Pour lutter contre les menaces explosives, sur le territoire national comme en opérations extérieures (Opex), les armées s’appuient sur des équipes cynotechniques composées de chiens d’appui à la recherche et à la détection d’explosifs (ARDE). Déployé sur la base aérienne projetée (BAP) au Levant depuis mars 2021, le caporal-chef Julien est le maître d’Ox, un jeune berger belge malinois de deux ans et demi. Présentation d’un binôme inséparable.
Certifié ARDE depuis juin 2020, Ox a la particularité d’avoir grandi auprès de son maître dès son plus jeune âge. « J’ai eu Ox alors qu’il était chiot, raconte le caporal-chef Julien. Il a grandi avec mon épouse et mes enfants. Je l’ai élevé et dressé dans l’espoir qu’il me rejoigne au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. » Testé par l’officier acheteur stationné au régiment d’infanterie cynotechnique de Suippes, Ox intègre les forces et est reversé auprès de son maître. « Lorsque son potentiel opérationnel sera consommé et qu’il sera réformé, Ox reviendra à la maison », poursuit le caporal-chef Julien. En métropole, Ox exerce son métier de chien ARDE aux côtés de son maître. À tout moment, ils peuvent intervenir dans le cadre de la recherche d’explosifs. « Durant nos astreintes, nous sommes prêts à intervenir à tout moment et le spectre de nos missions est très varié. Nous pouvons intervenir lors de grandes manifestations comme les meetings de l’air, réaliser la visite préventive d’une salle recevant des autorités militaires jusqu’à fouiller un avion présidentiel », précise Julien.
Décoré de la médaille de la Défense nationale échelon bronze et de la médaille de l’Outre-mer avec agrafe « Sahel », Ox effectue sa deuxième Opex, après avoir été déployé au Niger. Aux côtés d’autres canidés, Ox fait partie de l’équipe cynotechnique du détachement de protection. Au quotidien, il effectue la fouille de l’ensemble des véhicules souhaitant accéder à l’emprise. Cette recherche d’explosifs protège le personnel de l’opération Chammal œuvrant sur la BAP au Levant. Ox peut aussi, sur ordre du commandant de la BAP, assurer le blanchiment de certaines zones, autrement dit, sécuriser un lieu par la recherche d’explosifs.
La journée d’Ox débute par un moment de détente dans le parc du chenil. Il enchaîne, selon un rythme de travail bien défini, 24 heures de permanence suivies de 24 heures d’alerte. Ox peut sortir se défouler plusieurs fois par jour selon les conditions climatiques. « Je sors Ox deux à quatre fois par jour, toujours en faisant attention à la chaleur, détaille le caporal-chef. En Opex, il faut préserver la santé des chiens et leur potentiel. » Lorsque Ox n’est pas en service ou en repos, il s’entraîne régulièrement à la recherche d’explosifs. « Le fait de travailler avec l’équipe de déminage EOD (Explosive Ordnance Disposal) de la BAP dans des conditions réalistes permet de garder une excellente condition opérationnelle. »
« Mon lien avec Ox est vraiment très spécial, estime le caporal-chef. L’ayant eu tout petit, cela a créé une complicité fusionnelle qui se ressent au quotidien dans le travail. Sa transition de l’espace familial à la vie militaire s’est faite sans difficulté. La familiarisation de Ox est optimale. Parfois, un seul regard suffit pour se comprendre. Il connaît ma gestuelle par cœur. L’important, c’est qu’il s’épanouisse dans le travail et qu’il soit heureux. Lorsqu’il quittera l’institution, il retrouvera sa famille de cœur », conclut le caporal-chef Julien.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente le volet français de l’opération internationale Inherent Resolve (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement iraquien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération Chammal apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération Chammal se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes. |
Sources : armée de l'Air et de l'Espace
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