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HARPIE : L’engagement des marsouins dans l’opération KORRIGAN 2 dans le secteur Lipo Lipo

Mise à jour  : 02/06/2021 - Direction : DICOD

Fin avril 2021, la 2e compagnie du 9e Régiment d’infanterie de marine (RIMa), armée pour ce mandat par la 4e compagnie du 3e RIMa, a mené une opération d’ampleur secteur Lipo Lipo, à deux heures de pirogue au sud de Maripasoula. Baptisée KORRIGAN 2, cette opération interministérielle a réuni plus d’une cinquantaine de militaires des Forces armées en Guyane (FAG), un inspecteur de l’environnement du parc amazonien de Guyane et une dizaine de gendarmes.

 Le secteur de Lipo Lipo est une zone active d’orpaillage illégal. Des opérations sont menées en permanence pour contenir le fléau dans cette zone et contraindre les orpailleurs à cesser leur activité illégale. Au fil des années, un cratère de plus de cinquante mètres de profondeur s’est formé, creusé par les garimpeiros et leurs lances monitor. L’opération KORRIGAN 2 avait pour objectif de reconnaître le secteur de Lipo Lipo, de s’emparer du cratère puis de détruire le barrage retenant l’eau des barranques afin d’inonder la zone et ainsi, faire cesser l’activité.

Quatre patrouilles d’action conjointe de 10 à 20 militaires ont reconnu la zone. « Les conditions météorologiques difficiles, les itinéraires d’infiltration plus longs que prévu, et les pirogues ne pouvant parvenir jusqu’à l’objectif initial ont mis le matériel et les marsouins à rude épreuve », explique le lieutenant Baudouin, chef de section. Mais l’infiltration en toute discrétion et la surprise de l’opération ont eu raison de l’adversaire. « Progressant en parfaite coordination, les patrouilles déployées ont surpris les orpailleurs illégaux en pleine activité et leur ont interdit toute capacité de réaction, de fuite, ou de dissimulation », ajoute-t-il. Durant 12 jours, les détachements se sont relayés pour la fouille du cratère et la reconnaissance des zones ouest, est et sud de la région. De longues journées à retourner la terre, extraire les moteurs enfouis dans les barranques et marcher sous les pluies torrentielles de cette saison, avec des sacs atteignant pour certains quarante kilogrammes.

Au cours de cette opération, quatre moteurs monocylindres, trois concasseurs, quatre quads, deux pirogues, dix motopompes, quatorze groupes électrogènes, un peu plus de quatre mille litres de carburant et près de 2,5 tonnes de matériels divers présents sur les campements ont été détruits. À ce bilan, s’est ajoutée la saisie de 550 grammes de mercure et de l’or, une arme ainsi que cinq téléphones. Afin de maintenir une pression permanente de la force, plusieurs patrouilles ont eu lieu depuis la fin de KORRIGAN 2. La dernière en date, du 18 au 25 mai, a permis de saisir et détruire treize moteurs et motopompes, six mille six cents litres de carburant, un quad, quatre pirogues et un propulseur. Malgré la capacité des orpailleurs illégaux à réapprovisionner leurs sites, les actions de harcèlement et de destruction permanentes dans le secteur des FAG empêchent les garimpeiros de travailler pendant plusieurs jours. Les forces armées infligent à ces derniers de lourdes pertes matérielles et permettent de contenir le fléau.

 

Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites. 


Sources : Ministère des Armées
Droits : EMA