Un détachement du 28e groupe géographique (28e GG) a été appelé en renfort au profit de la mission opérationnelle Lynx en Lituanie. Seule unité spécialisée de l’armée de Terre qui dispose de capacités de recueil de l’information géographique sur le terrain, le 28e GG a apporté son expertise pour la réalisation de dossiers topographiques sur les camps militaires d’entraînements lituaniens. Une véritable plus-value pour le Sous Groupement Tactique Interarmes (SGTIA) français intégré à l’enhanced Forward Presence Battle Group (eFP BG).
« Notre mission est de pouvoir répondre en terme topographique aux besoins de l’artillerie et de l’infanterie du SGTIA, pour tous les types de matériels et véhicules de combat engagés ici » explique le capitaine Céline, chef de détachement du 28e GG. Déployé pendant un mois sur le camp militaire de Rukla avec sept topographes et un cartographe, le capitaine Céline a contrôlé les différentes étapes de cette mission très technique.
Les experts topographes ont tout d’abord procédé à la mise en place de stations de déclinaison permettant d’apporter une correction sur les appareils de mesures mécaniques telles qu’une boussole ou des jumelles JIM LR (Jumelles Multifonctions Long Range). Ils ont ensuite créé des parcours d’harmonisation pour la mise à jour des systèmes de navigation des différents véhicules tactiques du SGTIA. Enfin, un réseau d’aide à la navigation (RAN) a été monté, afin de recaler les navigateurs terrestres des différents systèmes d’armes. Toutes ces missions ont été effectuées sur les trois principaux camps de Lituanie : Rukla, Pabradé et Kazlu Ruda.
Les topographes ont commencé par prendre des mesures et calculer des coordonnées sur le terrain. Pour chaque relevé effectué des GPS et des appareils d’acquisition appelés tachéomètres ont été utilisés, et dans certain cas, le procédé de l’intersection a été nécessaire (3 visées se recoupent sur un même point caractéristique et forment un triangle en se croisant). Ce procédé permet alors d’en déterminer les coordonnées précises. « Mon équipe travaille sur des mesures très précises pour limiter la marge d’erreur. Les mesures se traduisent dans les dossiers par des coordonnées et des directions repères. Puis, une fois l’acquisition terminée, ils rentrent au camp de Rukla afin de décharger leurs données auprès du groupe d’exploitation et de calculs (GEC) » précise le capitaine Céline. Une fois ces données corrigées et validées par le GEC, elles forment une base de données utile autant pour le cartographe mais également pour la création du dossier topographique.
Le capitaine Céline conclut qu’elle « valide chacun des dossiers en version française et en version anglaise pour ensuite les transmettre au détachement Lynx mais aussi aux nations alliées de l’eFP BG en fonction des besoins. De plus, les résultats de notre travail pourront être d’une grande utilité aux fantassins et artilleurs français et alliés qui seront déployés au cours de l’exercice Iron Wolf au mois de novembre prochain sur le camp de manœuvre de Pabradé. »
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
https://www.defense.gouv.fr/terre/actu-terre/archives/les-moyens-d-observation-et-de-detection
Sources : État-major des armées
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