Du 3 au 23 mars, la force Barkhane, conjointement avec les forces armées maliennes (FAMa) et nigériennes (FAN), a conduit l’opération MONCLAR dans la région des trois frontières. Cet engagement, inédit par le volume de forces engagées, a permis d’obtenir des résultats très significatifs concrétisés par la neutralisation d’un grand nombre de terroristes, et la destruction ou la saisie de très nombreuses ressources militaires.
Cette opération, dans laquelle Barkhane a engagé ses moyens terrestres et aériens, s’intégrait dans une action plus vaste menée avec la force conjointe du G5-Sahel (FC-G5S) et les forces armées nigériennes (FAN), permettant d’atteindre un niveau de coordination remarquable entre ces différents acteurs de la sécurisation au Sahel. Cette concentration des efforts sans précédent, impliquant près de 5000 soldats, fait suite aux nombreuses opérations conduites depuis plusieurs mois en zone des trois frontières et traduit directement la volonté de la force Barkhane, de la FC-G5S et des armées partenaires d’exercer une pression forte contre les groupes armés terroristes, notamment l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS).
Ces opérations ont ainsi concrétisé les efforts de synchronisation des plans souhaités depuis le sommet de Pau, permettant l’atteinte d’un niveau de coordination inédit entre les forces qui opèrent dans la région.
• Un engagement sans précédent
Cet engagement conjoint sans précédent illustre la montée en puissance des forces partenaires opéré ces derniers mois. En effet, dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes, 1700 soldats et aviateurs de la force Barkhane, 1500 soldats de la FC-G5S et 1500 soldats des forces armées nigériennes ont ainsi été engagés conjointement dans des opérations aux objectifs coordonnés, à partir de leurs emprises ou déployés sur le terrain, concourant toutes à l’affaiblissement des groupes armés terroristes (GAT) en zone des trois frontières.
Par ailleurs, des forces maliennes et nigériennes ont opéré conjointement avec la force Barkhane dans le cadre de l’opération MONCLAR, notamment dans le Liptako nigérien et le Gourma malien, tandis que la force Barkhane déployait près de 400 véhicules blindés sur le terrain, au cours de cette opération. Parallèlement, les FAN ont également conduit une opération majeure sur leur territoire, coordonnée avec la force Barkhane et la FC-G5S. Enfin, la force conjointe a procédé à une vaste opération à la frontière malo-burkinabè.
Au total, ces opérations d’ampleur inédite ont ainsi mobilisé près de 5000 soldats dans la zone des trois frontières.
• Une coordination efficace grâce au mécanisme de commandement conjoint
La mise en place du mécanisme de commandement conjoint (MCC), structure inédite constituée du détachement de liaison de la FC-G5S, déployé au sein du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de Barkhane à N’Djamena, d’une cellule de partage du renseignement et d’un poste de commandement conjoint (PCC), a rendu possible le bon déroulement d’une telle opération.
Le PCC, pleinement opérationnel, a en effet permis de coordonner sur le terrain l’ensemble des actions des unités d’appartenance diverses, afin de maximiser les effets de l’opération.
La cellule de partage de renseignement a pour sa part permis de délivrer du renseignement à fin d’actions, qui, exploité dans un cycle particulièrement rapide, a permis de conduire plusieurs opérations contre les GAT. Ainsi, du 4 au 5 mars, une action, conjointement menée par Barkhane et les FAN, combinant moyens aériens et déploiement de commandos au sol, a pu être réalisée sur la base de renseignement des forces armées nigériennes. Il en a été de même des opérations aériennes menées les 5 et 21 mars dans le nord du Burkina Faso sur la base de renseignement malien. Ces trois engagements ont conduit à la neutralisation de plusieurs terroristes.
• Des résultats particulièrement notables.
Au bilan, en près de trois semaines d’opération, la force Barkhane et les forces maliennes et nigériennes qui opéraient conjointement dans l’opération MONCLAR ont neutralisé un grand nombre de terroristes. Egalement, de très nombreuses ressources ont été saisies ou détruites, parmi lesquelles près de 80 motos, un pickup technical armé d’une mitrailleuse lourde, une très grande quantité d’armements, de munitions, de matériel nécessaire à la confection d’engins explosifs, et de matériel de guerre en tout genre. De leur côté, la FC-G5S et les forces armées des pays partenaires qui opéraient en totale autonomie, et de manière coordonnée avec Barkhane, ont également porté des coups aux terroristes.
Ces nombreux succès tactiques ont dégradé les capacités logistiques et combattantes des groupes armés terroristes en zone des trois frontières, au bénéfice des populations locales. Bien au-delà des succès tactiques obtenus, c’est davantage le niveau atteint, et démontré, de coordination et de synchronisation des opérations entre les deux forces sahéliennes que sont la FCG5S et Barkhane lors de cette phase qui augure d’un progrès opératif notable en zone des trois frontières.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA