Le vendredi 2 avril au large du golfe de Guinée, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude, la frégate italienne Luigi Rizzo, le patrouilleur espagnol Furor et le patrouilleur portugais Setubal ont réalisé une journée d’entraînement forte en intensité. Rassemblées pour prendre part à l’exercice naval européen, dénommé NEPTUNE, les forces conjointes des marines partenaires ont renforcé leurs compétences dans la lutte contre les trafics illicites et la piraterie. NEPTUNE a offert un intermède aux marines partenaires dans la mise en œuvre de leurs patrouilles respectives qui sont effectuées dans des zones distinctes, en suivant la logique du concept de présence maritime coordonnée (Coordinated maritime presence – CMP).
Cette journée, placée sous le signe de la coopération européenne, a débuté par un exercice de lutte anti-surface (SURFEX). Afin de parfaire leurs procédures de ravitaillement à la mer, le Dixmude et le Luigi Rizzo ont ensuite effectué une manœuvre de Présentation au ravitaillement (PRERAM). Identiquement, le Furor et le Setubal se sont exercés sur la même manœuvre quelques nautiques plus loin. Les bâtiments ont poursuivi cette progressive montée en puissance par un exercice de tir simultané (GUNEX). En milieu d’après-midi, l’équipe de visite du Luigi Rizzo a maintenu ses compétences à la corde lisse sur le Dixmude à partir de ses deux hélicoptères NH90. Parallèlement, les pilotes de l’Alouette III du Dixmude ont conduit une séance d’appontage sur la frégate italienne. Le traditionnel exercice d’évolution tactique (EVOLEX) a permis de clore l’exercice NEPTUNE.
L’exercice a mis en lumière le caractère crucial de la maîtrise de ces savoir-faire pour les marins : ces compétences leur permettront de répondre à divers enjeux cruciaux. Les marins doivent pouvoir pérenniser leur présence en mer grâce à leur capacité à se ravitailler, ils doivent être en capacité de contraindre un navire non coopératif à s’arrêter, par l’intermédiaire de tirs ou par la projection d’une équipe de visite à bord, qui peut être effectuée à la corde lisse. Ces derniers doivent également être capables de mettre en œuvre ces compétences afin de lutter contre les trafics illicites ou la piraterie, qui font des ravages dans cette région du globe.
L’entraînement en groupe naval constitué, en courtes séquences comme NEPTUNE, ou lors d’exercices majeurs comme OBANGAME EXPRESS ou GRAND AFRICAN NEMO, permet de renforcer l’efficacité opérationnelle des partenaires européens et africains.
Dense et dynamique, cette séquence d’entraînement de 24h s’est insérée comme une parenthèse dans le dispositif maillé de patrouilles opérationnelles. Ces patrouilles permettent de mettre en application la lettre du CMP, développée depuis fin 2020 par l’Union européenne. À ce titre, les navires de guerre patrouillent certes indépendamment, mais respectent une répartition validée en amont afin de couvrir toute la zone de responsabilité. Cette coordination des patrouilles permet de démultiplier les effets recherchés par les marines européennes dans leur lutte contre l’insécurité maritime qui sévit dans le golfe de Guinée.
Depuis 1990, la France déploie un à deux bâtiments en mission CORYMBE de façon quasi permanente dans le golfe de Guinée, tout particulièrement pour contribuer à la diminution de l’insécurité maritime, en aidant au renforcement des capacités des marines riveraines du golfe et des centres de la structure issue du processus de Yaoundé. Le déploiement de bâtiments français en mission CORYMBE complète le dispositif français stationné en Afrique occidentale et participe au volet maritime des coopérations opérationnelles mises en œuvre régionalement par ces forces de présence.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA