Du 3 au 23 mars, le groupement tactique désert (GTD) « Centurion » de la force Barkhane était engagé dans le cadre de l’opération MONCLAR dans le Liptako malo-nigérien. Avant chacune des phases d’une telle opération, des répétitions générales appelées Rehearsal sont nécessaires. Elles sont organisées à tous les niveaux et permettent de s’assurer de la bonne compréhension par tous de la mission. Elles permettent également de comprendre l’intention des autres unités engagées dans l’opération.
Eclairage sur ce préalable indispensable au succès d’une opération, avec un sous groupement tactique désert (SGTD) du GTD « Centurion ».
« Mon effet majeur c’est bien de neutraliser les terroristes présents dans notre zone d’action ». C’est avec des mots simples et compréhensibles par tous que le capitaine Frédéric s’adresse à ses hommes. « Parce qu’ils se terrent, parce qu’ils ont peur, obligeons les à bouger et c’est à ce moment que nous pourrons avoir une action sur eux. Nous devons avoir bien cela en tête. »
Rassemblés autour d’un grand rectangle de sable où ont été reproduits le plus fidèlement les éléments caractéristiques de la zone d’action à venir, tous les cadres des unités composant le sous-groupement ont le regard tourné vers leur chef. Bientôt, chaque subordonné du capitaine Frédéric lui expliquera à tour de rôle sa place dans la manœuvre décidée par le capitaine.
« Le Rehearsal est littéralement la répétition de la manœuvre du jour », explique le capitaine Frédéric. « J’ai donné mes ordres hier en fin de journée. Les chefs de section ont réfléchi à la lettre de la mission confiée. Ils m’ont ensuite présenté l’action qu’ils envisageaient, avant que je ne la valide. Ce matin, nous revoyons avec l’ensemble des acteurs les différents temps de la manœuvre, sur cette reproduction du terrain. Je m’assure ainsi que l’esprit de la mission a bien été compris de tous ».
Commence alors une mise en scène, où chacun décrit sa manœuvre sur le rectangle de sable, tout en la jouant physiquement. « Indicatif 33. A l’heure convenue, je franchis la Lima Delta [ligne de coordination] avec mon groupe », décrit un sergent. « J’ai 31 à mon Ouest et 23 à mon Est. » Le rehearsal permet de visualiser l’action, de caler certains points de coordination, mais également de définir les conduites à tenir en cas d’évènements non conformes à la planification.
« Je recherche l’épure dans l’énoncé de mes ordres », confie le capitaine. « Car je pense que nous faisons un métier exigeant dans des conditions difficiles. Plus c’est simple et clair au départ du coup et plus l’action sur le terrain se déroulera conformément à ce que nous avions planifié. Nous ne pouvons pas nous permettre des imprécisions. Chacun doit savoir ce qu’il a à faire, quand le faire et ce à tous les niveaux. C’est la condition du succès de notre mission. »
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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