Les 13 et 27 février se sont déroulés avec succès les trois premiers tirs d’expérimentation technico-opérationnelle (ETO) du missile Air-Air Meteor sur le site Méditerranée de DGA Essais de missiles.
Conduites par l’armée de l’air et la marine nationale dans le cadre de l’expérimentation opérationnelle du standard F3-R du Rafale, ces tirs sont l’aboutissement d’un intense travail de préparation piloté au sein de la DGA par la Direction des opérations et ayant impliqué trois centres d’expertise et d’essai de la DGA (Essais de missiles, Essais en vol et Maîtrise de l’information), en étroite collaboration avec les industriels MBDA et Dassault Aviation. Le long travail de préparation de ces ETO a été mené en parallèle du développement du standard F3-R du Rafale, afin de pouvoir transposer le plus rapidement possible en gain opérationnel les avancées technologiques du standard. L’expérience capitalisée par la DGA grâce à la réalisation des tirs d’intégration du Meteor a également contribué directement à l’optimisation de ces ETO en ouvrant la voie à plus de complexité et de représentativité au profit des opérationnels.
Tout avait commencé par un séminaire réunissant la DGA et les armées pour définir les thèmes de tir à explorer, à savoir les capacités opérationnelles nouvelles qu’on cherche à documenter. Huit thèmes ont finalement été retenus, dont trois potentiellement réalisables sur le site Méditerranée de DGA Essais de missiles dès le début de l’année 2019. Pour confirmer la faisabilité d’une évaluation opérationnelle poussée du couple Rafale – Meteor, renouvelant complètement les standards du combat aérien, une étude a alors été initiée pour garantir non seulement la sécurité du tir, mais aussi la nécessaire protection du secret autour de cette nouvelle capacité.
La préparation de tirs complexes comme ceux-ci débutent par une première simulation conduite par DGA Maîtrise de l’information permettant d’alimenter l’étude de faisabilité menée par DGA Essais de missiles. Dès que la faisabilité a été confirmée, les travaux de préparation se sont accélérés. DGA Maîtrise de l’information a mené des simulations numériques détaillées, en lien étroit avec DGA Essais de missiles et les industriels, pour affiner les définitions des thèmes. En parallèle, DGA Essais de missiles a lancé l’acquisition d’un système de télémesure capable de traiter les données protégées au titre du secret de défense du missile, ainsi que les démarches d’homologation SSI (1).
Un des thèmes ne pouvant être entièrement préparé en simulation, un vol intermédiaire a été conduit avec l’Armée de l’air sur le site Méditerranée, permettant à la DGA de finaliser les études préparatoires. DGA Essais de missiles a alors pu débuter la préparation de cinq cibles Mirach et de deux BansheeJet 80. Dans le même temps, les nouveaux équipements de télémesure ont été installés sur le site du Coudon et ont reçu leur homologation SSI. Enfin, le radar de trajectographie SAMPAN de DGA Essais en vol a été mis en place sur l’île du Levant pour compléter le dispositif.
De son coté, DGA Essais en vol a assuré l’instrumentation des avions tireurs (un Rafale Marine et un Rafale Air biplace) pour l’acquisition des données du système d’arme à bord des avions, au plus près du missile Meteor : cela constitue une nouveauté technique et permet une analyse plus fine après le tir. Compte tenu de l’enjeu, DGA Essais en vol a également réalisé les dernières vérifications de bon fonctionnement de la télémesure et du missile sur son site de Cazaux avant le décollage des avions le jour J.
Tous ces travaux préparatoires ont donc permis la réalisation courant février des deux premiers tirs, dont un tir de nuit. Le troisième tir a été réalisé fin février en mettant en œuvre un missile Meteor et un missile MICA. Les trois tirs ont été effectués par des Rafale au standard F3-R.
Cet intense travail collaboratif entre les armées, la DGA et les industriels se poursuit : les cinq prochains tirs ETO Meteor sont prévus sur le site Landes de DGA Essais de missiles au cours de l’année 2019.
Venant après la qualification menée par la DGA, l’expérimentation est conduite par les armées et a pour objectif de confirmer que le système répond au besoin militaire dans des conditions réelles d’environnement et d’utilisation. L’expérimentation est conduite sur les premiers matériels de série et a notamment pour but de fixer les règles d’utilisation et les limites d’emploi. Lorsque le système offre des capacités nouvelles, l’expérimentation permet de mettre à jour le concept d’emploi ou d’en faire émerger un nouveau.
(1) SSI : Sécurité des systèmes informatiques