Le brigadier-chef Lydie est l’un des cinq pilotes de char Leclerc du Sous Groupement Tactique Interarmes (SGTIA) français, intégré à l’enhanced Forward Presence Battle Group (eFP BG). Sa mission est de piloter le char Leclerc du chef de peloton lors d’entraînements et de participer aux différentes manœuvres auprès des nations alliées de l’OTAN en Lituanie.
Engagé deux fois en mission extérieure en tant que pilote de char Leclerc depuis son entrée au sein de l’armée française, le brigadier-chef Lydie découvre pour la première fois les pays baltes dans le cadre de la mission opérationnelle Lynx 7.
Brigadier-chef, pouvez-vous me présenter votre parcours au sein de l’Armée de Terre ?
J’ai intégré l’armée de Terre il y a un peu plus de 5 ans au sein du 5e régiment de Dragons à Mailly-le-camp. J’ai débuté en tant que tireur sur le char AMX 30B2 puis un an après mon engagement, j’ai basculé en tant que pilote char Leclerc lors de la recréation du régiment.
J’ai toujours voulu m’engager au service de la France. Je suis d’origine Tahitienne et vivais là-bas avant. C’est grâce à ma famille mais surtout à mes cousins qui sont eux-mêmes militaires que mon envie d’intégrer l’armée de Terre s'est confirmée. Au sein du 5e régiment de Dragons, nous nous entraînons continuellement en interarmes du fait que nous sommes le seul régiment de France ayant toutes ses composantes : cavalerie, infanterie, génie et artillerie. Ce régiment m’apporte énormément à la fois en expérience mais également en enrichissement personnel et professionnel. Je suis très contente et fière d’en faire partie.
Pouvez-vous me dire si vous être déjà partie en mission extérieure ?
En tant que pilote de char Leclerc, j’ai eu l’opportunité de participer à l’exercice Gulf 20161 aux Emirats Arabes-Unis. Ce fut ma toute première mission à l’étranger. J’ai ainsi pu m’entraîner en zone désertique auprès de nos alliés émiriens. J’ai pu découvrir pour la première fois un exercice conjoint en interarmes et en interalliées comme nous le faisons actuellement ici en Lituanie avec nos alliés de l’OTAN.
Pouvez-vous me préciser quels ont été vos échanges avec vos homologues alliées au sein de l’eFP Battle Group ?
Nous avons pu rencontrer les soldats norvégiens lors du premier entraînement que le peloton Leclerc avait organisé sur le terrain de Gažiūnai à quelques kilomètres de notre camp de base. Lors de cette manœuvre, nous avons comparé les capacités de franchissement des chars Leclerc Léopard 2. En tant que pilote, sur les pistes sablonneuses, je souhaitais démontrer les performances en vitesse mais aussi la maniabilité de notre char. Nous avons pu montrer que notre char Leclerc dispose de bonnes capacités de franchissements et de grandes performances : il passe partout. Nous avons également présenté notre char aux tankistes allemands. J’ai pu leur faire découvrir mon poste de pilotage et montrer les différentes caractéristiques de mon métier. Ils ont été très curieux de découvrir le char Leclerc, pour beaucoup d’entre eux, c’était la première fois qu’il en voyait un !
En tant que femme militaire et pilote de chars, je suis fière de pouvoir exercer un métier qui me plait et que très peu de femmes exercent. Je montre chaque jour que nous sommes soldats avant tout, quel que soit le métier que nous exerçons.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
1 Réalisé tous les 4 ans aux Emirats Arabes Unis cet exercice permet de réaliser des entraînements aéroterrestres et aéro-maritimes en coopération avec les forces émiriennes afin d’expérimenter les plans de défense.
Sources : État-major des armées
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