Le 17 juin 2014, le général de brigade Eric Bellot des Minières a pris le commandement de l’opération Sangaris (COMANFOR Sangaris). Il relève le général de brigade Francisco Soriano qui a commandé les forces françaises engagées en République Centrafricaine depuis le 5 décembre 2013.
La cérémonie de transfert d’autorité était présidée par le général de corps d’armée Clément-Bollée, commandant les forces terrestres. Elle s’est déroulée sur le camp de M’Poko en présence de nombreux invités, dont le premier ministre centrafricain et l’ambassadeur de France.
Depuis le mois de décembre 2013, l’action de la force Sangaris a permis de mettre fin aux exactions massives qui étaient conduites contre la population, de rétablir un niveau minimal de sécurité dans une ville qui abrite plus du quart de la population centrafricaine, et d’accompagner la montée en puissance et surtout le déploiement de la MISCA sur le territoire.
Au cours de ces six premiers mois, l’action de la force s’est déroulée au travers d’un engagement de la force articulé en trois phases.
La première phase, en appui de la MISCA, avait pour objectif de rétablir à Bangui un niveau de sécurité minimale, afin de créer les conditions d’un retour de la vie au sein de la capitale. Cet effort a permis d’initier la reprise du fonctionnement des services publics les plus importants (hôpitaux, écoles) ainsi que de la vie économique. Aujourd’hui, tous les établissements de santé de Bangui sont opérationnels, une vingtaine de marchés et près de 75 établissements scolaires sont ouverts enfin, le trafic aérien civil sur l’aéroport de M’Poko a doublé en quatre mois.
La deuxième phase, a été marquée par un effort porté vers l’ouest du pays, avec pour objectif de sécuriser la route reliant le Cameroun à Bangui, un corridor économique qui constitue le véritable « poumon économique » du pays. Cette action a permis de garantir la reprise des flux, en particulier alimentaire, évitant ainsi une catastrophe humanitaire. Désormais près de 400 véhicules empruntent cet axe chaque semaine, dont la moitié sans demander d’escorte à la force Sangaris ou à la MISCA, permettant ainsi de ravitailler Bangui, où se concentre près d’un quart de la population centrafricaine.
La troisième phase, débutée fin mars 2013, consistait à se déployer vers l’Est, en faisant initialement effort sur l’axe reliant Bangui à Bria, au travers de missions de reconnaissance et de sécurisation visant à protéger la population et à appuyer le déploiement de la MISCA.
Aujourd’hui, le pilier sécuritaire a permis de mettre fin au cycle des exactions et de retrouver un niveau de sécurité minimum, bien qu’encore précaire. Il a surtout permis de mettre en place les conditions du développement des piliers politiques, économiques et judiciaires qui, seuls, permettront d’espérer une résolution dans la durée de la crise centrafricaine.
Ces avancées ont été rendues possibles par l’engagement déterminé des militaires français, qui a coûté la vie à trois de nos soldats et fait une dizaine de blessés.
En prenant le commandement de la force Sangaris, le général Bellot des Minières va prolonger cet engagement, en portant son effort sur l’établissement des conditions de déploiement de l’opération de maintien de la paix des Nations-Unies, en appui des soldats de l’Union Africaine et en étroite coordination avec ceux de l’opération EUFOR RCA.
Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense