Le Sous Groupement Tactiques Interarmes (SGTIA) français, intégré au Battle Group de l’enhanced Forward Presence de l’OTAN, a investi sa zone de manœuvre sur le camp militaire de Pabradé. Pour les véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et leurs groupes prêts à débarquer, les chars Leclerc et les coordonnateurs des tirs, la semaine d’entraînement a débuté.
Pendant une semaine, les fantassins, les cavaliers et les artilleurs du SGTIA français vont s’exercer à la manœuvre interarmes sur un des plus grands camps d’entraînement de Lituanie et réaliser une campagne de tirs multiples.
« Nous devions reconnaitre un objectif à deux kilomètres au nord de notre position initiale. Notre première mission était de neutraliser des objectifs à une distance d’un kilomètre environ. Lors de l’évolution sur notre itinéraire, nous avons effectué des tirs VBCI. Arrivés sur place, nos fantassins ont débarqué pour appuyer chaque VBCI. Enfin, après une rupture de contact, nous sommes retournés sur notre position de départ avec un char Leclerc en appui », explique le sergent-chef Pierre qui a conduit une mission « reconnaître » lors de cet exercice. Pour les fantassins, qui ont progressé sur un itinéraire en formation organique, cette séquence en interarmes avec les VBCI et les Leclerc a permis une combinaison des moyens tactiques du SGTIA tout en assurant une maîtrise des feux dynamiques dans l’espace de bataille.
Après une planification avec la nation-hôte pour la réservation et l’utilisation des champs de tirs du camp de Pabradé, le SGTIA s’est déployé sur ses zones allouées sous la responsabilité de l’officier sécurité et coordonnateur des tirs. « Durant la manœuvre, je dois vérifier que les manipulations d’armes soient bien faites et que les véhicules ne sortent pas des gabarits de tirs définis par le scenario. Je suis présent à la fois sur le terrain mais également j’écoute en permanence les différents échanges radio » détaille le lieutenant Xavier. Il ajoute que « le terrain à Pabradé est assez large, nous devons suivre l’ensemble des véhicules lors de l’évolution sur le parcours. C’est pourquoi, avant d’effectuer cette séquence, chaque section avait réalisé une reconnaissance préalable du terrain. »
Les fantassins ont ainsi pu travailler au plus proche du Leclerc, en ressentir les détonations, tout en s’entraînant sur un seul et même espace en respectant les mesures de sécurité. Ils ont développé leurs capacités de combat interarmes et amené leur condition opérationnelle à un excellent niveau, mettant en œuvre tous leurs savoir-faire spécifiques.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
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