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CTS Ebola : décontamination du site avant le désengagement de la force française

Mise à jour  : 05/08/2015

Durant le mois de juillet 2015 les militaires français ont relevé un défi logistique et technique de taille : la décontamination avant le désengagement du centre de traitement Ebola (CTS) de Conakry. L’objectif consistait à éliminer tout risque infectieux du site du CTS avant sa restitution à l’escadrille de l’aviation légère de l’armée de l’Air guinéenne.

L’adjudant Stéphane, chef de peloton au 2e RD, était responsable des opérations. « Pour m’assurer de mettre en œuvre les bonnes procédures, je me suis appuyé sur les recommandations du service de santé des armées et sur les connaissances spécifiques de mes chefs en France. J’ai pu confirmer que les procédures militaires étaient identiques à celles recommandées par l’OMS. »
La conception du CTS a facilité l’organisation des opérations. En effet, le CTS, dès sa création, a été organisé avec des zones bien délimitées (verte, orange et rouge. Rouge étant la zone à haut risque où des cas suspects ou confirmés d’Ebola étaient pris en charge), permettant d’adapter le niveau de protection au degré de risques infectieux. Les personnels travaillaient ainsi en progressant des zones propres (vertes) vers les zones souillées (rouges) afin d’éviter le transfert de contaminants.
Malgré la gravité de l’épidémie, le virus Ebola est très fragile dans l’environnement et notamment dans les climats tropicaux. A l’extérieur du corps humain, il perd son infectiosité et sa virulence en quelques heures ou quelques jours selon les surfaces. Il est aussi très sensible à la lumière ultraviolette. C’est donc vêtus de leurs équipements de protection individuelle (EPI), armés de litres de javel et de beaucoup de volonté que les militaires français se sont attaqués à cette phase finale de leur mission.
Après le démontage et le nettoyage, 15 000 pastilles de javel ont été nécessaires pour procéder à la désinfection du matériel et des équipements. Grâce à un tri soigneux en fonction de sa provenance, le matériel réutilisable a pu être réattribué. Le matériel non réutilisable a, quant à lui, été décontaminé et éliminé avec précaution. La dernière étape a été la désinfection avant démolition des dalles de béton. Par mesure de précaution et anticipant la phase de décontamination, le CTS avait en effet construit des sur-dalles au-dessus de la dalle initiale, permettant d’éviter sa contamination.
Le CTS a reçu une attestation de décontamination de l’OMS, qui a approuvé les protocoles de désinfection et a réalisé plusieurs visites de contrôle sur le site.
Le 7 juillet 2015, une cérémonie s’est déroulée à Conakry pour marquer la fermeture du Centre de traitement des soignants (CTS) armé depuis le 23 janvier 2015 par le Service de santé des armées (SSA) français. Ce centre a permis de prendre en charge 61 soignants, dont 26 avaient contracté la maladie. Grâce à l’engagement et à l’expertise du personnel du SSA, 18 ont été sauvés. Après un déploiement dans l’urgence et 6 mois de mission au profit des soignants luttant contre le virus Ebola, la fermeture du CTS s’inscrit dans une logique de relais pris, sur le terrain, par les organisations non gouvernementales (ONG) et les acteurs locaux.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense