CHAMMAL : À la découverte du JOCAT en compagnie de son chef, le colonel Damien

Depuis février 2021, le colonel Damien est à la tête du Joint operations command advisor team (JOCAT), structure conseillant directement le Joint operations command-Iraq (JOC-I), le commandement interarmées des opérations de l'état-major irakien. Officier artilleur de formation, le colonel Damien supervise les actions d’une vingtaine de conseillers originaires d’une douzaine de nations membres de la Coalition internationale luttant contre Daech. « Nous sommes sûrement l’une des structures les plus multinationales de la Coalition, analyse le colonel. Le travail en milieu international constitue une vraie richesse que j’ai déjà eu la chance d’appréhender lors de mes précédentes fonctions. »

Le JOCAT a été créé durant l’été 2020, lors du passage en phase IV de l’opération INHERENT RESOLVE (OIR), phase dite de stabilisation et de normalisation. Intégré au Military advisory group (MAG), entité commandée par un général américain, le JOCAT repose aujourd’hui sur une portion centrale située à Bagdad, ainsi qu’un centre délocalisé à Erbil, au Kurdistan irakien, appelé JOCAT North.

 « Notre mission principale consiste à conseiller au plus près l’état-major irakien dans de nombreux domaines : les opérations terrestres et aériennes, l’artillerie et le ciblage, le renseignement, les actions d’influence, les actions civilo-militaires, la logistique et la maintenance, etc., détaille le colonel. Cette mission de conseil signifie beaucoup de présence, des interactions permanentes, ainsi qu’une bonne connaissance mutuelle. En effet, avant toute chose, nous devons répondre à un besoin de conseil exprimé par les Irakiens. En fonction de cela, nous avons aujourd’hui établi un agenda de formations courant sur plusieurs mois. »

Après avoir connu plusieurs décennies de conflit, les FSI sont désormais engagées dans une phase de remontée en puissance. Le rôle du JOCAT consiste à accompagner cette évolution, en prodiguant conseil et assistance. « L’objectif recherché consiste à accompagner l’évolution de l’armée irakienne en commençant par le haut, explique le colonel. Nous capitalisons sur le long terme, en tentant d’agir sur les structures, les organisations et les mentalités. C’est un travail de longue haleine, dont les résultats peuvent parfois sembler lents. Toutefois, après quelques mois de présence, je note déjà des avancées notables dans certains domaines comme le ciblage, le renseignement ou les opérations aériennes. »

Avec cinq officiers intégrés au JOCAT, la France bénéficie d’une excellente image auprès des responsables militaires irakiens. « Le professionnalisme et l’expérience opérationnelle des Français sont souvent salués par nos interlocuteurs irakiens. Les conseillers doivent disposer de bonnes qualités humaines, afin de savoir se positionner et être acceptés par de hautes autorités militaires expérimentées. Dans notre action quotidienne, il faut être crédible et trouver le bon équilibre pour accompagner au mieux les Forces partenaires ».

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération CHAMMAL représente le volet français de l’opération internationale  INHERENT RESOLVE (OIR) rassemblant 80 pays et organisations. En coordination avec le gouvernement irakien et les alliés de la France présents dans la zone, l’opération CHAMMAL apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire. La Coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant et la France poursuit son effort dans la région car le combat contre le terrorisme continue. L’opération CHAMMAL se concentre désormais sur son pilier « appui » et compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR ou sur les déploiements aériens et maritimes.