Déployé pour six mois en Lituanie, le lieutenant Florent est chef de la section « maintenance » de la mission opérationnelle LYNX. Son rôle est de soutenir l’ensemble du parc de véhicules tactiques et de veiller au bon fonctionnement et à l’entretien de tout l’équipement nécessaire des différentes composantes du Sous groupement tactique interarmes (SGTIA) intégré à l'enhanced Forward Presence Battle Group (eFP BG).
« Mon personnel doit être en mesure de donner ou de redonner au SGTIA sa capacité opérationnelle. » Unité indispensable du détachement Lynx, la section maintenance possède des compétences très variées. Certains soldats travaillent sur les véhicules tactiques, et d’autres se concentrent sur les transmissions, les systèmes d’armes, le matériel nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ou encore la climatisation des engins. Les trente soldats du lieutenant Florent travaillent quotidiennement sur la Temporary Support and Logistic Area (TSLA), la zone technique multinationale de l’eFP BG, aux côtés des maintenanciers des autres nations de l’OTAN déployées en Lituanie.
La mission de la section maintenance s’est déroulée en plusieurs temps. « A notre arrivée en juillet, la première phase a consisté au contrôle du matériel qui arrivait et s’assurer qu’il était en bon état pour qu’il puisse assurer ses missions » déclare le lieutenant Florent, garant de l’aptitude opérationnelle de la mission LYNX. Puis le soutien, la partie principale de la mission, a suivi. « Si les matériels ont des pannes ou des casses, ma section les prend en compte pour les réparer au plus vite au profit des unités. » La section assure le déroulement des visites périodiques et l’entretien préventif. « Il faut faire en sorte que les véhicules soient aptes le plus longtemps possible sur l’ensemble du mandat et cela passe par des convocations des véhicules, le contrôle technique. » L’objectif est que les unités soient toujours en mesure de remplir leur mission. « Il y a un dialogue constant entre la maintenance et le SGTIA pour gérer l’entretien des moyens dont il dispose sans jamais les en priver au moment de conduire des manœuvres avec les alliés. En fonction de notre planning, nous nous adaptons pour satisfaire tout le monde » souligne le lieutenant Florent.
Sur la TSLA, l’ensemble des maintenanciers des nations de l’eFP Battle Group travaillent sous la responsabilité de l’Allemagne, nation cadre, qui assure également la gestion des infrastructures. Durant la phase de déploiement, certaines zones ont été attribuées à la section de maintenance française. « C’est un dialogue constant car certaines opérations, comme les déposes de moteurs de chars Leclerc, requièrent plus de place que d’autres. » Ces bonnes relations avec les alliés ont permis une coopération de tous les instants : « Nous disposons d’un dépanneur de chars Leclerc avec une grue qui peut lever jusqu’à 30 tonnes. C’est un matériel bien spécifique. Les Allemands, qui vont entrer dans une phase de contrôle des véhicules, ne seront plus en mesure d’assurer leurs propres missions de levage et nous ont demandé de les aider en leur prêtant notre matériel et nos pilotes en cas de besoin urgent mécanique » précise le lieutenant.
Dans quelques jours aura lieu la relève de mi-mandat des militaires du contingent français de la mission. LYNX 7 cédera sa place à LYNX 8. Un inventaire contradictoire aura lieu entre les chefs d’ateliers afin de s’assurer que la situation logistique est parfaitement maîtrisée. « L’avantage de rester pendant les six mois est de pouvoir assurer un suivi logistique, matériel et comptable beaucoup plus précis et rigoureux » atteste le lieutenant Florent. « L’entretien des équipements est un acte de combat, leur durée de vie ne peut être garantie qu’au prix d’une maintenance de qualité. »
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, àcaractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
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