En cette fin du mois de décembre, le mandat Lynx 6 achève une manœuvre d’ampleur : le rapatriement de l’ensemble du matériel et des véhicules, notamment les chars Leclerc et les VBCI, de l’Estonie vers la France.
Cette opération logistique conclut un engagement très riche. Déployée depuis mai, la mission Lynx a vu deux mandats se succéder en 2019, les marsouins du 2e régiment d’infanterie de marine prenant la suite, en septembre, des légionnaires du 2e régiment étranger d’infanterie. Sur cette période, les militaires français ont réalisé 102 jours d’exercices, à plusieurs échelles, du groupe à la brigade. 24 jours d’entraînement ont été effectués en Lettonie, et 3 en Lituanie. Ce sont en tout 22 exercices qui ont été conduits, dont 16 avec les Alliés, ce qui a permis de travailler notre interopérabilité.
Le rapatriement en France a mobilisé une centaine de véhicules et environ 120 containers, qui ont été répartis dans cinq trains militaires, chacun ayant une ou plusieurs destinations en France.
Le trajet s’est effectué en deux étapes principales, car il a fallu effectuer une manœuvre de transbordement non loin de la frontière entre la Lituanie et la Pologne. En effet, les réseaux ferroviaires diffèrent techniquement, notamment pour l’écartement des rails.
Les opérations de désengagement requièrent des savoir-faire spécialisés de la part des logisticiens et des pilotes de véhicules prenant part à l’opération. C’est la raison pour laquelle les soldats de Lynx 6 ont été appuyés par des spécialistes voie ferrée du Centre des Transports et Transits de Surface (CTTS), dépêchés pour l’occasion.
Le départ du mandat Lynx 6 ne marque pas la fin de la présence française dans les pays baltes en 2020 ; en effet la France déploiera de mai à août un détachement de 4 Mirage 2000-5 à Amari (Estonie) dans le cadre de la mission de police du ciel de l’OTAN baptisée « Enhanced Air Policing ». D’autre part la France déploiera un contingent Lynx en Lituanie à compter de juin, sous commandement allemand.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2018 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 4 chars Leclerc et de 13 VBCI. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense