Le mardi 6 avril, le patrouilleur Fulmar de la Marine nationale a appareillé de Saint-Pierre-et-Miquelon pour un déploiement, plutôt rare, jusqu’au lac Ontario où sera conduit un exercice canadien de Recherche et de sauvetage en mer (Search and Rescue – SAR).
Après une patrouille dans la Zone économique exclusive (ZEE) française, le Fulmar a commencé sa remontée vers le Saint-Laurent le 8 avril. Le Fulmar a navigué dans les chenaux du fleuve Saint-Laurent jusqu’à Montréal. Les pilotes se sont relayés pour guider le bâtiment et ainsi éviter les dangers. À l’instar des courants, qui peuvent monter jusqu’à sept nœuds, les hauts fonds sont autant de pièges que seuls les pilotes maîtrisent parfaitement. Dans ces eaux également sillonnées par les navires de la Garde-Côtière canadienne, le patrouilleur français a traversé successivement les villes de Québec, de Trois-Rivière puis de Montréal.
Afin d’assurer la conduite en sécurité du bâtiment pendant des journées entières de chenalage, les onze marins du Fulmar ont été mobilisés afin de maintenir une attention maximale. Ainsi, les bordées doivent se relever toutes les quatre ou six heures en passerelle, en machine et sur la plage avant pour veiller, surveiller la propulsion et réagir en urgence à la moindre détection d’une avarie. Le commandant et le commandant en second se relaient également pour superviser la manœuvre.
Le 9 avril en fin de journée, le Fulmar est arrivé à Montréal pour une inspection. Cette dernière est obligatoire avant de poursuivre vers la voie maritime (le seaway), un autre réseau d’écluses, de canaux et de voies fluviales qui mènent aux Grands Lacs. Elle a pour objectif de vérifier que toutes les normes de sécurité à bord sont bien respectées et que les équipements de navigation ou de manœuvre sont fonctionnels.
Le Fulmar a réussi « l’examen » avec succès : l’inspecteur a rendu le précieux sésame qui a permis d’embarquer un nouveau pilote et de repartir en direction des premières écluses en amont de Montréal.
Après une attente au mouillage à Montréal, le patrouilleur a traversé la ville sur le fleuve Saint-Laurent. Puis, il a embouqué le seaway en direction de Toronto en passant l’écluse de Saint-Lambert, qui en marque l’entrée. Par la suite, l’équipage a été rappelé sur le pont en raison de la délicatesse de la manœuvre. Les écluses se sont succédé : Côte-Sainte-Catherine, Beauharnois, Snell, Eisenhower et enfin Iroquois. Chaque passage d’écluse fut très rapide. En une vingtaine de minutes, le navire était entré, élevé puis ressorti pour laisser la place à d’autres !
Le Fulmar a ensuite navigué sur le territoire des Mohawks vers le lac Ontario. Il a même traversé les eaux américaines de l’État de New York ! Le 12 avril, le Fulmar a accosté à Toronto, sur les rives du lac Ontario, prêt à coopérer avec les moyens canadiens lors d’un grand exercice de recherche et de sauvetage :Mission accomplished !
Sources : État-major des armées
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