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Serval : la chaîne santé au Mali

Mise à jour  : 31/07/2014

Les soldats français engagés en opération dans la bande sahélo-saharienne sont soutenus en permanence par des militaires du service de santé des armées (SSA). Ces derniers sont chargés d’assurer l’accompagnement et le suivi médical des blessés, depuis le lieu de leur blessure jusqu'à leur arrivée à Paris.

Pour chaque opération conduite par les forces françaises, un spécialiste au moins de la chaîne santé se trouve au plus près du combattant. Il est en mesure d’intervenir dans l’instant suivant la blessure d’un soldat, que ce soit à la suite d’un tir, d’une explosion, d’un accident de circulation ou de toute autre circonstance.

Lorsque, par exemple, un sous groupement tactique (près de 150 militaires) est engagé dans le nord du Mali, un médecin, un infirmier et deux auxiliaires sanitaires sont déployés à bord d’un véhicule de l’avant blindé « santé » (VAB SAN). Ces spécialistes sont en mesure de pratiquer au plus vite du sauvetage de combat (arrêt des hémorragies, pose de perfusions, traitement des douleurs, immobilisation et évacuation des militaires blessés). Ces interventions relèvent de la médicalisation de l’avant.

Ces premiers moyens peuvent nécessiter une action complémentaire. Le chef du détachement peut alors demander une évacuation des blessés, le plus souvent à l’aide d’un hélicoptère. Il rédige un message normé OTAN, appelé « 9 Lines », qui permet de transmettre les 9 informations nécessaires à l’évacuation d’un blessé : la localisation et le nombre de blessés, les mesures d’identification au sol, etc.

Au Mali, les opérations d’évacuation sanitaires sont réalisées à bord d’hélicoptères Puma ou Cougar. Leur équipage est alors composé, en plus du personnel navigant, d’un médecin et d’un infirmier. Chargé d’assurer la récupération des blessés, ce binôme du SSA a  pour principal objectif de maintenir l’état de santé des blessés jusqu’à leur arrivée au groupement médicochirugical, stationné à Gao. 

Cet hôpital  de campagne qualifié de « Rôle 2 » est destiné à assurer le « damage control » c'est-à-dire la stabilisation des lésions. Il est armé par une trentaine de spécialistes du service de santé des armées (chirurgiens, médecins et infirmiers). 

Une fois la stabilisation assurée, la cellule chargée des évacuations, la « Patient Evacuation and Coordination Cell (PECC), déclenche la mise en place d’un « CASA Nurse ». Il s’agit d’un avion CASA médicalisé, avec à son bord un médecin et un infirmier de l’air, capable de transporter jusqu'à 8 blessés allongés. Ce CASA Nurse est stationné en alerte à Gao.

Arrivés à Bamako, les blessés sont pris en charge par l’Unité Médicale de Transit (UMT) où sont stationnés un médecin réanimateur, un médecin généraliste, un infirmier anesthésiste, deux aides soignantes et deux infirmiers. En fonction du diagnostic du patient, l’état-major santé à Paris peut demander la mise à disposition d’un FALCON médicalisé pour assurer le rapatriement des blessés vers les hôpitaux militaires de l’hexagone. Un avion de ce type est en astreinte permanente sur la base aérienne 107 de Villacoublay. Il a à son bord un médecin réanimateur, un médecin généraliste et un infirmier de l’air. Quelques minutes après la pose du FALCON sur le tarmac de l’aéroport de Bamako, les médecins se transmettent les « constantes » du patient et l’avion redécolle vers Villacoublay.

A leur arrivée en France, les militaires blessés sont le plus souvent amenés dans l’un des hôpitaux de la plate-forme hospitalière militaire parisienne où le service de santé des armées dispose de tous les moyens pour assurer un bilan complet et, si besoin, pratiquer un retraitement chirurgical.

En cas d’afflux très important de blessés, l’état-major santé peut déclencher le module MORPHEE. Il s’agit d’un avion C135 en alerte à Istres, capable de transporter jusqu’à 12 blessés en position allongés.

La présence et les compétences techniques du personnel soignant du SSA sont deux facteurs essentiels au moral des soldats. Les évènements récents permettent de réaffirmer l’importance du secours au combat, depuis la formation dispensée dans le cadre de la préparation individuelle et collective de la mission jusqu’à la réalisation de gestes réels en situation de combat ; l’importance de la médicalisation mais aussi de la chirurgicalisation de l’avant et enfin, l’importance des processus, maintenant bien « rôdés », des évacuations stratégiques vers la France, les MEDEVAC.


Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense