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Lynx 7 : Portrait du commandant Christelle

Mise à jour  : 08/09/2020

Dans le cadre de leur engagement au sein de l’enhanced Forward Presence (eFP) de l’OTAN en Lituanie, des officiers français sont intégrés à l’état-major multinational du Battle Group. Ils travaillent au quotidien avec des militaires Allemands, Norvégiens et Néerlandais, à l’image du commandant Christelle, officier en poste dans la branche S2 du Battle Group.

Leur rôle est de participer à la rédaction des ordres, à l’élaboration de la planification des exercices ou encore à la conduite des opérations logistiques. Récemment engagé dans un Command Post Exercise (entraînement du poste de commandement tactique) sur le camp militaire de Rukla, le commandant Christelle évoque les enjeux de sa mission et son domaine de spécialité.

Commandant, pouvez-vous nous expliquer vos fonctions dans le Battle Group de l’eFP ?

Un officier S2 (indice 2 pour military intelligence dans le code OTAN) apporte la connaissance de l’environnement opérationnel,  celle de l’ennemi, du terrain. Je suis inséré dans la section Etat-Major du groupement tactique multinational et à ce titre je suis subordonné à un chef allemand. La section comprend trois nationalités : française, allemande et néerlandaise. Nous travaillons en anglais et dans le cadre des exercices, le S2 participe à l’élaboration, à la planification et enfin à la conduite des opérations relatives au scenario.

Quelle est votre mission dans le cadre de ce Command post exercice ?

Notre mission est de fournir le renseignement permettant de connaître et comprendre la situation tactique dans la zone d’intérêt renseignement du Battle Group. Nous focalisons notre attention sur des adversaires fictifs susceptibles de contrarier l’atteinte des objectifs fixés par le chef du Battle Group. En se concentrant sur l’environnement physique et humain, comme sur les risques pesant sur l’exécution de la mission, nous apportons une appréciation de situation importante pour la prise de décision tactique.

Pouvez-vous nous dire quelles sont les particularités de votre travail dans un cadre multinational ?

Comme dans toutes sections « renseignement » en France mais aussi chez nos alliés, nous avons une grande partie liée à la planification, que ce soient des exercices ou des opérations. Nous avons des processus relativement similaires. Les petits défis sont d’harmoniser ces procédures pour trouver un canevas commun que nous puissions utiliser. Un point plus particulier est la maîtrise des systèmes d’information et de communication qui diffèrent pour chacun. Nous travaillons actuellement avec le FüInfoSys Heer allemand (Führungs- und Informationssystem Heer), l’équivalent de notre Système d'Information pour le Commandement des Forces (SICIF). Mes collègues et moi-même avons dû être formés sur ce système pour en maîtriser le fonctionnement et travailler de manière optimale. Il est également primordial de bien connaître l’anglais qui est la langue opérationnelle commune. Cela nous force à être sûrs des subtilités de certains termes. Parfois, nous utilisons des mots qui n’ont pas nécessairement la même signification d’un pays à l’autre. Il faut donc être précis et attentif mais tout cela est très intéressant et enrichissant.

        

Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA