Accueil | DGA | Actualité | La DGA qualifie l’intégration du drone Camcopter S-100 sur le porte-hélicoptères amphibie Dixmude DGA ... Actualité | La DGA qualifie l’intégration du drone Camcopter S-100 sur le porte-hélicoptères amphibie Dixmude

La DGA qualifie l’intégration du drone Camcopter S-100 sur le porte-hélicoptères amphibie Dixmude

Mise à jour  : 20/11/2019

Attendus par la Marine nationale pour accroître ses capacités aériennes de surveillance, de détection et d’identification à partir d’un navire, les premiers drones tactiques capables de décoller et d'apponter sur un navire seront bientôt admis en service opérationnel. A cet effet, la Direction générale de l’armement (DGA) vient de qualifier l’intégration du drone Camcopter S-100, drone à décollage vertical de la gamme 200 kg, à bord du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude. C’est la première fois en Europe qu’un drone à voilure tournante sera pleinement opérationnel et connecté au système de combat d’un navire de guerre.

L’intégration d’un drone sur un navire militaire déjà en service est une opération très complexe qui nécessite une connaissance très précise des deux systèmes et de leur interaction. Il est avant tout indispensable d’assurer la compatibilité électromagnétique entre le drone et les différents capteurs, radars et systèmes de communication du navire. Le domaine de décollage et d’appontage du drone sur le navire doit être aussi précisément établi.Ensuite, il est important que le drone soit connecté au système de combat du navire pour exploiter tout son potentiel en temps réel. Enfin, la mise en œuvre du drone à bord doit être prévue au travers de procédures et d’installations spécifiques.

Maître d'ouvrage de l’intégration matérielle du système à bord, la DGA a piloté toutes les étapes techniques, en étroite collaboration avec la Marine nationale et les industriels Naval Group et Schiebel, de la collecte des besoins opérationnels jusqu’aux essais de validation réalisés en conditions réelles. A cette fin, la DGA s’est appuyée sur ses experts techniques (architectes du navire et du système de combat du PHA, spécialistes de l’aviation embarquée et de la compatibilité électromagnétique) et ses capacités d’essais qui ont permis la réalisation de nombreuses analyses et opérations de contrôle minutieuses pour valider les choix techniques.

Après une phase de plus de deux ans d’expérimentation opérationnelle in situ, la modification du navire a été effectuée par Naval Group sous pilotage de la DGA à l’occasion de son arrêt technique du printemps 2019. Outre les indispensables câblages et antennes, un espace de travail pour les opérateurs du drone a été installé au central opérations (CO), avec une console de gestion de mission spécifiquement conçue pour exploiter en direct les informations recueillies par le drone et enrichir la situation tactique du navire. Une connexion a aussi été opérée avec le réseau vidéo du bord, pour diffuser les images du drone en zone de commandement de l’état-major embarqué. Ce dispositif permet de faciliter, par exemple, le suivi d’une opération amphibie.

L’intégration du drone a également été pensée pour faciliter sa mise en œuvre au quotidien. Quelques exemples : le PHA est désormais équipé d’un box pour abriter la maintenance et stocker le drone avec ses pièces de rechanges ; une zone dédiée sur le pont d’envol permet de le ravitailler rapidement en carburant et en toute sécurité vis-à-vis de l’activité aéronautique sur le navire ; un système de communication spécifique a été mis au point pour s’insérer dans les communications radio du bord dans le respect des contraintes aéronautiques.

Au-delà de la maîtrise d’ouvrage, la DGA assure également le rôle d’autorité technique (1) pour les aéronefs militaires d’Etat ainsi que pour les navires de la Marine. C’est cette vision transverse qui a permis à la DGA de relever le défi de l’intégration de ce drone à bord du PHA Dixmude, en garantissant l’absence d’impact de l’exploitation du drone sur les performances du navire et la sécurité à bord.

Grâce à ce savoir-faire unique en Europe, la Marine nationale dispose désormais d’une première capacité de drone tactique : le Camcopter S-100 pourra être mis en œuvre de jour comme de nuit, dans un rayon d’action de plusieurs dizaines de kilomètres.

(1) Le rôle d’autorité technique consiste à s’assurer que l’intégration et la mise en œuvre d’un tel système sur un navire ne remet pas en cause la sécurité des biens et des personnes.

Focus sur l’expertise de la DGA au service du projet

Trois centres d’expertise et d’essais de la DGA ont particulièrement contribué à la réussite des tests :

- DGA Techniques navales pour les essais du nouveau radar d’appontage, la direction de la campagne d’essais et la validation de l’intégration du segment sol intégré au central opérations ;

- DGA Essais en vol pour les vols d’essais ;

- DGA Ingénierie des projets pour l’instruction des autorisations de vol.

Les objectifs de l’intégration du drone Camcopter S-100 sur PHA

Les travaux d’intégration en cours du drone Camcopter S-100 répondent à plusieurs objectifs :

  • proposer rapidement une réponse au besoin de veille élargie des Porte-hélicoptères amphibie (PHA), pour améliorer la sécurité et l’autodéfense du navire et apporter une capacité de soutien aux opérations qu’ils mènent (par exemple un débarquement de forces à terre par chalands) ;
  • préparer l’arrivée du Système de drone aérien Marine (SDAM) d’une part, en permettant à l’équipage d’appréhender l’emploi d’un drone tactique et d’autre part, en développant un vivier de compétences (cette catégorie de drone nécessitant des marins spécialistes pour son emploi et sa mise en œuvre).

Le SDAM

Le SDAM (Système de drone aérien Marine) a pour objectif de répondre au besoin complet de la Marine et fait l’objet actuellement d’une étude de levée de risques, notifiée fin 2017 à Naval Group et Airbus Helicopters. Cette étude doit se conclure par une campagne d’essais à la mer d’un démonstrateur en 2021 sur une frégate multi-missions. Au-delà des contraintes de navigabilité et de l’environnement marin (électromagnétisme agressif, milieu salin...) qui sont prises en compte dès la conception du système, le principal défi technologique du SDAM sera sa capacité à décoller et apponter, par mer forte, de manière complètement automatique (sans intervention humaine), sur les navires de premier rang de la Marine nationale (FREMM, FREMM-DA, FDI…).

Les briques technologiques nécessaires sont en cours de maturation dans le cadre de cette étude (actionneurs spécifiques, prédicteurs de mouvements de plateformes, bloc logiciel d’appontage automatique, liaisons de données spécifiques). Cette démonstration technologique bénéficie de l'expérience accumulée à l'occasion d’études amont précédemment menées par la DGA, tels que D2AD*, et d'expérimentations opérationnelles comme celle conduite avec le S-100 Camcopter.

*D2AD : Démonstration technologique d’un système d’appontage et d’atterrissage pour drones