminé l’ennemi réalisé par le SGTD révèle que cette opération a permis de neutraliser de nombreux terroristes, de détruire plus de quarante motos, un pickup, plus de 30 fusils mitrailleurs AK47, 1 lance-roquette RPG-7, une mitrailleuse lourde 12,7mm et de nombreuses ressources militaires.

Ce bilan très lourd pour les GAT vient s’ajouter à d’autres succès récents de la force. Ces succès ont été rendus possibles grâce à la complémentarité des différentes composantes engagées, dont les actions respectives conjuguent réactivité, mobilité et puissance de feu. Ils démontrent également la capacité de Barkhane à collecter et analyser le renseignement au profit direct d’actions de feu coordonnées, afin de diminuer les fortement les capacités des groupes armés terroristes.

Plus que jamais, la force Barkhane impose une pression constante et un rythme d’opérations soutenu aux GAT au Sahel, plus particulièrement dans la zone des trois frontières.

  • Opérations contre les groupes armés terroristes

En parallèle de cette opération d’ampleur, les unités de la force Barkhane ont également mené cette semaine plusieurs autres actions au contact des Groupes armés terroristes (GAT).

Le samedi 9 mai, un SGTD du groupement « Dragon » engagé dans une manœuvre de contrôle de la zone d’un oued dans le Gourma burkinabè, a été pris à partie par des individus armés évoluant en moto. Répliquant instantanément, la force a mis hors de combat plusieurs combattants terroristes. Ont été saisis 2 motos, 4 AK47, ainsi qu’un important lot de matériel explosif, détruit immédiatement par les sapeurs du sous-groupement.

Le mardi 12 mai 2020 dans la région de Boulikessi, dans le Gourma malien, les commandos de la force Barkhane ont été au contact de combattants terroristes qui ont été neutralisés par une frappe aérienne, réalisé par un drone qui était engagé dans une manœuvre de renseignement dans les environs.

Enfin le dimanche 17 mai dans la région d’Ansongo dans le Liptako malien, le groupement « Centurion » a mis hors de combat plusieurs terroristes. Dans le cadre d’une opération de harcèlement zonal des groupes armés terroristes, une patrouille de reconnaissance et intervention a été au contact avec plusieurs djihadistes à bord d’un pick-up et d’une moto. Suite à une action de combat, le GTD a mis hors de combat des combattants GAT, appuyé par un drone REAPER, engagé dans une manœuvre de renseignement à proximité. Au bilan, un pick-up et 4 motos sont saisies, ainsi que 7 AK47, un important volume d’explosif et de munitions, des téléphones, des radios, et de nombreux matériels militaires divers.

  •  Mesures prises face à l’épidémie de Covid-19

Le coronavirus reste une contrainte opérationnelle pour la force Barkhane qui déploie ses troupes dans des pays et des régions aux situations épidémiologiques bien différentes.

La force s’est adaptée en conséquence au point de vue sanitaire et logistique. Les comportements individuels et collectifs des soldats l’ont également été par l’adoption de mesures comme la pratique généralisée des gestes barrières renforcés ou de la distanciation sociale. Des mesures de précaution ont été adoptées par la mise en place de sas de quatorzaineavant le déploiement des soldats et une stratégie de dépistage systématique à leur retour.

Par ailleurs, deux missions d’expertise en épidémiologie ont été envoyées depuis la France au sein de l’opération.

La première, s’est rendue sur les bases de Niamey au Niger, de Ménaka et Gao au Mali, du 20 et le 27 avril 2020. Elle visait principalement à optimiser les mesures mises en place tout en prenant en compte les prérogatives opérationnelles. Cette étude pluridisciplinaire a souligné les bonnes dispositions prises par la force et émis un certain nombre de recommandations pour perfectionner ses procédés dans la gestion des déchets par exemple, ou encore les conditions d’isolement des cas contacts de soldats touchés par le COVID.

La seconde a débuté le 16 mai et s’est rendue au PCIAT de N’Djamena au Tchad. Elle devrait également procéder à un certain nombre de recommandations afin d’appuyer le commandement dans les mesures d’ores et déjà mises en œuvre.

L’objectif de ces missions d’expertises en épidémiologie est d’aider la force Barkhane à garantir sa continuité opérationnelle.

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 13 au 19 mai inclus)

Les avions de la force Barkhane ont réalisé 107 sorties, parmi lesquelles 30 sorties chasse, 33 sorties ISR et 44 missions de transport ou de ravitaillement.

