Accueil | Ministre | Archives - Alain Juppé | Presse | Allocution à l’occasion des vœux à la communauté de la défense Paris – 18 janvier 2011 Ministre ... Presse | Allocution à l’occasion des vœux à la communauté de la défense Paris – 18 janvier 2011

Allocution à l’occasion des vœux à la communauté de la défense Paris – 18 janvier 2011

Mise à jour  : 29/06/2011 - Direction : DICoD B2P

Allocution de Monsieur Alain JUPPÉ Ministre d’État Ministre de la défense et des anciens combattants

à l’occasion des vœux à la communauté de la défense.

Paris – 18 janvier 2011

Seul le prononcé fait foi

Mesdames, Messieurs les élus,

Monsieur le chef d’état-major des armées,

Monsieur le délégué général pour l’armement,

Monsieur le secrétaire général pour l’administration,

Messieurs les chefs d’état-major,

Monsieur le directeur général de la gendarmerie nationale,

Monsieur le chef du contrôle général des armées,

Messieurs les inspecteurs généraux,

Mesdames, Messieurs les directeurs généraux et directeurs,

Mesdames, Messieurs les officiers généraux,

Mesdames, Messieurs les représentants du corps diplomatique,

Mesdames, Messieurs les industriels,

Mesdames, Messieurs les représentants des organisations syndicales,

Mesdames, Messieurs les représentants du monde combattant,

Mesdames, Messieurs les journalistes,

Mesdames, Messieurs les officiers, sous-officiers, militaires du rang et personnels civils de la Défense,

Je suis très heureux d’avoir aujourd’hui l’occasion, deux mois presque jour pour jour après ma prise de fonctions, de m’adresser à travers vous à l’ensemble des femmes et des hommes qui contribuent au bon fonctionnement de notre outil de défense, au rayonnement de nos Armées dans le monde et à l’avenir de notre Défense nationale.

En deux mois, je n’ai pas la prétention d’avoir fait le tour ce ministère. Il me reste encore beaucoup à apprendre, beaucoup à maîtriser.

Mais ce que je mesure déjà pleinement, c’est le professionnalisme, l’efficacité et l’engagement des membres de la communauté de défense : à chaque rencontre, à chaque visite, sur le terrain, auprès de nos forces pré-positionnées ou déployées en opérations, je me sens fier d’être leur ministre.

Au cours de ces deux mois, j’ai également pu constater l’attachement du monde combattant aux valeurs qui sont les siennes, ces belles valeurs de solidarité et de fraternité, de sens du devoir, d’amour de la France que ses membres ont autrefois défendues par les armes et continuent aujourd’hui de faire vivre au quotidien. J’ai donc clairement conscience de l’honneur que m’ont fait le Président de la République et le Premier ministre en me nommant ministre de la défense et des anciens combattants.

Cet honneur, cette fierté, je les ressens particulièrement aujourd’hui, en regardant tout ce que vous avez accompli au cours de l’année 2010.

Des étapes majeures ont été franchies dans la mise en œuvre de la réforme de notre outil de défense. Je pense à la réorganisation de la carte de nos implantations militaires, à la mise en œuvre de 7 nouvelles bases de défense ou encore à la fusion des services des trois commissariats, autant de réformes qui, je le sais, ont parfois demandé de grands efforts au personnel du ministère comme aux familles.

En 2010, notre pays a également joué un rôle moteur sur la scène internationale dans les grandes questions de défense et de sécurité. Je l’ai notamment constaté lors du sommet de l’Alliance atlantique, à Lisbonne, les 19 et 20 novembre derniers, où des décisions historiques ont été prises en matière de réforme de l’Alliance, de défense anti-missile balistique et de relations avec la Russie. Je l’ai constaté aussi sur le continent africain, où la rénovation de notre politique se traduit par la signature de partenariats de défense modernes et pragmatiques. 

Toutes ces réformes, les femmes et les hommes de la défense les ont menées à bien en conduisant des engagements opérationnels majeurs, en Afghanistan, au Liban, au Kosovo, dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie ou encore sur les théâtres africains. Ils les ont réalisées en offrant au monde, en Haïti, mais aussi sur le territoire national, dans le Var et sur la Côte Atlantique, le visage de solidarité, de générosité et d’humanisme qui est le plus beau visage de nos Armées.

Dans ces opérations, beaucoup d’entre eux ont payé le prix du sang.

