Le 30 juillet 2015, après une quinzaine de jours d’un travail minutieux, les militaires français du centre de traitement des soignants (CTS) ont reçu l’attestation de décontamination du site par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce défi technique relevé grâce à l’expertise des dragons du 2e Régiment de dragons (RD) appuyés par le Régiment médical (RMED), les militaires s’attèlent à un nouveau défi : la fermeture complète du site.
Les adjudants Henri et Vincent, respectivement du 503e Régiment du train (RT) et du 516e RT, sont les chevilles ouvrières de cette dernière opération. Le premier est transitaire, le second spécialiste du SILCENT (système d’information logistique centralisé). Ils travaillent en binôme afin de gérer le départ du matériel.
Véritables chefs d’orchestre d’un ballet de KC20, ils doivent diriger l’empotage des conteneurs avant l’arrivée du bâtiment maritime de la marine marchande affrété par la Défense, le Côte Occidentale Africaine n3, sur le port de Conakry. Un vrai jeu de construction pour ces logisticiens. En effet, il faut vider et réaménager la soixantaine de conteneurs du site et les remplir en fonction de leurs nouvelles destinations. Quinze d’entre eux sont par exemple destinés à l’opération Barkhane et rejoindront notamment Niamey, Madama ou Gao. Leur contenu est varié : filets anti-chaleur, matériel de campagne et même des équipements sportifs. L’adjudant Vincent procède à un inventaire détaillé de chaque unité à transporter (UAT) sur le logiciel SILCENT. « Tout est répertorié : du lit de camp au nombre de vis et boulons. Cela offre une traçabilité et un suivi précis du matériel ».
S’appuyant sur cet inventaire, l’adjudant Henri effectue les déclarations douanières pour le transport. Suivant le plan de maîtrise sanitaire opérationnel (PMSO) défini par les armées, il dératise et fumige chaque UAT avant sa fermeture, afin de prévenir l’importation de parasites ou d’espèces invasives. Les dragons interviendront une dernière fois pendant leur mandat afin d’en décontaminer l’extérieur. Ayant effectué son stage de transitaire juste avant la mission, l’adjudant Henri confie que « cette mission au CTS est parfaite pour une première expérience. Malgré la diversité des formations dont est issu le personnel, il y a peu d’entités vers lesquelles renvoyer le matériel et un seul véhicule à transporter ! ».
En raison de son but et des moyens déployés, la mission Tamarin a été exceptionnelle. Son désengagement l’est tout autant. Il a fallu par exemple créer des boîtes spéciales aux dimensions hors normes pour transporter en toute sécurité le laboratoire de type P3 déployé au CTS.
Innovante et unique, cette mission au centre de traitement des soignants laissera un souvenir mémorable à tous ceux qui y ont participé. Médecins, infirmiers, techniciens ou logisticiens : tous unis dans la lutte contre Ebola.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense