Spécialisée en cybersécurité, la jeune start-up MALIZEN a vu le jour le 2 janvier dernier. Deux de ses fondateurs, Christopher Humphries et Damien Crémilleux, ont décidé de créer leur société à la suite d’un soutien financier de leurs thèses par la Direction Générale de l’Armement (DGA). La DGA, via l’Agence de l’innovation de défense (AID) depuis 2018, soutient chaque année 130 nouvelles thèses. Retour sur cette belle aventure !
Tout commence en octobre 2011, lorsque Christopher Humphries, étudiant à l’Université de Rennes au sein de l’équipe CIDRE*, entame une thèse sur les questionnements suivants : quelles sont les informations les plus pertinentes à identifier dans le cadre de la détection d’intrusion dans les systèmes d’information ? Et comment optimiser la visualisation de ces données ? Pour pouvoir conduire ses recherches, Christophe se tourne alors vers la DGA qui lui accorde son soutien financier.
Au cours de ses travaux, il rencontre Damien Crémilleux, de CentraleSupélec, faisant lui aussi partie de l’équipe CIDRE. Damien entame à son tour en 2015, des travaux de thèse, également suivis par la DGA, sur un sujet convergeant : Comment réduire la dimension des données des systèmes d’information ? Et comment faciliter la collaboration entre les différentes personnes traitant les alertes de sécurité ?
Les deux chercheurs ont donc mis en commun leurs travaux, se sont associé à Simon Boche, également thésard de l’équipe CIDRE et ont poursuivi leurs recherches dans le développement de plusieurs briques technologiques. Après des études de marché, et le soutien du projet par le centre de recherche Inria Rennes Bretagne Atlantique, les trois membres de l’équipe CIDRE donnent naissance en janvier 2020 à MALIZEN.
*Confidentiality Integrity Disponibility, Repartition : il s’agit d’un groupe de recherche spécialisé en sécurité des systèmes d’information. Il est composé de chercheurs de l’INRIA, du CNRS, de CentraleSupélec et de l’Université de Rennes.
MALIZEN : une nouvelle facette de la cybersécurité
Cette jeune start-up, basée à Rennes au sein d’Inria Tech, a pour mission d’aider ceux qui doivent défendre les systèmes d’information grâce à des outils innovants de data science et de visualisation de données. MALIZEN à une ambition forte : être spécialiste d’un nouveau domaine à mi-chemin entre humain et technologie en cybersécurité. Pour y parvenir, elle développe un outil : ZeroKit. Cet outil permet de mieux comprendre les attaques ciblant les systèmes d’information, de centraliser les logs informatiques (l’historique des évènements d’un système informatique) et de faciliter leur compréhension grâce à une interface intuitive facilitant l’interaction et la collaboration. ZeroKit aide les analystes à partager l’information au sein de leurs équipes, facilite la prise de décision et permet de mieux rapporter leur conclusion. Un outil qui s’avère indispensable dans une ère où les données sont au cœur des préoccupations.
Des rapports entretenus avec la DGA
Pour développer leur activité, les deux entrepreneurs sont toujours en lien direct avec la DGA. Le projet a été présenté aux équipes de DGA MI* et des contacts sont pris pour une présentation aux opérationnels du MinArm.
Ils ont également exposé leur système ZeroKit sur le stand du ministère des Armées, lors du Forum International de la Cybersécurité (FIC) en janvier dernier, ainsi que celui de la région Bretagne et de l'Inria.
La jeune start-up se porte candidate pour l’édition 2020 de l’appel à projets Cyber Factory. Un premier contact entre la start-up et l’AID a été établi, pour une éventuelle future collaboration et ainsi poursuivre cette belle aventure.
Christopher Humphries, CEO (à gauche) et Damien Crémilleux, CTO présentant leur projet au FIC 2020.
*Direction Générale de l'Armement Maîtrise de l'Information
Droits : AID