Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, depuis le 14 mars 2014.
Au cours de cette semaine d’opération, les unités de la force Sangaris ont maintenu une présence dissuasive, en coopération avec les forces de la MISCA et les gendarmes centrafricains, dans les quartiers sensibles de la ville de Bangui, tout en poursuivant leurs opérations en province, notamment pour la sécurisation du corridor économique reliant la capitale centrafricaine à la frontière du Cameroun.
A Bangui, le GTIA Savoie a poursuivi ses opérations de contrôle de zone sur les points névralgiques de la capitale ainsi que ses patrouilles motorisées et à pieds. Celles-ci ont contribué à maintenir un niveau de sécurité minimal et à réduire de manière notable les tensions. On note à cet égard la diminution très sensible du nombre de déplacés dans la ville, la réouverture d’une quarantaine d’établissements scolaires, incluant l’université, et la réouverture de près de 90% des marchés de la ville.
Le 15 mars, date anniversaire de la prise de pouvoir de l’ex-président Bozizé en 2003, la force Sangaris a renforcé son dispositif et pré-positionné à titre préventif des unités d’alerte en centre ville. La situation est restée calme tout au long de cette journée, mise à part deux manifestations pacifiques de faible ampleur.
A compter du 16 mars, la situation était un peu plus tendue dans les 3e et 5e arrondissements. Sur PK12, fort de renseignements apportés par la population, le GTIA Savoie a saisi de l’armement, essentiellement des armes blanches et des munitions. Les gendarmes ont quant à eux réalisé de nombreuses fouilles de véhicules ainsi que des patrouilles régulières dans le marché.
Le 18 mars, la force Sangaris a mené une opération de fouille en soutien des unités de la MISCA dans le 8e arrondissement. Celle-ci a permis la saisie de 3 AK47, de 10 fusils et de diverses munitions. Le déploiement d’un poste de commandement co-localisé (Sangaris-MISCA) et l’intégration d’un détachement de liaison (DLT) au sein des forces africaines ont facilité la bonne coordination de cette opération.
En province, le flux de véhicules civils empruntant le corridor économique reliant Bangui au Cameroun a été continu toute la semaine. Le nombre de barrages illégaux sur cet axe est nettement en baisse.
Le GTIA Dragon, qui s’est déployé dans l’Ouest du pays en relevant les éléments du GTIA Panthère début mars, a poursuivi sa mission de sécurisation de l’axe routier Beloko-Bangui. Les opérations qu’il conduit dans sa zone de responsabilité visent à escorter des convois alimentaires, logistiques et humanitaires, à désarmer les groupes armés, conformément aux mesures de confiance, et à faciliter la réimplantation des forces de sécurité intérieures dans les diverses localités où il est déployé.
Le 14 mars, une opération conduite à Carnot a permis de désarmer des groupes armés et d’identifier le personnel de ces groupes n’ayant pas de domicile dans la ville. Après trois jours de rencontres avec les relais locaux, les éléments du GTIA Dragon ont obtenu d’une vingtaine de ces individus qu’ils quittent la zone et soient transportés vers leurs villes d’origine.
Deux opérations héliportées ont été conduites cette semaine à Gadzi et Abba. Celles-ci visaient à faire appliquer les mesures de confiances et à s’assurer de la sécurité de la population de ces deux villages situés dans des zones reculées du pays. Dans ces deux localités, la situation sécuritaire est demeurée calme.
A Boda, où la situation reste tendue entre les différentes communautés, le GTIA Savoie a montré la détermination de la force, en stoppant les actions malveillantes de groupes armés. Malgré deux prises à partie contre la force le 18 mars, les opérations conduites dans la ville ont permis de faire décroître la pression des groupes armés sur la population, notamment musulmane. La présence de la force Sangaris a favorisé le retour des ONG. Les réunions avec les différents responsables locaux ont quant à elles initié de nouvelles discussions pour la réconciliation.
Cette semaine fut également marquée par la cérémonie de dissolution du GTIA Panthère, le 14 mars, présidée par le général Francisco Soriano, commandant la force Sangaris, et l’arrivée depuis Djibouti des éléments du GTIA Scorpion, le 16 mars.
Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 6000 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense