Avec la fin des séquences d’exercice du sous groupement tactique interarmes (SGTIA), les opérations de désengagement du mandat LYNX ont pu débuter. Sous la direction du chef de l’élément de soutien national (ESN), de nombreuses cellules s’activent en ce sens : maintenance, ateliers, approvisionnement, transit...
Le peloton de transport mixte (PTM) du détachement logistique (DETLOG) est l’un de ces précieux contributeurs. Pour son chef comme pour l’un de ses soldats, évoluer dans le contexte multinational de l’enhanced Forward Presence battle group Lithuania (eFP BG LTU) n’est pas pour autant synonyme de difficulté.
Ils nous expliquent pourquoi.
Mon adjudant, brigadier-chef, quelles sont vos fonctions au sein du PTM ?
Adjudant Jean-Baptiste : « J’occupe la fonction de chef du peloton. Il comprend plusieurs spécialités telles que le transport, le ravitaillement carburant, la manutention et l’appui à la mobilité des blindés. »
Brigadier-chef Charl : « Adjoint d’escouade transport, je fais également partie de la manutention tout en étant le bras droit du sous-officier adjoint du peloton ».
Vous effectuez tous deux votre première mission en Lituanie... mais vous êtes habitués à la multinationalité. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Adjudant Jean-Baptiste : « Avant mon affectation actuelle au 121e Régiment du Train de Montlhéry, j’ai servi pendant 8 ans au sein du bataillon de commandement et de soutien de la brigade franco-allemande (BFA) à Müllheim (Allemagne), dans une compagnie mixte de transport franco-allemande. Cela m’a aidé à appréhender certains aspects de cette mission. En effet, dans ce cadre multinational, j’ai par exemple pu passer outre la barrière de la langue, m’exprimant en anglais et en allemand. Cette affectation à la BFA m’a également permis d’arriver en Lituanie avec une certaine connaissance des méthodes de travail et des matériels de plusieurs nations présentes et notamment l’Allemagne. Cela s’est avéré utile lors de missions impliquant des portes-chars avec nos partenaires néerlandais et allemands, mais aussi pour des renforts ponctuels de leurs équipes de manutention sur notre zone technique. »
Brigadier-chef Charl : « Je suis né de l’autre côté de l’Atlantique, au Surinam à Paramaribo, à côté de la Guyane française. On y parle plusieurs langues : portugais, néerlandais, français et espagnol. Pour ma part, je maîtrise l’anglais et, ma compagne étant néerlandaise, je peux également comprendre les rudiments de cette langue. Je pense que cela a facilité ma désignation pour cette mission ».
Mon adjudant, quels sont les défis auxquels vous et votre peloton êtes confrontés ?
« Notre défi quotidien a été de pouvoir mener à bien nos missions de soutien au profit du SGTIA, que ce soit en Lettonie pour l’exercice IRON SPEAR, sur le camp de Pabradé pour IRON WOLF, durant le désengagement, ou encore au quotidien sur le camp de Rukla. La langue n’a pas été un obstacle contraignant ».
Quels souvenirs garderez-vous tous deux de cette mission ?
Adjudant Jean-Baptiste : « Je garde le souvenir de la visite de monsieur le président de la République, en début de mandat. Je pense également à la manœuvre de désengagement, effet majeur de notre mandat, que nous n’avions jamais encore eu l’occasion de réaliser et qui nous a poussé physiquement et techniquement à nous dépasser ».
Brigadier-chef Charl : « Au-delà de la visite du chef des armées, si je devais résumer cette mission en un mot, ce serait l’échange avec d’autres nations et la découverte de leurs modes de travail et de leurs moyens. C’est un apport indéniable à ma culture personnelle et opérationnelle. »
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission LYNX est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
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