    

UNION EUROPÉENNE

  •  La frégate Jean Bart participe à l’opération IRINI

La frégate anti-aérienne Jean Bart est le premier bâtiment français à être déployé en soutien direct de l’opération EUNAVFORMED IRINI, lancée le 1er avril 2020. Quelques jours plus tôt, la frégate Aconit avait été déployée en soutien associé de l’opération avant de rejoindre la Méditerranée orientale où elle participe à l’opération CHAMMAL de lutte contre Daesh.

En patrouille en Méditerranée centrale, le Jean Bart contribue directement à faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, imposépar une résolution de l’ONU de 2016 (RCSNU 2292). Grâce à ses capteurs et à sa souplesse d’emploi, le Jean Bart représente pour IRINI un outil de reconnaissance et de détection propre à assurer cette mission de prévention des risques d’instabilité dans la région, en coopération avec les autres moyens engagés par les partenaires européens.

Dans le contexte particulier du COVID-19, les équipes de quart se chargent de la marche du navire 24 heures sur 24, avec une organisation en tiers pour limiter les risques de propagation. Cela ne l’empêche pas de mener de nombreux exercices en plus de sa mission principale, afin de garantir le plus haut niveau d’entrainement de son équipage et d’entretenir sa réactivité. Les entrainements au tir au canon de 20 mm, permettent par exemple de maintenir les capacités de l’équipage en vue d’un emploi dans le cadre de tirs de police pour imposer une visite à un bâtiment qui ne respecterait pas les termes de l’embargo.

  •  Le groupe Jeanne d’Arc rejoint l’opération ATALANTA

Depuis son appareillage de Mayotte le 13 mai 2020 qui a marqué la fin de sa participation à l’opération Résilience, le groupe Jeanne d’Arc, composé du porte-hélicoptères Mistral et de la frégate Guépratte, contribue à renforcer la sécurité maritime dans la zone du golfe d’Aden et de l’océan Indien dans le cadre de l’opération ATALANTA de lutte contre la piraterie.

En complément des missions de surveillance maritime ou de reconnaissance réalisées par une Alouette III de la 22S de la Marine nationale et deux Gazelles du 3e Régiment d’hélicoptères de combat de l’armée de Terre déployées à bord du Mistral, le groupe Jeanne d’Arc patrouille au quotidien au large de la Somalie et assure une surveillance du trafic maritime sous le commandement de l’opération ATALANTA.

Cette intégration à ATALANTA permet aux 138 officiers élèves embarqués à bord des deux unités du groupe Jeanne d’Arc de découvrir le fonctionnement en force navale constituée au sein d’une opération internationale. Certains d’entre eux prennent directement part aux actions menées en intégrant les équipes de quart en passerelle de navigation, en passerelle aviation ou au central opérations.

   

CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THÉÂTRE

L’opération Chammal se poursuit, et les armées restent résolument engagées dans leur lutte contre l’organisation terroriste Daech.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

  • Sorties air hebdomadaires (bilan du 13 au 19 mai inclus)

Les aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daech, au sein de la Coalition. Cette semaine, les avions engagés dans l’opération Chammal ont réalisé 16 sorties aériennes.

     

        

       

       

        

OTAN

Enhanced Air Policing 2020

  • Activités de la mission de police du ciel

Alternant entre semaines dites « hot » et semaines dites « cold », les chasseurs français ont tenu l’alerte du 11 au 18 mai à Ämari, en Estonie, dans le cadre de la mission enhanced Air Policing (eAP) de l’OTAN. Durant sept jours complets, les aéronefs et leurs pilotes se tiennent prêts à prendre contact avec des avions pénétrant dans l’espace aérien balte et ne répondant pas aux critères requis. Ces vols sont communément appelés « Alpha scramble ». Le détachement est repassé en statut « cold » depuis lundi 18 mai à 09h00 locales, se consacrant aux divers entraînements et exercices multinationaux, appelés « Tango scramble », afin de maintenir l’aptitude opérationnelle des aviateurs et renforcer l’interopérabilité de l’Alliance.

Grâce aux mesures sanitaires édictées par les gouvernements français et estonien, dont le lavage récurrent des mains et la distanciation sociale, l’épidémie de COVID-19 n’a, à ce jour, aucun impact sur la capacité opérationnelle du détachement. Depuis le début du mandat en Estonie, la France comptabilise environ 85 heures de vol.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA