Ebola : « tous connectés » au centre de traitement pour les soignants de Conakry

En quoi consiste ce dispositif, et en quoi cette connectivité est-elle si importante pour remplir cette mission, principalement portée par le service de santé des armées (SSA) ?

• Le principe d'externalisation des moyens :

Les transmetteurs et spécialistes énergie du 53^e et du 48^erégiments de transmissions et du 31^erégiment du génie ont été désignés pour créer et mettre en place les systèmes de communication et le réseau électrique du CTS, en s'adossant au principe d'externalisation de tout ou partie des moyens mis en œuvre.

Le 1^ermandat avait pour objectif la montée en puissance du dispositif pour assurer l'ouverture opérationnelle du centre le 23 janvier 2015. L'enjeu a été pour les SIC de se rapprocher de l'environnement numérique français semblable à celui des hôpitaux d'instruction interarmées (HIA), et pour les spécialistes énergie de travailler avec une entreprise civile guinéenne « Ingelec ».

Le 2^emandat actuellement déployé a pour mission de fiabiliser les réseaux de communication et de distribution d'énergie, de consolider la capacité de communiquer entre les patients, les soignants et le commandement en prenant en compte l'impact climatique et environnemental.

• Une connexion internet primordiale sur cette mission à dominante SSA :

Les systèmes de communication mis en place reposent essentiellement sur le réseau internet professionnel. Un réseau internet privé est également disponible afin de garantir aux militaires du détachement la possibilité de communiquer avec leurs familles. Le système Intradef, couramment utilisé en France et en opération, concerne la partie commandement et reste minoritaire.

• La zone rouge, connectée en permanence au poste de commandement médical :

Le poste de commandement (PC) médical est l'équivalent d'un centre opérationnel. Il doit avoir les moyens de coordonner les opérations médicales effectuées en zone rouge, de surveiller les patients en continu, d'être en liaison avec les correspondants extérieurs et doit donc être toujours connecté.

Les équipes soignantes du CTS ont plusieurs moyens de communication vers l'extérieur lorsqu'elles interviennent en zone rouge. Le système de vidéosurveillance est le principal lien entre les patients, les soignants et le PC médical, reproduisant ainsi de façon permanente les conditions de travail en centre de soins intensifs. Cet équipement de surveillance est déployé pour la première fois en opération. De plus, les équipes soignantes sont équipées de talkies walkies reliés au PC médical, afin de rendre compte des actes médicaux réalisés et de pouvoir alerter en cas de problème. Un ordinateur relié au réseau est également installé en zone rouge.

Pour le patient, des moyens de communication modernes ont été mis en place pour garantir un lien permanent avec les soignants, et faciliter les échanges avec les familles : chacun dispose d'une tablette numérique et d'un téléphone portable. Ces outils participent au maintien du moral essentiel dans la lutte contre le virus Ebola. Cet environnement « ultra-connecté » efface les restrictions de communication imposées par la contamination du virus.

• Une équipe de spécialistes expérimentés en recherche perpétuelle de développement au profit de la mission :

La section SIC du 2^e mandat est composée de 7 militaires français issus de la brigade de transmissions et d’appui au commandement (BTAC). Ce personnel bénéficie d’une solide expérience opérationnelle, ayant participé à des engagements précédents au Mali, Liban, Centrafrique,... Néanmoins, cette mission avec le SSA constitue une première. D'une grande disponibilité et faisant preuve d'ingéniosité, ces militaires ne manquent pas de projets pour les semaines à venir. Au-delà de leur mission de maintien du dispositif existant et d'adaptation face aux changements climatiques annoncés avec la saison des pluies, ils souhaitent exploiter au maximum les possibilités du matériel pour multiplier les remontées d'informations utiles pour les équipes soignantes sur l'état de santé des patients. Le concept de suivi on time est déjà mis en œuvre. Il peut être développé grâce à des applications sur tablette ou encore en optimisant le système de communication des équipes en zone rouge avec le PC médical. Le fait de multiplier les remontées d'informations médicales permettrait d'affiner le diagnostic médical.

Le CTS engage depuis le 14 janvier 2015 plus de 120 militaires, dont 70 proviennent du service de santé des armées (SSA) et du régiment médical de la Valbonne. 25 militaires viennent du 2^erégiment de Dragons de Fontevraud, dont la spécialité est l’intervention face aux dangers nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Une trentaine de militaires sont affectés au commandement et au soutien logistique de ce centre. Le CTS répond à l’objectif que se donne la France de lutter activement contre la maladie Ebola en étant intégrée à la Task Force Ebola. Il est destiné aux soignants guinéens et à ceux de toute autre nationalité amenés à œuvrer dans la lutte contre le virus dans le pays.