Point de situation des opérations

Situation au Levant ; Opération Chammal.

En Irak, après la prise de Qayyarah évoquée la semaine dernière, les forces de sécurité Irakiennes (FSI) se réorganisent et poursuivent la sécurisation autour de cette agglomération, notamment pour détruire les poches de résistance restantes (Sharqat et Hawijah), et consolider les positions avant de reprendre l’offensive.

En Syrie, la coalition s’attache aujourd’hui à coordonner les actions en conservant l’objectif final qui reste la destruction de Daech.

Activités de la force Chammal

L’action de la coalition s’inscrit dans une logique de soutien au profit des forces de sécurité irakienne présentes sur le terrain. Elle repose toujours sur ses deux piliers : un pilier aérien qui permet de frapper les capacités militaires de Daech en Irak comme en Syrie et un pilier de formation des forces armées irakiennes. 

Le tempo des opérations de la coalition suit le rythme des avancées des FSI présentes sur le terrain. La réorganisation actuelles des FSI sur le terrain s’est donc traduite par une diminution des frappes aériennes dans la région. Cette semaine, deux frappes d’appui au sol ont ainsi été conduites par la France.

Déploiement GAN et GTA

Conformément à la décision du Président de la République, les armées françaises accentuent leurs actions contre Daech au Levant, dans la continuité des opérations menées depuis septembre 2014 au sein de la coalition internationale.  Ces opérations, menées en grande partie pour la France par l’armée de l’air depuis les bases de Jordanie et du Golfe, portent leurs fruits. Elles ont permis d’appuyer efficacement les forces irakiennes dans la reconquête de leur territoire et d’infliger des pertes conséquentes à Daech, désormais sur le recul.

En complément des actions de frappes menées par l’armée de l’air, la contribution française inclura le déploiement d’un groupe d’artillerie et l’envoi du groupe aéronaval avec le porte-avions Charles de Gaulle. Ces renforts seront opérationnels au début de l’automne et viendront appuyer les forces irakiennes dans la reprise de la ville de Mossoul. Le groupe d’artillerie est déployé avec des canons Caesar, le porte-avions a repris son entraînement et appareillera d’ici à la fin du mois de septembre pour rejoindre la Méditerranée orientale.

Retour sur le déploiement de Mirage 2000

Positionnés pour opérer dans des délais très brefs contre les fiefs de Daech, en Irak et en Syrie, les 8 Mirage 2000D et N ont été déployés du 12 décembre 2014 au 28 août 2016.

Intégrés à l’opération Chammal, au sein de l’opération OIR, ils ont effectués plus de 2 300 sorties (2 349) et près de 11 000 heures de vol (10 810).

Cela signifie que 3 à 4 M2000 ont décollé tous les jours pour une mission de frappe, et ce, pendant 21 mois sans interruption.

Ce niveau d’activité opérationnelle intense et sans relâche a pu être tenu dans la durée grâce à l’action de tous les hommes qui œuvrent, souvent dans l’ombre, pour permettre d’atteindre les objectifs opérationnels  :

• Les équipes techniques mobilisées qui œuvrent à chaque instant pour réaliser la maintenance, la préparation et la mise en œuvre depuis ces bases extérieures, des aéronefs dans des conditions climatiques difficiles, et agressives pour le matériel,
• Les équipes de soutien à terre qui permettent le ravitaillement en carburant, eau, nourriture, munitions, pièces de rechanges,
• Les soutiens « en vol », à savoir les ravitaillements.

Sans le soutien de ces hommes, de ces équipes, disponibles, dévouées et performantes, ce type d’engagement dans la durée ne serait pas possible.

A cette heure du bilan de l’engagement des Mirage 2000, après ces 21 mois d’activités intenses, il est important de ne pas oublier combien l’action de ces équipes et de leur soutien a été déterminante dans cette opération.

Situation dans la bande sahélo-saharienne ; opération Barkhane

Pas d’évolution significative dans la situation sécuritaire au Mali.

Les opérations de la force Barkhane se poursuivent. La force Barkhane poursuit son action pour :

• lutter contre les groupes armés terroristes (GAT), en particulier dans le nord Mali dans le triangle Kidal – Abeibara – Tessalit. Cette semaine,  du 30 août au 3 septembre a ainsi eu lieu l’opération TRELOD 2016. Menée dans la région d’Abeibara cette opération de contrôle de zone visait notamment à gêner l’action des GAT et à perturber leurs flux logistiques ;

• appuyer les forces armées des pays partenaires de la BSS et renforcer la coordination des moyens militaires internationaux : cette semaine l’opération EMMA3 a ainsi été conduite du 26 août au 4 septembre, avec les forces armées maliennes (FAMa) dans la région de d’Almoustarat et Tabankort pour affirmer la présence des FAMa et de Barkhane dans la zone.

Protection du territoire national ; opération Sentinelle

Alors que le dispositif spécifique à la sécurisation de l’EUROFOOT 2016 était en cours de réorganisation, le terrible attentat survenu à Nice le 14 juillet dernier a nécessité le maintien de l’opération Sentinelle à son plus haut niveau d’engagement.

Le Président de la République a décidé au terme des conseils de défense et de sécurité nationale réunis dès le 15 juillet de prioriser l’opération Sentinelle sur les transports, la surveillance des frontières et la protection des grands rassemblements estivaux et sites touristiques.

Sentinelle est ainsi parvenue en quelques jours à renforcer la sécurité autour de plus de 2 200 sites répartis dans 70 départements, en étroite coordination avec les forces de sécurité intérieure.

La rapidité de cette adaptation a reposé sur la disponibilité et la grande réactivité des unités engagées, nécessitant de procéder à des prolongations de mandats à trois mois et des annulations de permissions pour plusieurs milliers de militaires. Le soutien reçu localement de la part des Préfets, des élus et des responsables locaux a permis également de faciliter ce déploiement.

Enfin, les réservistes opérationnels des armées ont apporté une contribution importante avec la mobilisation quotidienne de 1 300 d’entre eux pour les missions sur le territoire national.

Avec la fin de la période de vacances estivales et la diminution du nombre de grands rassemblements culturels ou festifs, le chef de l’Etat a décidé de procéder à une nouvelle adaptation du dispositif Sentinelle.

Désormais, les effectifs militaires, 10 000 mobilisés dont 3000 en alerte, sont répartis pour moitié entre Paris et la province, et les dispositifs dynamiques sont généralisés pour optimiser l’emploi des armées alors que la menace ne faiblit pas. Les grands événements du mois de septembre bénéficieront également de la protection de Sentinelle