BARKHANE : Gao -Tombouctou, un convoi pas comme les autres

Composé de quatre-vingt-trois véhicules, ce ravitaillement majeur a permis de transférer de Gao à la « ville aux 333 saints », les véhicules et le matériel de deux Pelotons de renseignement et d’investigation (PRI) et de ravitailler en carburant la base militaire de Tombouctou .

Chaque opération de ce type fait l’objet de mesures de sécurisation particulières. En tête de convoi, une section d’appui et un élément du génie sont chargés ensemble, d’éclairer la piste en amont d’un Peloton de circulation et d’escorte (PCE). « Un convoi de cette ampleur avec deux tiers de camions civils est lent et peu manœuvrable » explique la capitaine Camille, commandant d’unité. « Mon rôle est de veiller à la synchronisation de tous les acteurs, au sein même du convoi, et avec les appuis aériens, pour garantir une bonne fluidité des déplacements et des savoirs faire à mettre en œuvre.

La piste qui mène à Tombouctou est aussi l’une des plus techniques. « Le terrain sablonneux voire boueux rend certains passages infranchissables pour des camions de près de quarante tonnes et oblige les véhicules de tête à revoir en permanence le tracé du convoi » précise-t-elle. A ces difficultés topographiques, peuvent aussi se rajouter des aléas d’ordre mécanique comme des moteurs en surchauffe, des embrayages cassés ou des crevaisons à répétition qui nécessitent de repenser la manœuvre en conduite. « Cela fait partie du challenge, celui de se réinventer sans cesse. C'est le terrain qui commande. Je pense que l'ensemble de mon escadron a tiré des enseignements de tous ces cas non conformes. C'est gratifiant de terminer son mandat sur un convoi si technique »

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.