-  Je pense d’abord aux 23 militaires tombés l’an dernier au service de notre pays. Je voudrais dire à leurs proches que nous ne les oublierons pas. Ils ont rejoint leurs grands anciens morts pour la France, ces héros anonymes pour lesquels, Messieurs les Présidents des associations d’Anciens combattants, vous vous mobilisez sans relâche et nourrissez la flamme du souvenir. A travers leur sacrifice, ils nous rappellent le sens de l’engagement militaire, la grandeur du métier des armes, la valeur du courage du soldat. Ils nous rappellent qu’il n’y a pas de plus noble mission que de servir sa Patrie jusqu’à donner sa vie pour elle.

-  Je pense bien sûr aussi aux blessés, qui portent au plus profond de leur chair la marque d’un engagement sans limite, les stigmates d’un dévouement total au service de leur mission. J’ai rencontré certains d’entre eux à l’Hôpital Percy à mon arrivée au ministère. A travers la lutte qu’ils mènent chaque jour pour atténuer les séquelles de leurs blessures, à travers la force inébranlable de leur vocation, à travers leur détermination à retourner au combat et à retrouver toute leur place au sein des Armées, ils offrent à chacun d’entre nous une véritable leçon de vie, un magnifique témoignage d’espérance.

Beaucoup a donc été fait, mais il nous reste beaucoup à faire ensemble. Et je sais pouvoir compter sur les parlementaires membres des commissions en charge des questions de défense à l’Assemblée nationale et au Sénat, et sur leurs deux présidents, Guy TEISSIER et Josselin DE ROHAN, pour travailler avec nous dans l’esprit de concertation et de construction qui les caractérisent.

 

Je souhaite en effet que 2011 soit une année pleine et efficace.

Ma première priorité, notre priorité à tous, c’est de réussir la réforme de notre outil de défense.

 

Cette réforme, vous le savez, c’est l’une des plus ambitieuses que notre ministère ait connues. Elle place la Défense au premier rang des acteurs de la Réforme de l’Etat. Elle fait de 2011 une année charnière et nous fixe pour les mois à venir une feuille de route exigeante, avec la généralisation des bases de défense, la poursuite des restructurations territoriales, la signature du contrat de partenariat pour le projet Balard ou encore la réorganisation du Service de Santé des Armées.

Pour relever ces défis, chacun aura son rôle à jouer.

-  C’est vrai pour le personnel civil, qui doit trouver toute sa place dans les fonctions de soutien. Je souhaite que les efforts réalisés en 2009 et 2010 pour ouvrir des postes aux civils dans les bases de défense et groupements de soutien des bases de défense soient poursuivis et largement amplifiés. Je serai particulièrement attentif aux propositions que me feront l’Etat major des armées et le Secrétaire général pour l’Administration en ce sens avant la fin avril.

-  C’est vrai aussi pour le personnel militaire, qui contribue pour une grande part aux restructurations. A cet égard, vous le savez, les sous-officiers de la gendarmerie vont bénéficier prochainement d’une revalorisation de leur grille indiciaire. Je veillerai à ce que des mesures adaptées soient prises pour les sous-officiers des Armées, car je suis convaincu que la communauté de défense doit recevoir le même traitement quel que soit son ministère d’appartenance.

Cette réforme, c’est en effet désormais de son rythme d’exécution que dépendra son succès. J’aurai l’occasion de le redire à l’ensemble des chefs de corps et des commandants de base de défense que je réunirai dans quelques jours.

Pour la mener à bien dans le temps, nous devons donc respecter trois principes.

Le premier, c’est le principe de responsabilité. La réforme ne portera ses fruits que si l’ensemble de la communauté de défense se l’approprie. Car il n’y a pas de petite ni de grande tâche. Chacun doit avoir conscience de contribuer, à son propre niveau, dans sa tâche quotidienne et par sa propre action individuelle, à la réussite du projet collectif. C’est la raison pour laquelle, au sein des états-majors, des services comme des bases de défense, je souhaite que la hiérarchie se comporte de manière exemplaire et assume pleinement, avec courage et en toute transparence, les responsabilités qui lui incombent.

Le deuxième principe, c’est la proximité. La réforme ne sera concrète que si dans chaque service, au sein de chaque base de défense, elle s’inscrit au plus près des hommes et des territoires. C’est d’ailleurs dans cet esprit que je poursuivrai mes visites dans les unités au cours des prochains mois.

-  Cela suppose de consacrer la plus grande attention à chacun. C’est indispensable si nous voulons aider le personnel civil et militaire concerné par les restructurations à retrouver un emploi ou une affectation. C’est également essentiel si nous voulons veiller à ce que les plus fragiles ne soient pas laissés au bord de la route, mais suivis et accompagnés, aussi bien par les membres du réseau de l’action sociale, par leur hiérarchie que par les services du ministère.

-  Cela suppose aussi d’être attentifs aux enjeux économiques et sociaux des territoires, afin de proposer des projets de reconversion économique pertinents et solides pour les emprises que nous quittons. Dans ce domaine aussi, j’attends beaucoup des commandants de base de défense.

Enfin, troisième principe : l’expression de tous. La réforme ne sera acceptée et portée que si chacun peut s’exprimer tout au long de sa mise en oeuvre, s’il peut partager ses difficultés, faire part de ses suggestions et faire valoir son point de vue dans un cadre prévu et adapté. C’est la raison pour laquelle j’accorde la plus grande importance à la concertation, tant avec le personnel civil, qui dispose des instances adéquates avec lesquelles je souhaite maintenir un dialogue très étroit, qu’avec le personnel militaire, qui doit pouvoir s’exprimer et participer en toute transparence à la réforme. A l’heure où certains de nos partenaires européens mettent en oeuvre des réformes en ce sens, il nous faut poursuivre notre réflexion sur la concertation militaire au sein des Armées.

La réforme, nous la réussirons parce que nous aurons ajusté les processus, échangé les bonnes pratiques et proposé des solutions innovantes aux problèmes qui se posent. Nous la réussirons parce que nous aurons répondu aux inquiétudes et aux attentes. En un mot, nous la réussirons parce que nous aurons suscité l’adhésion de tous en montrant la finalité ultime de l’effort collectif : rendre nos Armées toujours plus efficaces, toujours plus opérationnelles.

C’est d’autant plus indispensable que 2011 sera une année charnière en opérations extérieures, où plus de 12 000 militaires, fidèles à la vocation première des Armées, risquent leur vie au quotidien pour assurer la sécurité des Français et défendre les valeurs de la France. Cet engagement, j’ai pu le mesurer chez les soldats, les marins, les aviateurs, les gendarmes et le personnel des services interarmées, et notamment du service de santé, que j’ai rencontrés lors de ma visite aux forces déployées en Afghanistan au moment des fêtes. Là-bas, j’ai vu des femmes et des hommes courageux et déterminés, des femmes et des hommes professionnels, maîtrisant parfaitement les matériels performants dont ils disposent, des femmes et des hommes fiers de contribuer à la stabilité du monde et à la sécurité des Français.

En 2011, nos forces seront notamment confrontées à deux défis majeurs.

Le premier, c’est la lutte contre le terrorisme international.

-  En Afghanistan, nous poursuivrons nos efforts de formation des forces de sécurité et de sécurisation, ainsi que le développement des districts qui nous sont confiés. Notre objectif, c’est de commencer dès cette année à transférer la responsabilité de sécurité de ces districts aux Afghans, conformément aux décisions du sommet de Lisbonne.

-  Au Sahel, où deux jeunes Français ont récemment perdu la vie après avoir été lâchement enlevés par Al Quaïda au Maghreb Islamique, nous sommes également déterminés à lutter contre toutes les formes de terrorisme. AQMI détient toujours sept otages, dont cinq de nos compatriotes. Au moment où je vous parle, j’ai une pensée pour eux ainsi que pour leurs proches, comme j’ai une pensée pour nos deux compatriotes détenus en Afghanistan et pour notre otage en Somalie.

Notre deuxième défi, c’est la protection de nos ressortissants, partout où ils pourraient être menacés. Je pense notamment à la République de Côte d’Ivoire, où les 950 soldats de la force Licorne sont pleinement mobilisés pour remplir cette mission. Jusqu’à présent, la sécurité de la communauté française est assurée, mais nous restons extrêmement vigilants. C’est la raison pour laquelle, en complément de Licorne, des moyens sont maintenus en alerte à partir de notre dispositif prépositionné et en métropole.

Outre la réussite de la réforme, ma deuxième grande priorité pour 2011 est de donner un nouvel élan à l’Europe de la défense.

Ma conviction, en effet, c’est que nous avons besoin d’une Europe politique, capable de faire entendre sa voix dans le monde et d’agir quand cela est nécessaire, pour sa propre sécurité ou pour la paix et la sécurité internationales. Dans un monde qui demeure imprévisible, l’Europe ne peut renoncer à se doter des moyens de sa défense.

Cette politique européenne de défense a d’autant plus de sens qu’aujourd’hui, la contrainte budgétaire nous oblige à utiliser au mieux les ressources disponibles, en recherchant des solutions communes de partage et de mutualisation des capacités, des synergies entre nos forces armées, des économies d’échelle et des gains de productivité, partout ou cela est possible et utile.

Je suis donc déterminé à tout mettre en œuvre pour avancer en ce sens.

Au niveau bilatéral d’abord :

-  Nous devons concrétiser le traité franco-britannique signé le 2 novembre dernier, qui vise à organiser dans la durée une coopération de défense sans précédent entre nos forces armées respectives et à obtenir le meilleur des industries de défense de nos deux pays. Le prochain sommet franco-britannique sera l’occasion de démontrer les progrès réalisés et de consolider les premières décisions prises.

-  Nous devons aussi poursuivre le renforcement en cours du partenariat de défense franco-allemand. Ce partenariat se traduit aujourd’hui par la modernisation de la brigade franco-allemande et l’installation récente d’un nouveau bataillon de cette brigade à Illkirch. Au-delà de la BFA, un « groupe d’impulsion » bilatéral a également été créé, afin d’identifier les domaines de coopération possibles entre nos armées, dès que la réforme de la Bundeswehr sera lancée. Je souhaite enfin reposer la question du renforcement de notre coopération industrielle avec l’Allemagne.

Outre ces efforts bilatéraux, je suis déterminé à relancer la politique européenne de sécurité et de défense. C’est tout le sens de la lettre qu’avec Michèle ALLIOT-MARIE et nos homologues allemands et polonais, nous avons adressée à Catherine ASHTON, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité. Cette lettre propose des orientations concrètes pour les prochains mois : l’amélioration des capacités de planification et de conduite des opérations européennes ; la consolidation des groupements tactiques inter-armés de réaction rapide, qui constituent une élément important de modernisation de nos forces ; le renforcement des capacités militaires européennes, à travers des formules nouvelles de mutualisation ou de partage, permettant d’optimiser l’utilisation de nos ressources ; enfin, le renforcement de la coopération Alliance atlantique / Union européenne, aussi bien au plan opérationnel qu’au plan capacitaire.  

Cette feuille de route, nous souhaitons désormais la promouvoir auprès de nos partenaires. J’aurai l’occasion d’évoquer sa mise en œuvre avec la Haute Représentante, lors de notre prochaine rencontre prévue le 27 janvier prochain à Bruxelles.

 

Troisième priorité : renforcer l’industrie de défense. Notre ministère, à travers son budget d’équipement, est un acteur majeur de l’économie française. Il doit jouer tout son rôle pour accompagner sa reprise. Dans ce domaine, nous devons travailler dans trois directions.

La première d’entre elles, c’est de clarifier le paysage industriel français du secteur de la défense. Nous avons en France de grandes entreprises qui contribuent au rayonnement de notre pays dans le monde. J’ai rencontré leurs dirigeants, la plupart d’entre eux sont présents parmi nous ce soir et je tiens à les saluer. A côté de ces champions nationaux, la filière française de l’industrie de défense se caractérise par la présence d’une multitude de petites et moyennes entreprises. Au total, si certaines sociétés se développent, exportent ou ont entrepris des projets de diversifications intéressants, d’autres rencontrent des problèmes de plan de charge, tant au niveau de leurs bureaux d’études que des capacités industrielles, car la commande publique seule ne suffit plus à alimenter tout le monde.

Cette fragmentation, nous devons donc travailler à la réduire. Je voudrais être très clair sur ce point. Il ne s’agit pas de faire du simple mécano industriel. Il s’agit de prendre en compte la spécificité de notre secteur et de permettre à notre base industrielle de défense d’anticiper et de répondre au mieux aux besoins de long-terme de nos Armées. Les questions d’orientation stratégique qui se posent devront être tranchées dans les mois qui viennent.

