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Corymbe : exercice majeur African Nemo 17.8

Mise à jour  : 08/12/2017

Du 23 au 27 novembre 2017, la frégate de surveillance Germinal et la frégate espagnole Infanta Cristina  ont conduit l’exercice majeur African Nemo 17.8 en partenariat avec les marines des pays riverains du Golfe de Guinée. Au total, sept pays africains ont participé à cette édition, 11 bâtiments ont été déployés à la mer, et toutes les structures à terre issues du processus de Yaoundé (Centre opérationnel de la Marine et Centre maritime multinational de coordination) ont été mobilisées.

Pendant cinq jours à la mer, le Germinal et l’Infanta Cristina  se sont glissés dans la coque de navires de pêches chinois opérant de manière illégale dans les eaux sous juridiction des différents Etats de la zone. Ils ont fait l’objet d’attentions particulières des marines riveraines, et ont été régulièrement interceptés et visités.

L’exercice a développé plusieurs scenarii dont le premier, une mission de secours maritime couplée à une mission de surveillance, a débuté le 23 novembre. Suite à un appel de détresse pour homme à la mer du « Yin » (le Germinal), deux patrouilleurs gabonais ont prêté assistance à la recherche du disparu, qui a été rapidement retrouvé. La marine gabonaise a alors suspecté le pêcheur chinois d’activités illicites dans ses eaux, sans disposer de preuves suffisantes pour le retenir. Le Centre opérationnel de la Marine de Port-Gentil, alerté, en a informé les Centres opérationnels de la Marine des pays voisins afin qu’ils surveillent le  « Yin » ainsi qu’un second bâtiment, le « Yang » (ESPS Infanta Cristina  qui faisait route dans les eaux du golfe. Contrôlé le 26 novembre par la marine togolaise dans le cadre de la lutte contre la pêche illicite, puis par la marine ghanéenne, le bâtiment a finalement été blanchi.
 
Le second scénario, débuté le 24 novembre, a permis d’agir dans le domaine de la contre-piraterie. Le « Yin », alors au large de Lagos au Nigéria, a signalé qu’il subissait une attaque de pirates et demandé de l’aide. La marine nigériane a ordonné au NNS « Unity » de se dérouter pour que son équipe d’intervention conduisent l’assaut du « Yin » et libère l’équipage. Dans le même temps, le « Yang » a été contrôlé par la marine camerounaise, sans que ne soient trouvées de preuves d’activités illicites.

Enfin, le 25 novembre, les partenaires de l’exercice African Nemo se sont retrouvés autour d’un exercice visant à répondre à une crise sanitaire due à une pollution aux hydrocarbures. La marine béninoise a alors dépêché un inspecteur spécialisé à bord du « Yin » d’où semblait s’échapper la nappe d’hydrocarbure. Le contrôle du bâtiment a démontré que le pêcheur n’était pas coupable de la pollution observée. Il a donc été autorisé à reprendre son transit vers Abidjan. .
Le 27 novembre, alors que le « Yin » et le « Yang » arrivaient au large d’Abidjan, la marine ivoirienne a mené une action commune de contrôle des deux pêcheurs. Les autorités ivoiriennes ont alors découvert que les licences de pêches des deux bateaux étaient périmées et la cargaison illégale. Le « Yin » et le « Yang » ont ainsi été déroutés vers le port d’Abidjan.

L’objectif des exercices African Nemo est d’accompagner l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé en entraînant les marines des Etats partenaires à travailler ensemble pour lutter contre les activités illicites en mer relevant notamment du cadre général de l’Action de l’Etat en Mer (AEM). Le bilan de cette édition 17.8, enrichie par la participation de la marine espagnole, partenaire privilégié de l’accord quadripartite (France, Espagne, Portugal, Danemark) dans le golfe de Guinée s’avère positif. Il témoigne de la prise en compte croissante par les Etats riverains du golfe de Guinée de l’importance du respect des lois sur mer, ainsi que de la montée en puissance de leur capacité à mettre en œuvre des moyens d’interception et de contrôle.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense