Qu’ils soient spécialistes des transmissions, ravitailleurs, avitailleurs ou encore opérateurs approvisionnement soutien, certains soldats déployés sur la base opérationnelle de Gossi ont pour rôle essentiel d’assurer le soutien auprès de leurs camarades déployés sur le terrain ou de passage sur la base.
Arrivant au terme de près de cinq mois d’opérations le sergent Sandra, spécialiste des systèmes de télécommunication (SIC) a effectué, à a peine 20 ans, sa première projection en mission extérieure au sein du groupement de transmissions « Mettavant ». Elle est déployée sur le poste d’adjoint de la station SYRACUSE (Système de radiocommunication utilisant un satellite) et occupe également le poste de téléphoniste. La chaleur, les tempêtes de sable ou les orages sont peu propices à l’accueil de matériel SIC, mais le sergent et son détachement SIC s’adaptent. Cette opération lui permet de mettre en pratique ses savoir-faire dans les systèmes de télécommunication : « il faut être réactif car lorsqu’il y a une panne, elle doit être réparée tout de suite sous peine de pénaliser toute la base. En effet, quand une station « tombe », nous n’avons plus de services à offrir, donc plus de téléphone, plus d’accès aux emails, ce qui peut être très pénalisant pour nos camarades en opérations. Et pour réagir vite, il faut maîtriser l’ensemble des aspects techniques sur le bout des doigts ». Depuis l’intérieur d’un conteneur climatisé assurant le bon fonctionnement du matériel de transmission, alors que la température extérieure avoisine les 50 degrés, le sergent Sandra conclut : « pour moi, c’est plus qu’un métier, c’est une vocation. »
Vocation qu’a également eue le caporal Clara, 24 ans, en s’engageant pour l’armée de l’Air en 2018. Déployée sur la base de Gossi depuis début juin, elle occupe le poste d’opérateur approvisionnement soutien du combattant. Elle dépend du détachement soutien de l’homme et vient tout juste de terminer de prendre ses consignes pour les prochains mois. Elle confie : « c’est un poste qui nécessite d’être minutieux, polyvalent et surtout disponible. Peu importe l’heure, les soldats n’hésitent pas à venir, notamment pour les réparations en tous genres, telles que les douches de campagne par exemple. Il faut être présent, c’est essentiel à la continuité des opérations ». En l’espace d’un an et demi, le caporal aura été projeté à deux reprises. Après le Gabon, elle découvre désormais les conditions de vie rustiques de Gossi. Elle poursuit : « le convoi de Gao à Gossi est ce qui m’a le plus marqué pour l’instant. Il fait vraiment très chaud dans les véhicules. Cependant, nous nous habituons aux pics de chaleurs et aux tempêtes. Je suis quelqu’un de volontaire et d’endurant, ce n’est pas un souci pour moi. Ces missions sont un véritable enrichissement personnel».
L’enrichissement personnel, le maréchal des logis (MDL) Mathieu, chef de dépôt du service des essences (SEA) de Gossi, et le brigadier-chef (BCH) Derick, avitailleur, l’ont découvert lors de leurs nombreuses OPEX. Ils forment à eux deux, le détachement SEA de Gossi.
Le MDL Mathieu est conseiller technique du capitaine commandant le site de carburant de Gossi. « On assure le soutien avitaillement des aéronefs qui seraient de passage ainsi que la livraison carburant pour la partie ravitaillement du groupe électrogène et de la centrale électrique de Gossi. Notre but est donc de nous approvisionner en carburant, de le stocker et de le distribuer» explique-t-il. Le brigadier-chef effectue le plein de tous les aéronefs susceptibles de se poser à Gossi, notamment celui des hélicoptères tels que les TIGRE dont les moteurs continuent de tourner pendant cette opération. Il faut posséder une qualification spéciale prenant en considération la sécurité des vols pour les avitailler. Les procédures pour faire le plein d’un véhicule ou d’un aéronef sont totalement différentes. C’est pourquoi ces experts sont complémentaires au sein du détachement. « Ce sont des postes qui nécessitent d’être méthodique et autonome, mais également très rigoureux avec la sécurité des vols.» expliquent-ils.
Spécialistes méconnus, ces soldats participent tous à leur niveau et dans leur domaine à la poursuite des opérations de lutte contre les groupes armés terroristes. Leur mission est essentielle pour permettre à Barkhane d’atteindre ses objectifs au profit des armées et des populations du Sahel.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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