LYNX 7 : L’appui essentiel des topographes

« Les relevés topographiques, les stations de déclinaison mais aussi les parcours d’harmonisation sont très utiles pour l’ensemble du Sous groupement tactique interarmes (SGTIA). Nous utilisons des moyens optique, des moyens optroniques et des centrales inertielles pour certains de nos véhicules tactiques et tous ont besoin du travail qu’effectue le 28e GG ici en Lituanie » précise le lieutenant Olivier, intégré au sein la Joint Fire Support and Coordination Team (JFSCT), l’équipe de coordination des feux de la branche opération de l’État-major de l’enhanced Forward Presence Battle Group (eFP BG).

Un parcours d’harmonisation se définit sur une distance de 4 à 10 kilomètres en moyenne. Pour sa mise en place, le chef de groupe topographique débute par une reconnaissance sur le terrain où il détermine un parcours sur un sol stable et dans un lieu pertinent. Il désigne à son équipe un point de départ et un point d’arrivée du parcours. L’équipe prend alors des mesures pour en déterminer les coordonnées exactes et désigne également des directions repères. « Pour réaliser ces mesures, nous utilisons divers matériels tels que le mobile RTK permettant de récupérer des coordonnées exactes sur des points mais également un tachéomètre. Ce dernier nous permet par exemple sur ce parcours de pouvoir obtenir les coordonnées exactes des deux pointes des mats des couleurs que nous avons définis en point particulier de départ par la prises de plusieurs mesures » explique le caporal Ulrich, topographe au sein du détachement du 28e GG.

Enfin, toutes ces données sont ensuite transmises au groupe d’exploitation et de calculs (GEC) pour vérification et validation. Une certification est ensuite réalisée sur le terrain avec un véhicule d’appui topographique (VAB VAT) spécialement aménagé pour les opérations de relevé topographique. « Le VAB VAT nous permet de contrôler nos coordonnées. Nous plaçons dans un premier temps notre VAB VAT sur le premier point puis nous rentrons les coordonnées sur le système informatique. Nous réalisons des alignements avec le véhicule sur les axes X et Y. Enfin, nous réalisons un recalage sur le dernier point du parcours pour valider ce parcours d’harmonisation » décrit le maréchal des logis Thomas, chef de groupe d’exploitation et de calculs du 28e GG.

Le parcours d’harmonisation permet aux véhicules de combat du SGTIA de mettre à jour ses systèmes de navigations, les centrales inertielles tels que le SIGMA 30N ou le NSM 20 qui sont des systèmes de navigation et d’orientation. Celles-ci permettent aux véhicules tactiques de se déplacer avec précision sans l’utilisation de GPS. Le véhicule prend ainsi des mesures sur le premier et dernier point du parcours et ajuste son système d’armes sur les directions repères. Le capitaine Céline, chef du détachement du 28e GG conclut que « ces réglages sur les parcours d’harmonisation sont pertinent dans les régions à fort risque de brouillage, car ils permettent à la troupe d’être indépendant du système GPS et d’assurer la fonction des systèmes d’arme face à des menaces potentielles. »

Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un SGTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne