À l’instar de ses compagnies de combat, l’état-major de l’enhanced Forward Presence Battle Group (eFP BG) s’est déployé sur le terrain pour un entraînement de son poste de commandement tactique. Les véhicules blindés allemands Boxer et Fuchs ainsi que des shelters et des tentes modulaires ont été installés sur la zone de manœuvre du camp militaire de Rukla.
« Cet exercice a permis aux représentants des différentes nations d’harmoniser leur façon de travailler puisque même si les procédés restent assez proches, quelques éléments diffèrent, et ce sont justement ces éléments qui peuvent nous faire perdre du temps. L’entraînement est fondamental » précise le lieutenant Olivier, de la Joint Fire Support and Coordination Team (JFSCT), l’équipe de coordination des feux de la branche opération (S3) de l’État-major.
La préparation des réseaux de communication a constitué le premier temps de ce Command Post Exercice (CPX). La phase d’appropriation du système allemand Führungs- und InformationsSystem Heer (FISH), équivalent du Système d’Information pour le Commandement des Forces (SCIF), a été une phase décisive pour les militaires des différentes nations du Battle Group. Cet outil informatique et tactique permet la rédaction et la transmission des ordres. Ce fut une découverte pour les militaires des différentes nations alliées qui se sont pourtant rapidement familiarisés avec le système. Ils ont pu travailler sur la planification et la conduite d’opérations au niveau d’un bataillon multinational. Lors de la deuxième phase, les commandants d’unités (français, allemands, néerlandais et norvégiens) des 4 battle companies du Battle Group ont pleinement joué leur rôle dans le scénario de l’exercice. D’une manière fictive, ils ont exécuté sur le terrain les ordres élaborés conjointement par toutes les branches de l’état-major tactique. « D’une réflexion où chaque nation opérait selon ses habitudes et doctrines, l’analyse s'est ensuite rapidement faite à l’unisson », glisse le lieutenant Olivier. L’objectif fixé par le Commander allemand du Battle Group est atteint : gagner en efficacité dans l’élaboration d’ordres de combat.
L’état-major de l’enhanced Forward Presence Battle Group a éprouvé sa coordination opérationnelle, essentielle dans la perspective des exercices majeurs et interalliés Eager Leopard et Iron Wolf qui auront lieu dans quelques semaines. « À l’image de ce que font les soldats en s’entraînant sur leurs propres armements, ainsi que sur ceux des nations étrangères pour gagner en interopérabilité, l’état-major doit lui aussi apprendre à gagner en vitesse d’action et d’analyse tactique » résume le lieutenant.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA