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Intervention devant le personnel de la base aérienne 118 - Mont de Marsan – 4 février 2011

Mise à jour  : 29/06/2011

--- Seul le prononcé fait foi ---

Monsieur le Préfet,

Mon colonel,

Monsieur le chef d’état-major de l’armée de l’air

Messieurs les officiers généraux,

Madame, Monsieur les Maires,

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs,

Avant toute chose, permettez-moi de vous dire mon plaisir de me trouver parmi vous, ici, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

Cette base aérienne, je la connais bien. Pour y avoir fait mon service militaire, vous le savez sans doute, il y a 40 ans, mais aussi pour avoir eu l’occasion de la visiter en 1995, lorsque j’étais Premier ministre.

Aujourd’hui, je mesure pleinement le chemin parcouru par nos armées et l’ampleur de la transformation en cours de notre outil de défense.

Je les mesure d’abord à l’aune de la modernisation de vos équipements.

Au cours de ma visite, j’ai pu constater que vous disposiez de matériels à la pointe de la technologie. Je pense notamment au nouveau système « sol-air moyenne portée terrestre » (SAMP-T) ou au pod de reconnaissance de nouvelle génération, dont les premiers résultats sont excellents.

Outre ces équipements, l’armée de l’Air recevra cette année un certain nombre de matériels majeurs : 8 nouveaux Rafale, 2 hélicoptères Caracal, 6 nacelles de reconnaissance de nouvelle génération, 176 armements air-sol modulaires (AASM), 70 missiles MICA, le segment sol d’observation (SSO) et 3 radars de poursuite de nouvelle génération. Elle procèdera également à la rénovation de deux AWACS et d’un C160 Gabriel.

Dans ce processus de modernisation de nos équipements, le personnel du Centre d’expériences aériennes militaires joue un rôle essentiel.

- Vos compétences dans le domaine des technologies les plus avancées permettent à l’armée de l’air d’exploiter tous les atouts de la troisième dimension et de développer des systèmes immédiatement employables en opérations.

- Dans un milieu exigeant, sur des systèmes majeurs et complexes comme le système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA), le Rafale ou demain l’A400M, sur des théâtres où la moindre erreur peut avoir des conséquences tragiques, vous contribuez aussi à garantir le bon fonctionnement de toutes les interfaces humaines et techniques des matériels dès la livraison. C’est grâce à votre détermination et à votre rigueur que les hélicoptères Caracal ou que les drones Harfang ont pu être déployés en opération dès leur arrivée en escadron. J’ai pu constater personnellement tout l’intérêt, pour nos forces, de disposer de ces systèmes sur le théâtre afghan.

C’est dire que vous êtes un lien indispensable entre les industriels et la Délégation générale pour l’armement, qui produisent et certifient les matériels, et les forces qui les utilisent sur le terrain. Et c’est bien cela, une armée moderne : des professionnels aguerris, capables de mettre en œuvre les systèmes les plus performants, avec l’assurance d’une parfaite maîtrise technique, depuis nos usines jusqu’aux théâtres les plus exigeants.

Aujourd’hui, je voudrais donc rendre hommage à votre expertise : une expertise tournée vers l’emploi opérationnel, au service de l’ensemble des utilisateurs militaires de la troisième dimension ; une expertise qui se nourrit bien sûr de votre connaissance du milieu aérien, mais aussi de l’indispensable retour d’expérience des théâtres.

Je voudrais également saluer votre réactivité. Elle est indispensable, notamment lorsqu’il faut mettre au point des équipements d’interface produits en petites quantités. Je pense par exemple au système Rover, que vous êtes en train d’installer sur Harfang, sur M2000 et sur Super-Etendard.

Pour permettre à notre armée de l’Air d’être toujours plus performante, il nous faut désormais imaginer des processus nouveaux, fondés sur le développement durable, auquel je suis très attaché. Il nous faut aussi développer des liens avec nos partenaires européens, pour mutualiser intelligemment nos capacités, mais aussi pour accroître notre interopérabilité. Je vous engage notamment à multiplier les contacts avec nos amis britanniques, qui contribuent à donner corps au partenariat stratégique entre nos deux pays. Il nous faut enfin poursuivre l’effort engagé pour restructurer les centres d’essais de l’Armée de l’air et de la Délégation générale pour l’armement.

Cet effort, j’ai pu le mesurer pleinement en visitant le Centre d’expériences aériennes militaires.

Au 1er septembre 2011, une nouvelle structure verra le jour : le service des essais et expérimentations de la défense (SEED). Elle regroupera les actuelles directions des vols d’essais et d’expérimentations des trois armées et de la Délégation générale pour l’armement. Elle sera chargée de trois missions :

- Améliorer l’organisation des essais et expérimentations ;

- Contrôler la bonne exécution des programmes ;

- Proposer des arbitrages et en cas de conflit dans la gestion des ressources et des harmonisations de la réglementation.

Cette nouvelle entité est à l’image de la modernité qu’incarne l’armée de l’Air aux yeux de nos concitoyens. Elle est aussi à l’image de la contribution majeure qu’elle apporte à la restructuration de notre outil de défense.

Vous avez en effet parcouru beaucoup de chemin. Mais il en reste encore beaucoup à parcourir.

J’ai rappelé il y a trois jours à l’ensemble des responsables de formation et d’unité, dont votre commandant de base, le Colonel OURSEL, et des commandants de base de défense les principes qui doivent nous guider pour réussir notre réforme :

- Le premier d’entre eux, c’est la responsabilisation de chacun. Je sais que dans l’armée de l’Air, qui met en œuvre des systèmes si complexes, où « chacun est responsable de tous », pour reprendre la formule d’Antoine de Saint-Exupéry, cette exigence n’est pas un vain mot. Notre transformation ne sera menée à bien que si chacun, à son niveau de responsabilité, y trouve sa place et apporte sa pierre à l’ouvrage d’ensemble. Je pense notamment au personnel civil, auquel des postes intéressants doivent être proposés au sein du groupement de soutien de la base de défense de Mont de Marsan.

- Le deuxième principe, c’est la proximité, car seule une compréhension fine des problématiques locales permet de trouver des solutions adaptée. C’est la raison pour laquelle mes collaborateurs les plus proches et moi-même suivons personnellement les restructurations territoriales de très près et poursuivrons nos visites dans les forces et sur les sites restructurés au cours des prochains mois.

- Le troisième principe, c’est l’expression de tous, dans un esprit de confiance et de transparence. J’ai donc demandé à vos chefs militaires et civils d’attacher une importance particulière à la concertation et au dialogue.

- Enfin, quatrième principe : le pragmatisme. Ne perdons jamais de vue la finalité ultime de la réforme : disposer de forces toujours mieux entraînées, toujours plus efficaces, toujours plus opérationnelles.

Mesdames, Messieurs,

Innovante et réactive, l’armée de l’Air n’a jamais eu peur ni de la nouveauté, ni du changement. Elle a toujours su pouvoir compter sur les valeurs de don de soi, de rigueur et de solidarité qui sont les siennes. Si les aviateurs quittent le sol l’esprit tout entier tourné vers leur mission, c’est qu’ils ont la certitude de pouvoir s’appuyer sur une base solide, sur le savoir-faire de leurs camarades mécaniciens et basiers, sur le professionnalisme des civils chargés de leur soutien, sur la fidélité de leurs familles et de la population avec laquelle ils ont noué des liens si étroits.

Je sais pouvoir compter sur vous pour relever le défi de la transformation de notre outil de défense dans ce même esprit de confiance, d’efficacité et d’engagement.

Je vous remercie.