Le 4 août 2011, le ministre de la Défense, Monsieur Gérard Longuet, a annoncé la réorganisation du dispositif militaire français engagé dans l’opération Harmattan. Cette décision se traduit entre autres par le désengagement temporaire du porte-avions Charles de Gaulle. Pour autant, les opérations de frappes aériennes se poursuivent sur le théâtre libyen avec des hélicoptères de combat de l’armée de Terre déployés à partir du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral de la Marine nationale ainsi qu’avec des avions de l’armée de l’Air et de la Marine nationale.
Le porte-avions Charles De Gaulle, engagé au large de la Libye depuis le 22 mars dernier, a donc rejoint son port base de Toulon le 12 août. Après plus de huit mois d’opérations en mer et une brève pause début mars, il va faire l’objet d’opérations de maintenance programmée.
Les aéronefs du groupe aérien embarqué (GAE) ont regagné leurs bases respectives avant l’accostage du porte-avions. Les pilotes des avions de combat de la Marine nationale, qui ont réalisé plus de 1730 missions dont la moitié de nuit, vont bénéficier d’une période de repos avant de reprendre leur entraînement.
« Le désengagement du Charles De Gaulle et de son groupe aérien embarqué ne signifie en rien que la mission Harmattan est terminée » souligne le capitaine de vaisseau Olivier Lebas, commandant du porte-avions, en s’adressant à son équipage avant de préciser : « les opérations continuent avec d’autres moyens de combat français ».
Ainsi, les opérations menées dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies se poursuivent au large de la Libye avec le renforcement et le rapprochement des capacités aériennes de combat de l’armée de l’Air au plus près du théâtre. La Task Force 473, composée du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral, d’hélicoptères de combat de l’armée de Terre, de frégates et de leurs hélicoptères, d’un sous-marin, d’un pétrolier ravitailleur et d’un détachement de patrouille maritime à La Sude en Crète, poursuit également son action.
Par ailleurs, la Marine nationale a adapté avec une grande souplesse son dispositif opérationnel en organisant en un minimum de temps le transfert de l’état-major de commandement de l’opération vers le BPC Mistral. Le contre-amiral Philippe Coindreau, commandant la composante aéromaritime française, a précisé à cette occasion que « l’action militaire se poursuit, avec le même niveau d’intensité opérationnelle et d’exigences militaires avec en particulier les missions offensives de la composante aéromobile, complémentaires des missions d’attaque au sol des avions de l’armée de l’Air. Cela justifie la bascule de mon état-major vers le BPC Mistral pour assurer la nécessaire continuité du commandement et la coordination des opérations sur le théâtre libyen ».
Conservant ainsi sa pleine capacité de commandement sur la zone, le dispositif français de l’opération Harmattan sera désormais le suivant :
- A La Sude, en Crète, un détachement de 8 Mirage 2000-D, 4 Mirage 2000-N et 4 Mirage F1 de l'armée de l'Air ainsi que d’un détachement d'avions de surveillance Atlantique 2 de la Marine
- A Sigonella, en Italie, 5 avions Rafale de l'armée de l'Air
- Par ailleurs, les avions de détection et de contrôle E3F et de ravitaillement C135 continuent d'opérer depuis la France, respectivement depuis les bases d'Avord et Istres
- La Marine nationale met en œuvre un bâtiment de projection et de commandement (BPC), deux frégates, un pétrolier ravitailleur et un sous-marin nucléaire d'attaque. Un troisième bâtiment de combat est engagé dans la force maritime de l'OTAN
- Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) embarque à son bord une vingtaine d'hélicoptères de combat de l’aviation légère de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air.
Sources : EMA
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