La deuxième direction, c’est le soutien aux petites et moyennes entreprises du secteur de la défense, qui sont 4 000 à irriguer le tissu industriel de nos territoires, à contribuer au dynamisme de l’économie française et qui sont à l’origine d’innovations décisives pour les technologies militaires ou duales. Qu’il s’agisse de les aider à accéder à la commande publique, de soutenir les petites et moyennes entreprises les plus innovantes ou de soutenir leurs actions à l’export en organisant des parrainages avec les grandes entreprises, je veillerai à prendre en compte la filière de l’industrie de défense dans son ensemble, notamment en veillant à mieux organiser les relations entre grands groupes et petites et moyennes entreprises. Une solidarité de filière doit être instituée et  animée.

Enfin, troisième direction : dynamiser les exportations de défense, qui représentent le tiers du chiffre d’affaires moyen des entreprises du secteur, incitent les entreprises à un effort de compétitivité et renforcent le potentiel de croissance de notre économie.

-  Avec la décision de la Russie d’acheter deux bâtiments de projection et de commandement, nous avons enregistré un premier succès pour 2011. D’importants contrats ont également été finalisés avec les Emirats arabes unis et sont en cours de finalisation avec l’Inde.

-  Dans les mois qui viennent, nous aurons d’autres rendez-vous importants. Vous pouvez compter sur moi pour promouvoir sans relâche l’excellence de nos produits, mais aussi de nos technologies, notamment lors de mes prochains déplacements à l’étranger.

Aujourd’hui, en effet, la dynamique des marchés export change. Il ne suffit plus de présenter un bon produit dans le cadre d’un accord d’Etat à Etat. De nombreux clients souhaitent au contraire bénéficier de transferts de technologie afin de développer une véritable expertise industrielle, qui leur permettra, demain, de fabriquer sur leur territoire des produits conçus par nos ingénieurs. Dans ce contexte, de nouveaux acteurs apparaissent, en Chine ou en Inde, qui ont vocation à servir un marché domestique important et deviendront demain des concurrents redoutables.

Face à cette situation, nous devons avant tout préserver l’avance technologique de nos entreprises et protéger nos innovations, notamment par une politique de recherche et de développement et par une politique de dépôts de brevets ambitieuses. C’est indispensable si nous voulons conserver toujours plusieurs longueurs d’avance.

  

Au-delà de ces grandes priorités, je souhaite qu’en 2011, le ministère de la Défense soit plus que jamais un acteur responsable de la vie de la cité, et notamment dans deux domaines.

Le premier domaine, c’est l’égalité des chances. C’est un domaine dans lequel les Armées, fidèles à leur tradition d’intégration et de promotion sociale disposent de savoir-faire remarquables. En plus des nombreuses actions que nous menons en faveur des jeunes de milieu modeste, j’attends des commandants des bases de défense qu’ils réfléchissent  à la création de chantiers d’insertion permettant à des jeunes privés d’emploi de participer à des travaux de bâtiment, d’aménagements de parcs et jardins ou de restauration. Je souhaite également que, sur le modèle de l’opération réalisée par la classe relais de la Seyne-sur-Mer, l’ensemble des unités militaires soient désormais jumelées avec une classe de collège ou de lycée.

Le deuxième domaine, c’est le développement durable, dans lequel le ministère fait preuve depuis longtemps d’un comportement exemplaire. Je souhaite que l’année 2011 nous permette de donner un nouvel élan à notre politique. Nous devons notamment en coordonner davantage les actions pour protéger la biodiversité, accentuer nos efforts en matière de performance énergétique et d’éco-conception et privilégier dans nos achats courants les filières d’approvisionnement locales dans une logique de développement durable.

Cet engagement au cœur de la vie de la cité est essentiel, car il contribue à renforcer le lien Armée Nation. A cet égard, je voudrais dire au monde combattant que je veillerai à appuyer le travail essentiel que mènent les fondations et les associations dans le domaine de la mémoire et que je serai particulièrement attentif à ce que soient entretenus et valorisés les différents lieux où s’ancre la mémoire des conflits contemporains. Je suis également déterminé à soutenir la démarche de sensibilisation des jeunes aux enjeux des grands conflits du XXe siècle et à renforcer les liens que le monde combattant a su tisser avec les collégiens, les lycées et les étudiants.

Mesdames, Messieurs,

Vous le voyez, nous avons de nombreux défis à relever pour cette année qui commence. Mais je sais pouvoir compter sur votre engagement, votre professionnalisme et votre efficacité pour y parvenir.

Je vous souhaite à tous ainsi qu’à ceux qui vous sont chers une belle et heureuse année 2011.

Je vous remercie.