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LYNX 7 : Médecin chef du DET SAN en Lituanie

Mise à jour  : 24/09/2020

Le capitaine François est le médecin en chef de l’équipe sanitaire en soutien du détachement français de la mission opérationnelle LYNX 7, intégré à l’enhanced Forward Presence Battle Group (eFP BG) en Lituanie.

Médecin adjoint de la 27e antenne médicale du 3e centre médical des armées (CMA), située à Sissonne en métropole, engagé à deux reprises sur l’opération Barkhane au Mali et au Tchad, le capitaine François est depuis début juillet 2020 en Lituanie. Ses objectifs tout au long de ce mandat sont « [d’] assurer le soutien au profit du Sous Groupement Tactiques Interarmes (SGTIA) lors d’entrainements et divers exercices et garantir la capacité opérationnelle de l’ensemble du détachement français ».

Mon capitaine, pouvez-vous m’expliquer vos missions pendant ces trois mois ?

Je suis responsable d’une équipe de santé déployée dans le cadre de la mission LYNX. Mon équipe est composée de huit personnels, dont deux infirmières, cinq auxiliaires sanitaires (AUX SAN) et moi-même. Nous avons principalement soutenu le Sous groupement tactique interarmes durant la totalité du mandat lors d’exercices sur le terrain à Gažiūnai et d’entraînements de tirs sur Pabradé. Ainsi, en fonction des risques le niveau de soutien est déterminé par l’instruction ministérielle 600/ARM/DCSSA/PC relative au soutien sanitaire des activités à risques dans les armées, directions et services du 24 janvier 2018. Il existe quatre niveaux de soutien. Lors de la semaine de tirs sur Pabradé, nous étions par exemple sur un niveau 4 pour le peloton de chars Leclerc et pour les tirs missiles Milan et Eryx, niveau de soutien le plus élevé.

En plus du soutien du SGTIA, notre mission est de maintenir la capacité opérationnelle de l’ensemble du détachement français. Ainsi nous assurons la médecine de soin de tous les jours en plus d’être le premier recours en cas d’urgence.

Pouvez-vous me préciser quelles ont été vos interactions avec les différentes nations alliées de l’eFP Battle Group ?

Nous avons un contact permanent avec les équipes de santé du Battle Group car nous travaillons dans la même enceinte au sein du « Role 1 » multinational. Chacun assure le soutien de son détachement sur le camp militaire de Rukla. Nous avons eu l’occasion pendant ce mandat de partager nos savoir-faire au cours de différents échanges et d’exercices mettant en scène les équipes médicales des différentes nations, comme notamment lors d’un entraînement de type Mascal (Massive Casualties), correspondant à un afflux massif de blessés.

Quelles mesures sanitaires ont été prises pour la protection des soldats contre la COVID-19 ?

La protection contre la COVID-19 est un enjeu majeur dans le cadre de la capacité opérationnelle. Nous avons dû en effet nous adapter pour préserver cette dernière. Avant le départ, et conformément aux directives de l’OTAN et du Service de Santé des Armées, l’ensemble du détachement a effectué une période d’isolement et un test PCR. En cas de test positif, le soldat devait réaliser une période d’isolement de 14 jours avant d’effectuer un nouveau test PCR.

Sur le camp militaire de Rukla, les équipes médicales de toutes les nations présentes ont dû mener une réflexion afin de présenter des mesures de prévention pour garantir la capacité opérationnelle de l’eFP BG. Ainsi en plus des gestes barrières à respecter en tout temps et en tout lieu, il a été décidé du port du masque obligatoire dans les espaces clos ou lorsque la distanciation sociale ne pouvait être respectée du fait des contraintes opérationnelles.

Les sorties hors du camp ont été limitées au strict nécessaire et une note à l’attention du personnel amené à sortir hors du camp a été diffusée.De plus, nous avons travaillé sur 2 SOP (standing operating procedure), des ordres permanents selon les standards OTAN. La première concernait les mesures à prendre face à un cas confirmé au sein du Battle Group. Nous avons donc établi des procédures qui soient en accord avec les recommandations médicales de toutes les nations présentes et qui consiste principalement à isoler un cas suspect sur un autre camp, dans un bâtiment dédié, jusqu’à que les résultats des examens complémentaires confirment ou infirment la suspicion. Enfin, chaque équipe médicale réalise si nécessaire des rappels quant aux mesures de prévention au sein des différents détachements.

   

Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA